lundi 21 décembre 2015

Besoin d’une pause


Avant toute chose, je tiens à souhaiter un Joyeux Noël et une superbe année 2016 remplie de tous les cadeaux de la vie à toutes les lectrices et tous les lecteurs de mes écrits sporadiques ou réguliers sur l’autoroute internet de ce monde. Mille mercis pour votre fidélité et votre appréciation tout au long de l’année qui se termine.

La période de Noël de l’an passé fut pour ma compagne et moi-même très pénible. Les moments de cette année sont plus prometteurs et puisqu’il faut vivre d’espoir, c’est en nous accrochant à tous nos projets que nous entreprenons l’année qui s’en vient. Conférences, ateliers d’écriture, romans placés sur la voie numérique, toiles artistiques, voyages et activités sportives sont au menu de la nouvelle année.

L’an passé à pareille date, j’accompagnais mon frère vers son dernier voyage. Il vivait avec nous ses derniers jours sur terre en pleine période des Fêtes. Victime d’un foutu cancer, il aura combattu avec lucidité, vaillance, révolte et finalement, épuisement, jusqu’au 14 janvier de cette année. Comment ne pas comprendre ce refus de mourir à 63 ans quand pour la plupart des gens, c’est le temps de la récompense bien méritée après une vie de labeur? Alors vous comprendrez que ce temps particulier de l’année nous est d’autant plus pénible, à la fois pour ma compagne et pour moi-même.

C’est ainsi que pour faire un pied de nez à la mort et afin d’honorer le souvenir de mon frère, nous avons monté notre sapin de Noël et empilé les cadeaux pour les enfants et petits enfants dès que le temps nous l’a permis. Chaque soir, ce sapin est allumé et il le restera jusqu’à la fin de cette période de célébrations. Je sais que c’est cela qu’il aurait souhaité de notre part et pour tout vous dire, cela fait du bien. Voilà qui justifie aussi ce moment de pause nécessaire afin de fêter cette fois-ci avec les enfants et petits enfants de ma compagne de même qu’avec ce qu’il me reste de famille (oncles, tantes, cousins, cousines) ici en ce bas monde. L’an prochain nous tracera à tous et toutes une route encore inconnue, mais je crois que si elle est remplie de projets et d’espoir, elle nous enrichira tous un peu plus et pas nécessairement avec de l’argent, mais surtout en valeurs qui ne s’achètent pas. L’amour, la compassion, le partage, la joie, le bonheur et la santé pour tous. C’est ce que je souhaite à tous mes lecteurs et lectrices.

Ainsi, le prochain blogue ne sera publié que le 11 janvier 2016. Bien que l’idée ne soit pas encore totalement structurée, j’ai l’intention d’écrire chaque semaine la partie d’un roman qui formera un tout à la toute fin d’une série de chroniques. Il s’agira d’un carnet de voyage raconté non pas comme une carte postale, mais vu autant de l’intérieur de l’âme que des observations géographiques qui y seront décrites. Une sorte de Jack Kérouac du début des années 2000, soit un voyage vraiment vécu. Ce sera un roman véridique à petites doses en quelque sorte.

Sur ce, je termine en vous souhaitant à toutes et à tous, santé, bonheur et paix.
À l’an prochain.


Georges Gaudet      

lundi 14 décembre 2015


(Suite 2 et fin)
Ne croyez pas tout ce qu’on vous dit!
… par Georges Gaudet

… surpris, le chargé de cours me demande poliment de me rassoir. Vous n’êtes pas un cas unique me dit-il et voici ce que je vous propose. Nous pouvons vous attribuer un professeur personnel hors nos horaires de cours pour une période de 21 heures maximum à raison de 3 heures par soir plus une évaluation qui sera finale. Bien sûr, cela à condition que vous acceptiez.

J’étais désemparé et puisque je n’avais rien à perdre sauf ma fierté qui en était à son plus bas, j’acceptai. C’est ainsi que j’ai rencontré un drôle d’énergumène, roulant BMW, enseignant à temps plein à l’université de l’Île-du-Prince-Édouard, écrivain de romans « gores » en anglais à ses heures et « récupérateur » de mathématiciens perdus tout comme moi, à temps partiel. Cela lui prit trois heures uniquement pour déceler mes faiblesses et de ce fait, mon problème majeur qu’il résuma brièvement en ces termes : ce n’est pas compliqué. On t’a appris à bâtir une maison en commençant par la toiture sans t’avoir montré comment construire d’abord les fondations.


Et c’est ainsi qu’après six heures d’enseignement privé, je me suis découvert non pas une passion pour les mathématiques, mais un intérêt très puissant pour résoudre tous les problèmes que mes professeurs réguliers pouvaient me soumettre. Âgé de 47 ans et partageant une passion pour l’aviation depuis presque la naissance, je me sentais comme un enfant qui vient de découvrir qu’il peut courir aussi vite que ses compagnons sur le terrain de soccer, même si ces derniers (ils étaient 21) n’étaient que dans la vingtaine sauf un. Je me rappelle m’être levé à trois heures du matin pour résoudre un problème algébrique que je n’avais pas résolu avant d’aller au lit. Et c’est ainsi qu’à la fin mai 1998, sortant du lit à 5 h 30 tous les matins et après avoir parcouru tous les jours 132 km pour me rendre à cette école et en revenir vers les 18 h pour étudier presque tous les soirs, je graduai avec une moyenne générale de 88,6 % sur 52 examens, me classant ainsi 3e sur les 22 élèves que nous étions. 


Certains pourront penser qu’il s’agit d’une vantardise, mais telle n’est pas mon intention. D’ailleurs, il y a des gens tout autour de nous qui vivent de bien plus grands défis que cela, de bien plus grandes victoires et avec beaucoup plus de courage qu’un parcours écolier, même si celui-ci fut réalisé à l’âge de 48 ans.


L’après   
Malgré cette belle réussite académique, j’ai cherché du travail partout en province, surtout au Québec. En fin octobre, j’ai même couché sous une bâche de toile dans ma boîte de camion pour être certain de rencontrer le patron d’une petite compagnie aérienne lors de son arrivée au bureau le lendemain. Rien n’y fit. Je me suis toujours buté à ces quelques questions ou réflexions qui tuent. Malheureusement, vous n’avez pas d’expérience. – des gars comme toi, j’en ai embauché et puis 2 ans plus tard, BOMBARDIER est venu les chercher. La vérité m’est d’ailleurs venue au cours d’une entrevue presque volée chez BOMBARDIER. 

– Félicitation monsieur. Vous avez un beau cours bien complet et une belle réussite. Le seul problème, c’est qu’avec des gens (comme vous), nous faisons des ingénieurs et non pas des techniciens. Toutefois, cela nous prend 5 à 7 ans pour les former et par la suite, parce que leur formation nous a coûté entre 700,000 $ et 1 M$, nous nous attendons à ce qu’ils travaillent pour nous au moins 15 années. – Que dire devant de tels faits quand la personne qui vous interroge n’a que 26 ans et vous, 49? C’est ainsi que se sont terminées mes recherches, après plus de 60 curriculums. Le 11 janvier 1999, j’entrais au service du journal Le Radar pour une aventure qui devait durer 2 semaines. Elle aura duré plus de 16 années. Oh! J’ai eu une chance, mais elle ne s’est pas réalisée. Même mon patron au journal, voyant ma déception, a essayé de me décrocher un emploi en ce domaine. Le métier de journaliste m’introduisant auprès de personnes souvent influentes fit que je me retrouvai un jour en entrevue avec le directeur d’Inter- Canadien. Il me fixa une entrevue pour le printemps après avoir pris connaissance de mon dossier. Hélas, quelques mois plus tard, peu de temps avant mon entrevue, la compagnie fermait ses portes.

Aujourd’hui
Il est trop tard maintenant. La technologie se développant à la vitesse grand V, il faudrait tout recommencer et ce n’est pas à l’âge de la retraite (66 ans) qu’une compagnie aérienne va vous embaucher. Pourtant, ne serait-ce que pour le plaisir d’analyser la résistance et l’usure d’une ailette de compresseur d’un moteur « jet », j’y irais comme un enfant qui entre dans un magasin de jouets. J’imagine que c’est cela qu’on appelle, « une passion ». Alors, comprenez que lorsque j’entends des propriétaires de compagnies aériennes ou pire, des politiciens, se lamenter que la main-d'œuvre québécoise n’est pas formée pour le travail disponible, j’aurais envie de leur en mettre plein la gueule… et j’avoue que là, il ne s’agit pas d’une figure de style. Ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’ils souhaitent une main-d'œuvre subventionnée par l’État ou importée de pays où les salaires sont de misère. Là, nous serions plus près de la vérité. D’ailleurs, au bout de leurs lamentations, le temps n’est pas long où nous les voyons déménager leurs pénates dans des pays sous-développés, ceci quand ils ne trouvent pas des politiciens pour leur avancer l’argent des citoyens, afin de maintenir sous forme de chantage, l’excellent travail que réalisent les travailleurs d’ici. Une chose me console à travers toute cette hypocrisie et ces mensonges. Que les gouvernements souhaitent maintenir au boulot des travailleurs de plus en plus âgés tout en faisant le contraire, ou que des compagnies prétendent avoir de la difficulté à trouver de la main-d'œuvre qualifiée ici au Québec ou au Canada, un fait demeure; ils ne sauront jamais tout ce qu’ils ont perdu en ne me donnant pas « une chance. » Mais moi je le sais, et aujourd’hui cela me suffit. Je suis en paix. Le hasard m’a permis d’explorer d’autres avenues et l’écriture en est une merveilleuse. D’ailleurs, ce texte, je le dédie ne serais-ce qu’à un seul jeune qui se cherche. Bien sûr, il ne trouvera pas nécessairement le chemin qu’il veut, mais s’il cherche vraiment et avec sincérité, il en trouvera certainement un, et ce chemin, il aura saveur de vérité, quoique lui aura dit son entourage.       

Au cours d’une vie, il y a souvent peu de choses dont une personne puisse être fière et ici, je ne parle pas de la famille et des enfants. Il s’agit plutôt de cette sorte de victoire sur soi-même. Ce genre de victoire que rien, ni personne, ni le temps, ni les aléas de l’existence ne pourront vous enlever. Cette petite histoire que je viens de vous raconter fait partie de ce peu de choses qui façonnent toute une vie.



lundi 7 décembre 2015

Croire en soi est bien plus important

Petite parenthèse annonce        Page couverture Kindle

* Le 4 décembre fut un grand jour pour moi. Grâce à l'aide précieuse de ma compagne, je peux maintenant annoncer que mon premier roman (essai)publié en version papier en 2002, UN CRI DANS LA DUNE, est maintenant disponible en livre numérique pour seulement 2.66 $ sur amazon kindle. Pour les intéressés, il ne suffit que d'aller sur amazon ca ou fr ou com et inscrire mon nom ou le titre du livre dans la bande de recherche pour en savoir plus long. Merci de me lire et/ou partager avec vos amis. Pour les propriétaires de liseuses ou tablettes, voici un joli cadeau de Noël vraiment à la portée de toutes et tous. Eh oui, il faut bien s'annoncer quelque part et il reste maintenant d'autres romans à venir, car le classeur est plein de manuscrits et il faudra bien un jour offrir aussi les versions papier. « On ne va pas vite, mais on avance quand même ».

 

Et maintenant, la véritable chronique

Ne croyez pas tout ce qu’on vous dit!

Un tel titre peut sembler autoritaire et même prétentieux, mais je vous assure que telle n’est pas mon intention. Ce conseil, je l’ai entendu souvent, particulièrement de la part de mes parents quand j’étais enfant. D’ailleurs, j’aurais dû y accorder plus de crédit, car cela m’aurait probablement épargné bien des déboires, même que ma vie en aurait peut-être été complètement chambardée. Voici donc mon histoire, une histoire que « vous n’êtes pas obligés de croire », mais qui pour moi fut toute une découverte.

L’erreur

Au cours de mes études, j’ai eu le bonheur d’avoir de merveilleux professeurs et institutrices. Hélas! comme en toute chose, il y en a eu quelques moins bons. C’est ainsi qu’un soir, dans un collège, après un fameux test dit « d’intelligence », mon conseiller désigné me fit le résumé suivant : très fort en sciences humaines et pas loin de la débilité mentale pour tout ce qui concerne les mathématiques. Malheureusement, je l’ai cru et deux fois plutôt qu’une. Bien sûr, j’avais des difficultés en ces matières. Je me débrouillais tant bien que mal en géométrie, j’aimais la physique, je détestais la chimie et je me sentais nul en algèbre. Il n’y avait pourtant rien là qui indiquait une désespérance à la mesure de ce fameux test, mais j’ai tellement cru en ce verdict que je me suis mis à éviter tout ce qui pouvait m’approcher des maths. Un autre prof ne m’avait pas beaucoup aidé non plus, puisque comme en classe d’algèbre, je posais souvent les questions que les autres n’osaient poser, la fin des cours se terminait souvent par la remarque suivante du professeur en question : « Qui n’a pas compris… sauf Georges. » Bien sûr à cet âge, personne ne pouvait voir qu’il dormait en moi de la graine de journaliste et ce n’est que 11 années plus tard que le métier de poser des questions allait devenir mon gagne-pain en quelque sorte. À défaut de ne pouvoir vivre avec des réponses, pourquoi ne pas tenter de vivre en posant des questions?

Si la vie eût été si simple, je serais probablement riche aujourd’hui et je serais en mesure d’embaucher une équipe de chevronnés en maths, ne serait-ce que pour m’aider à compter mon argent. Disons que dans l’état actuel des choses, c’est loin d’être mon cas et si cela était, ce serait plutôt une équipe de conseillers en placements dans des paradis fiscaux qu’il me faudrait, surtout avec le système fiscal que l’on connaît aujourd’hui à l’endroit des riches de notre société. Ne dit-on pas à la blague qu’un bon comptable qui se fait demander combien font 7 +3 se doit répondre : « combien voulez-vous que cela fasse? » — plutôt que dire le chiffre 10. Triste, mais c’est ainsi. Alors, il s’est écoulé encore 20 années avant que le métier de poser des questions soit devenu ma manière de vivre. Je devrais dire, de survivre, mais ça, c’est une tout autre histoire. C’est donc au cours de ces 20 années de purgatoire que c’est révélé à moi ce conseil des plus sage : ne croyez pas tout ce qu’on vous dit! Même si cette histoire est vraie…enfin puisque c’est moi qui le dis…

La vraie histoire

livres

Nous sommes le 3 janvier 1997. Je suis devant le chargé de cours du collège Holland à Summerside, I.P.E. précisément à l’ancienne base militaire de l’endroit. Ayant refusé un déplacement dans la fonction publique suite à la fermeture du bureau où je travaillais depuis 7 ans, ce bon gouvernement m’offrait une réorientation de carrière par le biais d’une formation de 2500 heures en technique de réparation et entretien de moteurs d’avion turbo propulsés. Trois années d’études condensées en 18 mois de formation intensive devaient m’ouvrir une nouvelle carrière en un domaine qui me passionnait depuis longtemps. Seulement, voilà! J’étais devant ce directeur qui venait de pousser devant moi six briques traitant uniquement de mathématiques avancées et tenez-vous bien, uniquement en anglais. Puis il ajouta : tous les élèves doivent passer à travers ça en moins de six mois. La suite du cours consistera en pratique appliquée dans l’atelier et sur des unités fonctionnelles. Je me souviens très bien de quelques titres à faire peur sur les gros volumes. « Maths, Algebra, Calculus, Physics, Geometric dimentioning, non destructive testing calculations…etc..etc. » Je l’ai regardé droit dans les yeux et je lui ai dit : «My teachers always told me that I was totally stupid in maths, so excuse me, but I’m going home right now. — mes professeurs m’ont toujours dit que j’étais totalement stupide en maths, alors excusez-moi, mais je m’en retourne de ce pas chez moi. » Puis, la mort dans l’âme, j’ai repoussé les six briques de papier loin de moi et me suis levé pour quitter la pièce.

Capt mémoires 

(Suite et fin la semaine prochaine)