dimanche 14 décembre 2014

Dialogue entre Dieu et Jésus la veille de Noël

Par Georges Gaudet   georgesgaudet49@hotmail.com

*Comme à chaque période des Fêtes,  je vous offre à vous lectrices et lecteurs, un conte de Noël de mon cru. J’ose espérer qu’il vous plaira. Aussi, j’en profite pour vous informer que ce blogue sera silencieux jusqu’au 12 janvier 2015 afin de profiter, ma compagne Dominique et moi, d’une période bien à nous pendant ce temps bien particulier de l’année. Je vous souhaite donc un JOYEUX NOËL et une BONNE ANNÉE à vous toutes et tous en plus de vous dire au revoir à l’an prochain.  

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Collage de Georges Gaudet

C’est plutôt tranquille dans le ciel et Dieu est assis sur son gros divan nuageux. Il s’ennuie quelque peu et appelle son fils sur twitter, question de savoir s’il viendrait faire un petit tour. Ensemble, ils pourraient observer ce qui se passe sur la terre en cette veille de Noël. Jésus répond à l’appel même s’il était bien occupé à discuter hockey avec Jean Béliveau.

Jésus: — bonjour Père. Que regardez-vous?

Dieu : — entre fils, et assied toi. J’étais en train d’observer mon univers et je me suis arrêté sur ce qui se passe sur la terre. C’est bientôt Noël en bas. Tu sais que St-Nicholas ne doit pas être très content de ces temps-ci. On l’a même remplacé par ce gros bonhomme rouge et blanc qu’ils appellent le Père Noël. Il est pas pire le bonhomme, il donne bien des cadeaux, mais St-Nicholas risque de passer dans l’oubli si ça continue comme ça.

Jésus: — Ne vous en faites pas Père. Les humains sont comme ça et St-Nicholas, avec son caractère, risquerait d’envenimer les choses si vous le redescendiez sur terre. Peut-être que si j’y retournais, je pourrais faire quelque chose.

Dieu : — non, non, non, fils. Ne trouves-tu pas que tu en as assez bavé lors de ta dernière crucifixion? Tu sais, il reste encore de bonnes âmes sur cette terre malgré tout ce qui ne fonctionne pas. Et puis, il doit bien te rester quelques anges qui pourraient discrètement arranger le sort de certains malheureux, sans que ça paraisse trop. Qu’en penses-tu?

Jésus: — possible, mais les archanges sont tous occupés. Michael est toujours en train de mettre des bâtons dans les roues à Lucifer et Gabriel, lui passe son temps à consoler des vierges, mais j’avoue qu’il n’en reste plus beaucoup par les temps qui courent. Peut-être que je pourrais lui demander de parcourir avec ses anges une partie du monde, particulièrement auprès des enfants qui vivent la guerre tous les jours.

Dieu : — bonne idée mon fils. Ah tu sais, il y a des fois où j’en veux tellement à ce Lucifer. Brillant comme il est, il a fallu qu’il n’en fasse qu’à sa tête et tente de m’imiter au lieu de suivre mes directives. La terre et les humains ne seraient pas ce qu’ils sont s’il m’avait écouté. Des fois, j’ai envie de tout effacer et je me demande si j’aurais envie de recommencer une telle expérience, même sur une autre planète.

Jésus: — retenez-vous Père. Vous savez que Marie n’aimerait pas du tout que vous fassiez disparaître l’humanité. Même si c’est sans vous avoir demandé la permission, elle a fait de tous les humains, ses enfants, indépendamment de leurs qualités et de leurs défauts. Après tout, chaque fois que ce diable de Satan fout la pagaille sur cette terre en dressant les peuples les uns contre les autres, en appauvrissant la presque totalité des habitants de cette terre, il en sort toujours des âmes exceptionnelles qui surgissent de nulle part et qui font à elles seules, plus de bien que tout le mal qui existe.

Dieu : — Tu as probablement raison fils. Et alors, que faisons-nous pour cette nuit de Noël? Je vois des prisonniers qui tremblent, des enfants qui ont faim, des gens malades et certains d’entre - eux pensent que c’est de ma faute. Tu sais que je ne peux quand même pas directement intervenir sans leur enlever toute liberté de choix, surtout celui de leurs chefs.

Jésus: — Je vous comprend Père, mais cela ne vous empêche pas de vous servir des bonnes âmes qui ne demandent qu’à servir leurs frères et sœurs en proclamant votre parole. Et puis, avec un petit coup de pouce de certains anges et archanges, discrètement, certaines personnes pourraient certainement s’en tirer. Il ne suffit que d’un ange invisible qui siffle derrière l’oreille du pire des renégats pour qu’il fasse quelque chose de bien, même sans se rendre compte pourquoi il le fait.

Dieu : — J’aime bien ton idée Fils, mais c’est un peu tordu, ne trouves-tu pas?

Jésus: — oui Père, je l’admets. Pardonnez-moi, mais vous savez que j’ai fréquenté les pharisiens lors de mon passage sur terre et puis, depuis ce temps, je m’intéresse beaucoup à la politique mondiale, l’Américaine en particulier, la Russe bien sûr et même la Québécoise. J’en ai d’ailleurs beaucoup appris récemment sur cette dernière. Le truc, c’est de tourner quelque chose de pas très bien en quelque chose de vraiment bien. Le gouvernement du Québec ne peut y arriver, mais nous, vous et moi Père, avec votre aide, nous pourrions y arriver. Nous pourrions commencer par pirater Twitter, Facebook, Outlook et tous les autres, puis les saturer de bons messages de paix, de conseils sur le plaisir de donner et pourquoi pas, révéler les comptes en banque de certains riches disons… pas très catholiques.

Dieu : — ah là, non, je t’arrête Fils. La dernière fois que tu as refusé les propositions de Satan dans le désert, tu sais ce qui t’est arrivé. Ils t’ont crucifié. Alors, les riches, ne touche pas à ça et il y a toujours le risque de devenir comme eux. Mieux vaut se concentrer sur les bontés à distribuer aux plus malheureux, surtout en cette nuit de Noël. N’oublie pas que c’est ta naissance que la très grande majorité de l’humanité fête en cette nuit bien spéciale… à part Target, Costco, Walmart et quelques autres bien sûr.

Jésus: — D’accord Père. Pardonnez-moi cette errance. Je vais de ce pas recruter quelques anges pour m’aider et nous allons faire un petit tour de Terre sur le coup de minuit. Après tout, je dois bien cela à ces bonnes âmes qui ne cessent de porter mon message d’amour envers et contre tout, même dans les endroits les plus envahis par la haine.

Dieu : — C’est ça Fils et merci de ta visite puis quand tu reviendras, passes donc chez ta Mère et apporte-moi quelques biscuits au gingembre. Il n’y a qu’elle pour en faire des si bons.

Sur ce, le Fils salua son Père et quitta le lieu paternel pour aller rejoindre l’aéroport des anges.

Un café chaud 1

Photo d’origine inconnue prise sur internet

* Et c’est ainsi que pendant la nuit de Noël et le matin qui suivit, un homme immensément riche, sans savoir pourquoi, partit avec un lot de billets de banque et les distribua à tous les sans-abris qu’il rencontra sur la rue de sa ville. Une femme qui avait tricoté quelques dizaines de paires de bas de laine au cours de l’année fit le tour de tous les centres d’hébergement afin de donner tout ce qu’elle avait produit au cours de l’année. Un enfant qui ne savait plus que faire de sa grande armoire remplie de jouets décida subitement de forcer ses parents à l’accompagner dans le pire coin de la ville et donna tous ses jouets aux enfants qu’il rencontra. Une femme qui vit un clochard se sauver avec son combo Big Mac alors qu’elle avait le dos tourné, courut après lui pour le lui offrir et lui en payer un autre de surcroit. Un homme assis auprès du lit de son enfant atteint d’une grave maladie vit tout à coup son enfant sourire pour une première fois depuis des mois. Les médecins n’y comprenaient rien, car ils ne pouvaient que constater sa guérison, une chose impossible à leurs yeux. Au cours de cette nuit bien spéciale, des centaines de choses inhabituelles comme ça se produisirent et personne n’y comprenait rien. D’ailleurs, un autre phénomène se manifesta sans que les gens puissent l’expliquer. Toutes ces personnes qui, par centaines, se portèrent au secours de leurs frères ou sœurs virent leur cœur éclater de bonheur. Un bonheur inexplicable, un bonheur qui donnait envie de crier de joie, un bonheur qui donnait l’impression que quelqu’un leur avait sifflé à l’oreille ce qu’il fallait faire pour être heureux. Pendant un court instant, par une toute petite fenêtre ouverte sur le paradis, des gens ont vu comme dans un film sur YouTube, le Juif donner la main au Palestinien, l’homme blanc tendre la main au noir, le chrétien au musulman, les hommes et les femmes, dans un élan d’égalité et d’amour, s’embrasser chaleureusement. Pour un instant, ce fut vraiment Noël, même que Dieu, de son nuage, en pleurait presque.

Joyeux Noël à toutes et à tous.

GG

lundi 8 décembre 2014

Souvenirs d’étudiants en 1965-66

Il a publié «VISAGE DES ÎLES»

Robert PariséPage couverture

Robert Parisé

Il fut notre professeur de français. Robert Parisé, enfant de la Basse-Côte-Nord, né à Dock, petit village d’origine acadienne, fut un enseignant qui aura marqué positivement mes jeunes années aux études. Jeudi prochain, le 11 décembre, s’il est toujours vivant, il aura 81 ans. Une rencontre fortuite à Québec en 1969 m’apprit qu’il était alors Directeur du Centre de la Main d’Oeuvre du Québec à Baie-Comeau et une autre rencontre tracée au hasard de nos vies respectives, me le fit rencontrer en tant que professeur de l’UQAC (Université du Québec à Chicoutimi).

Après des études classiques à Rimouski, il se rendit à Laval pour y décrocher une maîtrise en sciences sociales en 1960. Plus tard, il fera un stage d’études pré-doctorales en sociologie à McGill. En 1965-66, il était notre prof de 10e année au collège St-Pierre de Lavernière et en 1969, le souvenir de son passage aux Îles de la Madeleine se traduisait par la publication d’un essai témoignant de son attachement aux racines acadiennes et au peuple madelinot. Robert Parisé n’avait jamais oublié ses turbulents, mais « intelligents » élèves des Îles comme il le disait si bien. À preuve, son essai publié en 1969 recèle de nombreux petits détails, statistiques et photos qui sont autant de trésors oubliés dans les anales de la littérature madelinienne d’aujourd’hui. En voici quelques extraits.

Réal Richard

Ce professeur nous a fait découvrir l’amour des mots et il n’hésitait pas à nous mettre en compétition les uns non pas contre les autres, mais avec les autres. Les adversaires étaient la grammaire, la syntaxe et le vocabulaire. Notre journal collégial, l’Aviron nous servait de tableau d’exposition ou si vous voulez de panneau d’affichage. Bien sûr, je ne voulais pas être en reste. Peut-être est-ce là, la raison pourquoi je tiens régulièrement ce blogue aujourd’hui. Voici donc un autre extrait de cet essai.

Georges Gaudet 1Georges Gaudet 2

Cet enseignant exceptionnel aimait les Îles et il a enrichi son manuscrit de quelques photos qui font sourire aujourd’hui. Elles sont extraites de l’Office du film du Québec.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Du hareng, il y en avait en ce temps là.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA 

Cherchez le hangar de CTMA si toutefois vous pouvez imaginer où il se trouve aujourd’hui.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA 

Et des statistiques qui nous semblent tellement irréelles aujourd’hui.

Bien que nous n’étions pas toujours d’accord avec ses opinions politiques, il insistait toujours pour que nous apprenions à nous exprimer correctement, car le prof, il était aussi politisé. D’ailleurs, l’ex-député des Îles, monsieur Hormidas D. Langlais s’était fait un plaisir de rédiger la préface de son livre. Visionnaire incomparable, ce député qui a représenté le compté des Îles de la Madeleine pendant plus d’un quart de siècle, termine cette lettre de préface par quelque chose qui a aujourd’hui, une odeur de prophétie.

Hormidas Langlais 1

Hormidas Langlais 2

Les temps changent, mais jamais on ne pourra remplacer un enseignement qui fut offert avec la passion de cette profession. Qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui, ils et elles sont le terreau qui sera à l’origine de ce que sera le monde de demain. Ça, il ne faudrait pas l’oublier. D’ailleurs, un bon professeur, ça ne s’oublie jamais.

Bonne semaine à toutes et à tous.

GG

lundi 1 décembre 2014

Petite histoire de bateaux et d’un homme

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERA  

Enfants non identifiés jouant avec des modèles réduits à la marina de Havre-Aubert.

*Je suis né presque dans « Le petit ruisseau » pour ainsi dire, là où autrefois les anguilles, barbots et « picassous » de même que « plogueils » remontaient au niveau du pré à deux pas de la maison où nous habitions, mes parents, mon frère et moi. Cet endroit, quoique altéré passablement par le modernisme, existe toujours, mais probablement sans la vie marine qui l’habitait. Il s’agit du Chemin des fumoirs, à Havre Aubert, un endroit où au début des années soixante, les chaloupes, doris, radeaux fabriqués par les enfants et autres objets flottants patentés en tout genre, flottaient ou s’échouaient régulièrement sur la rive, au gré des vents et des marées.

Il était un grand constructeur de petits bateaux

Pardonnez-moi ce préambule, mais il est là pour expliquer toute l’admiration que j’avais pour un homme dont l’esprit créateur, inventif et passionné aura peuplé mon imaginaire adulte de tous les rêves possibles et imaginables en matière de construction de bateaux bien spéciaux. Pour qui est né, a grandi et vécu dans un milieu maritime comme celui des Îles de la Madeleine, dans un décor de carte postale des années soixante et presque toujours les deux pieds dans des « bottes de rubber », les conceptions de cet architecte naval prolifique qu’était Philip C. Bolger ne pouvaient faire autrement que d’attiser la passion que j’ai toujours eues pour ces petits bateaux accessibles à la portée de presque toutes les bourses.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA 

Philip C. Bolger est né le 3 décembre 1927 et a vécu à Gloucester, au Massachusetts pendant la majeure partie de sa vie.  Celui qui allait devenir le plus connu des concepteurs de bateaux très originaux à prix abordable a toutefois toujours soutenu avoir été grandement influencé par les grands mentors de la construction navale américaine et internationale, LF Herreshoff, Nicholas Montgomery et Howard Chapelle. Faut-il préciser ici qu’au sein de la construction navale de haut niveau, ces noms sont comme les Maurice Richard,  de notre sport national. D’ailleurs, Bolger n’a pas que travaillé à la conception de petits bateaux. Sa première construction fut un 32 pieds (9,75 m) pour la pêche sportive qui fut publié en janvier 1952 dans le prestigieux magazine de l’époque, le magazine Yachting. Homme à l’imagination fertile, Bolger aura conçu au cours de sa vie environ 668 bateaux différents, faisant de lui l'un des designers les plus prolifiques du 20e siècle. L’étendue de son expertise s’étend de la réplique d’une frégate du 18e siècle d’une longueur de 114 pieds et 10 pouces (35 m) à une simple chaloupe en forme de boîte carrée de 6 pieds et 5 pouces (1,96 m) en contre-plaqué. Ici, il faut préciser que la particularité de cette « boîte carrée » peut quand même être repliable en sections pour le transport, porter deux hommes entre la rive et un bateau au mouillage en plus de se voir ajouter une petite voile à livarde et une dérive sur le flanc. Disons que c’est pas mal pour une espèce de grosse boîte d’allumettes flottante.

Boîte d'allumettes

Une boîte d’allumettes bien fonctionnelle.

Il est fort possible que si tous les enfants des rivages de l’Atlantique des années cinquante avaient connu les premiers livres écrits par Bolger sur sa conception des bateaux, ces petites chaloupes carrées auraient peuplé les rives des lacs, rivières et bords de mer partout là où les enfants aiment jouer.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA 

Un plan Bolger pour enfants

Bolger a toujours eu tendance à favoriser la simplicité plutôt que la complexité. Beaucoup de ses coques peuvent être fabriquées à partir de matériaux en feuilles, généralement en contreplaqué et sont à bouchains vifs, c’est à dire sans rondeur, mais avec des courbes en angles serrés. L’idée derrière tout ça étant de créer des plans d’une simplicité presque enfantine tout en permettant à des amateurs sans expérience de construire des petits bateaux amusants, mais fonctionnels, performants et « presque » toujours jolis. Ici, le mot « presque » a de l’importance, parce que Bolger fut quelques fois accusé par d’autres concepteurs, de ne construire que des boîtes carrées flottantes. Sensible à la critique, Bolger revenait avec un dessin traditionnel qui pouvait faire l’envie de tous. Cet homme disait avoir besoin de créer des bateaux qui pouvaient être bâtis par n’importe quel amateur capable de s’acheter quelques feuilles de contreplaqué à la quincaillerie du coin, des clous et quelques vis, une voile en tissu et même en « typar », une paire de rames et quelques gallons d’époxy avec un minimum de fibre de verre.  Pendant de longues années, les lecteurs de la revue bien connue des amateurs de bateaux en bois « Woodenboats » auront eu plaisir à lui écrire personnellement afin de lui soumettre le bateau de leurs rêves. Souvent, il s’agissait de demandes qui se résumaient à quelque chose comme un bon bateau, solide, performant, petit mais spacieux, joli et surtout pas cher. Malgré toutes ces contradictions, Bolger sortait toujours un plan, beau, bon, pas cher, et qu’il soumettait à tous les lecteurs de la revue. De ces dessins sont nés des bateaux qui furent construits par centaines de par le monde par la suite. Les plus populaires furent le Micro, un voilier de 15 pieds ( 4,5 m) qui peut naviguer là où des bateaux bien plus grands auraient envie de revenir au port. À cela, on peut ajouter le populaire « Gloucester light dory », un doris léger, surbaissé, rapide et facile à construire. Pour terminer, citons le voilier de type « cat-boat » (une seule voile), le « Bobcat » dont quatre exemplaires furent bâtis ici aux Îles par des amateurs avertis. Ces quatre bateaux sont d’ailleurs en mouillage la plupart du temps dans la baie du Cap-Vert pendant toute la période estivale.

Bobcat IM - 2

Les quatre bobcats dans une course amicale en fin d’été à Havre-Aubert.

Bobcat IM - 1

Quelques planches de contreplaqué, de la résine d’époxy, de bons plans et un peu d’espace et puis vous avez un joli petit voilier. Quel beau plan d’hiver.

Écrivain prolifique, Bolger a écrit de nombreux livres dont le populaire « Boats with an open mind » (des bateaux à l’esprit ouvert) ainsi que plus de 550 articles de magazines sur la conception de petites embarcations. Bolger est décédé le 24 mai 2009 à l’âge de 81 ans, d'une blessure par balle auto-infligée. Sa femme a expliqué que dans les mois qui ont précédé son suicide, il se savait atteint d’une maladie dégénérative et qu’il avait de nombreuses pertes de mémoire. Cette fabuleuse imagination qui était son bien le plus précieux, il semble bien que Phil Bolger ne pouvait tolérer la perdre. Ce geste de désespoir aura mis fin à la brillante carrière d’un maître de la création maritime. Ce jour-là, c’est toute une communauté de patenteux et constructeurs de petits bateaux qui fut en deuil. Elle venait de perdre son artisan et mentor le plus prolifique.

GG

lundi 24 novembre 2014

Salut Jerry

Il avait inventé un mot : « L’accordance ».

Jérémie Cyr

Jérémie Cyr en train de peinturer «la ridelle» sur l’arrière du North-Gaspé à Pictou en Nouvelle-Écosse.

Les premiers souvenirs qui me viennent de lui remontent aux années 1953-55. J’avais entre quatre et six ans et nous habitions, mes parents, mon frère et moi à Pictou en Nouvelle-Écosse. Il naviguait avec mon père sur le LOVAT, un vieux vapeur faisant la navette entre la Nouvelle-Écosse (Pictou) puis Charlottetown et Souris à l’Île-du-Prince-Édouard, et enfin la Grande-Entrée, Pointe-Basse, Cap-aux-Meules et Havre-Aubert aux Îles-de-la-Madeleine. Chaque année, du mois d’avril au 21 décembre, ces marins bravaient tempêtes et tous les risques associés de ce métier , afin de procurer à leur famille respective le pain sur la table et tous les biens essentiels de cette époque.

LOVAT 

Jerry, comme les gens l’appelaient, passait souvent chez nous en Nouvelle-Écosse. Partageant le même métier que mon père, il était devenu un ami de la famille. Aussi loin que les souvenirs m’amènent, je vois ce jeune homme constamment nous taquiner mon frère et moi jusqu’à ce que nous nous réfugions en riant derrière mon père ou les jupes de ma mère. Demeurant aux Îles, il disparaissait du décor néo-écossais pendant les quatre mois d’hiver alors que mon père était le gardien du LOVAT en cale sèche à Pictou pendant la même période.

Jérémie & Lauretta 

Savaient-ils à cette époque qu’ils allaient lui et Lauretta fonder une belle famille de 10 enfants?

Plus tard, il continua de naviguer, mais cette fois sur le North-Gaspé et enfin pendant de longues années au service des bateaux de la CTMA. Rien à cette époque ne semblait indiquer qu’il allait devenir mon beau-père pendant 23 années. Mercredi dernier, le 19 novembre 2014, à l’âge de 85 ans, Jerry est décédé comme il l’a toujours souhaité, c’est à dire sans souffrance majeure et comme une chandelle qu’on éteint. Entouré de la présence de sa famille, Lauretta, son épouse et 9 de ses 10 enfants (Isabelle, sa deuxième fille étant décédée avant lui), monsieur Jérémie Cyr est parti naviguer vers un autre monde qu’on dit fait de justice et d’amour infini. Tout comme mon père, cet homme était d’une autre époque et aussi d’une autre race, de la race de ceux qui ont tenu à bout de bras avec leur épouse, tout un monde à l’origine du grand confort que nous, les enfants, bénéficions aujourd’hui. Sans leurs bras, leur labeur, leur sueur, leur résilience, il est difficile d’imaginer ce que serait notre monde actuel. Forgé au sel de la mer, Jérémie fut ce que la vie l’avait fait. Amoureux de la nature, dur à lui-même, chasseur invétéré, parfois (gentil) braconnier sur les bords et toujours, sans jamais renier cette responsabilité, le bastion gardien de toute sa famille et ses petits enfants. Il est difficile aujourd’hui de visualiser le travail de ces hommes de la mer. Dans les vapeurs de charbon comme le bruit des treuils, la houle menaçante où le mépris de certains patrons et capitaines, sans oublier les heures de travail souvent plus longues qu’entre le réveil du coq et le lever de la lune, ces hommes comme Jérémie ont su maintenir le grand cap de la dignité humaine, de la fierté et du sens des responsabilités familiales comme elles le devraient par toute l’humanité.

North Gaspé

Le North-Gaspé

Madeleine ctma

Le CTMA MADELEINE

Un jour, entre lui et moi et deux verres de Gordon Dry Gin, je lui ai demandé quelles étaient les choses les plus importantes pour lui dans la vie. La réponse fut simple et directe : — que mes enfants ne soient jamais malades et puis… (l’accordance).

Accordez-vous qu’il m’a dit. Y a rien d’pire que la chicane… pis la maladie, on n’en parle pas, c’est l’pire de toute… fin de la citation.

Salut Jerémie. Nous n’avons jamais été de proches amis, mais jamais adversaires ou ennemis non plus. Je garderai de toi l’image d’un homme ressemblant au dernier des Mohicans, un air de dur cachant sous cette apparence bourrue une belle sensibilité, un amour inconditionnel des siens et… un courageux d’une autre époque. Nul doute que de l’autre bord, St-Pierre qui était pêcheur, vient d’acquérir un sacré bon navigateur.

GG

lundi 17 novembre 2014

Bientôt 10,000 visiteurs

Merci à toutes et à tous pour votre fidélité.

Dominique et moi 1

À l’approche du DIX MILLIÈME visiteur de ce blogue que j’ai créé en octobre 2012, permettez que pour une fois, je me paye un peu de publicité personnelle tout en partageant avec vous quelques idées d’avenir.

Le bilan

Tout d’abord le bilan. Merci à toutes et à tous d’avoir été fidèles à cet écrit presque toujours hebdomadaire. Dans les faits, il ne s’agit pas d’un seul écrit, mais bien de 92 textes portant sur une multitude de sujets hétéroclites émanant souvent d’expériences personnelles, de projets qui m’ont été chers et souvent de préoccupations sociales, économiques et culturelles que j’ai cru dignes d’intérêts et de partage. D’ailleurs, pour qui le souhaite, il est très simple de repérer dans la colonne de droite du blogue la table des matières pouvant diriger le lecteur vers une période donnée et même de lire ou visualiser tout le contenu actuel depuis le début, soit en octobre 2012 bien entendu. Voici donc ce 93e texte qui aura certainement l’air d’une vente de garage et pour cause. Aussi, avant de procéder à cette grande bande-annonce, permettez-moi de vous inviter à consulter après celui-ci bien sûr, le blogue de ma compagne Dominique Damien sous l’adresse suivante : http://www.sousuneloupe.blogspot.ca

Oui, Dominique et moi sommes blogueur et blogueuse indépendants depuis quelques années. Cependant, cette indépendance ne nous empêche pas d’avoir plusieurs projets communs, dont celui-ci. Je suis actuellement âgé de 65 ans et merci mon Dieu, encore dans une relative bonne santé. Dominique, jeune femme dans la cinquantaine, partage avec moi quelques rêves, dont un qui est majeur. Vous n’aurez pas de détails pour l’instant puisqu’il s’agit d’une grande entreprise qui nous prendra deux années de préparation. Cependant, il est de notre intention de partager avec un maximum de personnes la réalisation de ce projet actuellement en gestation via tous les médias disponibles y incluant nos blogues respectifs.

Mais voilà

Mais voilà! – pour réaliser ce rêve, il nous faut d’abord vendre certains de nos actifs dont voici quelques photos et descriptions. Si vous êtes intéressés par l’acquisition de quelques articles que ce soit, vous pouvez communiquer avec moi à l’adresse courriel suivante : georgesgaudet49@hotmail.com Ces objets peuvent être vendus à la pièce.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

NIXE DU NORD

C’est le nom de mon petit bateau de 14 pieds par 6 pieds de large. Il s’agit d’une solide coque de voilier en contreplaqué marin encapsulé de nombreuses couches d’époxy. Je l’ai transformé en bateau moteur en enlevant la quille amovible et en remplissant le puits de cette quille avec plombs afin de conserver son incroyable stabilité. J’y ai ajouté une cabine bien sommaire qui nous a souvent servi Dominique et moi de campeur lors de weekends. Étant une coque à déplacement (comme tout bon voilier), un puissant moteur serait une nuisance inutile tout comme un risque de bris majeur à la structure. Un 15 HP serait le maximum pour ce genre de bateau.

P5250017P5250018P5250019

J’ai donc aussi a vendre un moteur 4 temps YAMAHA 2009 de 6 HP (pied long) acheté en 2010, payé 2200. $ + un kit de commande à distance jamais installé (flambant neuf) payé 670. $ Pour ce qui est du moteur, il est encore tellement neuf que la peinture n’est même pas éraflée sur l’hélice. Le tout repose sur une vieille remorque encore bonne pour l’entrée et la sortie de l’eau sur les Îles, mais pas pour un voyage aux É.-U.. J’ai quand même remplacé les « bearings » cet automne. (Moteur seul: 1300.$) 

Voilier 2OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Ti-Prout

C’est le nom de mon voilier. Comme je suis un passionné de voile en plus des bateaux moteurs, j’ai remis à neuf un petit voilier (un dériveur) de 11 pieds par 5 pieds de largeur, très stable étant donné qu’il s’agit d’un dériveur. Il est voilé à l’ancienne et je pourrais le vendre avec une remorque artisanale toute neuve construite entièrement en aluminium et une paire de rames parfaites pour ce genre de petit voilier. (Voilier seul: 1200.$ – Remorque seule: 800.$) – l’ensemble très «négociable».

Pour mon frère unique que j’aime.

A 11

Je profite aussi de cette chronique particulière dans le but de rendre un service à mon frère. En d’autres mots, je n’en tirerais aucun revenu ou profit si jamais le malheur arrivait. En clair, je ne serai jamais l’héritier. Atteint d’un grave cancer, mon frère souhaite vendre son bateau. Un beau bateau de pêche de 34 pieds x 14 pieds transformé en bateau de plaisance et recouvert en 2012 de fibre de verre par les ateliers Léo Leblanc & fils et jamais remis à l’eau. Le moteur diesel (6 cylindres) fut tourné chaque printemps et chaque automne depuis et en plus du recouvrement de la coque, l’étambot et un nouveau gouvernail furent ajoutés. Un acheteur éventuel n’aurait qu’environ 2000, $ de TLC (Tender loving care) pour remettre ce bateau à l’eau et en jouir pleinement. Un peu de peinture ici et là sur la mécanique (pour l’esthétique), quelques plaques sacrificielles, un filage électrique refait et des batteries neuves puis avec tous les services rebranchés, ce bateau pourrait faire le bonheur d’un couple ou d’un passionné de la mer. Payé initialement 15,000. $, il en a coûté 26,000. $ additionnels pour le recouvrement professionnel en fibre de verre sur une coque encore bien saine, construite en 1984. Sachant qu’il ne pourra probablement plus jamais naviguer, mon frère laisserait aller le tout (une valeur brute de 41,000. $) pour 22,000. $, mais jamais rien en bas de ce prix. Même si je lui survivais, j’ai promesse faite de le laisser pourrir là où il est plutôt que de le laisser aller en bas de ce prix. (Aucun lien financier sur ce bateau).

OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA

Voilà donc une première démarche « économique » pour cheminer dans la réalisation d’un rêve (Dominique et moi) qui devrait se réaliser dans le meilleur des cas au cours de l’été 2016. Merci de m’avoir lu jusqu’ici et bienvenue dans le partage de notre projet en tant que lecteurs et lectrices. Toutefois, nous n’écrirons plus rien sur le sujet avant que d’autres assises soient assurées et cela risque de ne survenir qu’au cours du printemps prochain.

Sur ces mots, bonne semaine à toutes et à tous et à la semaine prochaine.

Georges Gaudet

dimanche 9 novembre 2014

Regard sur le monde avec

* Pas souvent que j’écris une semaine à l’avance sur un sujet abordé par un grand de ce monde. C’est pourtant ce qui s’est produit cette semaine. Le texte que voici fut écrit lundi le 3 novembre et publié dans le journal LE RADAR aux Îles de la Madeleine vendredi le 7 novembre. Le lendemain, (8 novembre), nul autre que Gorbatchev, ex-président de l’ancienne Union Soviétique, a en quelque sorte confirmé en partie le contenu de cet écrit lors d’un discours prononcé en Allemagne à l’occasion des célébrations de la chute du tristement célèbre mur de Berlin. Je vous jure que je n’ai pas ce genre de connexions avec de tels personnages, même si je souhaiterais bien avoir ce privilège.

 Sourire 

Le pétrole en toile de fond

Pétrole

Croquis: Georges Gaudet

Les récentes baisses des prix du pétrole, incluant les prix à la pompe même aux Îles de la Madeleine, auront eu un effet de soulagement sur le porte-monnaie des consommateurs. Grand bien nous en fasse, même si en tant que Madelinots, nous sommes presque toujours à 10 ¢ le litre plus cher que dans les maritimes ou en régions périphériques des grands centres urbains du Québec.

Pour ceux qui cherchent un peu sur les nouvelles planétaires, la chose s’explique et en fin de compte, même si cela demeure bien agréable à priori, la note finale risque d’être bien plus élevée qu’à l’heure actuelle. Désolé de « péter la balloune » de certains, mais il y a des faits qui ne mentent pas et la réalité demeure d’une triste perspective pour les années à venir, tant au Québec que partout dans le monde. Il suffit de prendre un globe terrestre et d’y accoler les points chauds du globe (les lieux de conflits) pour se rendre compte que la troisième guerre mondiale tant crainte est déjà commencée, le tout avec toile de fond, le pétrole. Certains diront que ce n’est pas nouveau, mais depuis quelques années, il faut reconnaître que la donne s’est grandement modifiée.

Autrefois

Autrefois, les plus grands consommateurs d’or noir dont les États-Unis, le Canada et une grande partie de l’Europe occidentale tiraient une grande part de leur énergie pétrolière des pays arabes. La monnaie d’échange étant le dollar américain, le tout confinait alors les échanges internationaux dans un confort apparemment stable et avec un dessin frontalier bien défini par deux blocs majeurs, soit les pays de l’OTAN et le bloc soviétique. L’ex-URSS étant elle-même grande productrice de pétrole, le phénomène de la guerre froide, tout en demeurant passablement effrayant, conférait un échiquier de rapports de forces passablement équilibré. En d’autres mots, nous vivions tous sur la corde raide, mais les deux antagonistes étaient assez « intelligents » pour ne pas risquer de s’autodétruire l’un l’autre.

Une suite peu glorieuse

Les guerres de tranchées économiques brutalement menées pendant plus d’une quarantaine d’années en sourdines par la CIA et le KGB ont fini par faire s’écrouler le bloc soviétique et par ricochet, modifier tout l’échiquier politique et économique mondial. Libérés de leur joug à la fois politique et économique, un peu comme un château de cartes qui s’écroule, toutes les frontières furent remises en question et avec encore une fois comme toile de fond… le pétrole, richesse par excellence pour qui veut maintenir son indépendance. C’est alors que l’ensemble du monde réalise que la Chine qui, pendant les trois quarts d’un siècle a fait preuve de retenue, est devenue subitement le pays le plus densément peuplé de la terre et aussi le plus grand détenteur de devises réelles échangeables sur les marchés internationaux. Un pays presque sans dette alors que la plupart des autres grandes puissances mondiales vivaient depuis longtemps sur des valeurs fictives bien dessinées sur papier. Puis survint en 2008 l’écroulement jamais reconnu comme tel de la monnaie américaine avec le crash bancaire et tous les voleurs en cravates qui se sont bien servis dans les coffres de l’État. Manœuvre encore plus dégueulasse, ils se sont donné un air de pitié tel qu’une fois leurs avoirs particuliers bien sécurisés en des lieux connus uniquement de cette élite corrompue internationale, ils ont fait emprunter le petit peuple pour renflouer les coffres qu’ils avaient eux-mêmes dévalisés.

Et aujourd’hui

La toute puissante Chine achète avec de l’argent réel tout ce qui est profitable partout dans le monde, ceci incluant les Îles de la Madeleine. Les Chinois risquent de sauver notre industrie du phoque, celle du homard et j’en passe. Hélas, n’oublions pas non plus, peut-être un jour, notre pétrole, car avec plus d’un milliard d’humains coincés sur le cinquième pays le plus grand de la terre, ils risquent d’avoir grand besoin de goudron et de bitume au fur et à mesure que leur milliard et demi de conducteurs de voitures voudront parcourir leur espace apparemment communiste, mais souvent plus capitaliste que les nôtres le sont devenus. Riche elle-même en pétrole, la Chine en demandera encore plus, même si par cela, l’atmosphère terrestre risque d’étouffer tout ce qui respire et qui pourrait les en blâmer, nous avons fait la même chose. Or voilà qu’en plus de tout ça, les États-Unis se découvrent plus riches en gaz naturel et en gaz de schiste qu’ils ne le croyaient. Ils peuvent ainsi voir le jour où ils ne dépendront plus de la péninsule arabique pour leurs besoins en pétrole et peut-être que là, les guerres de religion qu’ils ont eux-mêmes stimulées les laisseront indifférents puisqu’ils n’auront plus besoin de cette énergie pour faire rouler leur économie. Que cette nouvelle donne produise un élément écologique presque assurément destructeur, les économistes s’en foutent carrément. Et puis, que ne ferait-on pas pour la survie de la Nation? – mieux encore, le principal allié de ce pays au Nord, le Canada, a du pétrole bitumineux en quantité incroyable De plus, le Grand Nord, qu’il soit Canadien, États-Unien, Danois ou Norvégien est en train de fondre à vitesse grand V et révèle un potentiel énorme en ce domaine. N’oublions pas non plus les rives du fleuve Saint-Laurent, les profondeurs du Golfe du même nom et les fonds atlantiques au large de Terre-Neuve. À cela, ajoutons cette immense autoroute maritime que représente ce fleuve et vous avez un portrait global pétrolier qui laisse peu de place aux bélugas, aux écologistes et aux superbes beaux rivages de ce majestueux fleuve appartenant à « La belle province ». De l’Alaska en passant par la Colombie Britanique et vers la Chine ou de l’Alberta vers le middle ouest américain et jusqu’à l’Europe en passant par Québec et son fleuve, les États-Unis sont en train de devenir un pays autonome en énergie grâce à ses satellites comme le Canada et par ricochet, toujours maîtres de l’économie mondiale et puis « FUCK » les conséquences chez-nous.

 P9150094P9150095

Pour les sceptiques qui auraient des doutes sur les conséquences d’un déversement, ils n’ont qu’à constater les récents incidents au quai de Cap-aux-Meules.

Attention à l’autre joueur

Hélas, il y a un autre joueur qui n’a pas dit son dernier mot. La Russie actuelle est le deuxième producteur de pétrole au monde, ce qui explique sa main mise sur les pays limitrophes qui ont tenté de se libérer de sa tutelle. Les exemples de la Georgie et l’Ukraine parlent d’eux-mêmes. Quand au Grand Nord Arctique, même si le Canada prétend que ce territoire lui appartient parce qu’il y a abandonné lâchement quelques Inuits non loin du pôle pour y affirmer sa souveraineté il y a de cela trois quarts de siècle, sa force militaire ferait « pitpit » contre l’ours russe qui prétend lui aussi que ce territoire lui appartient. Le pétrole demeure donc encore l’enjeu principal de la domination d’une nation sur les autres. Autrefois, la recherche de l’or ou des pierres précieuses était souvent la justification de toutes les guerres. Aujourd’hui, c’est la source d’énergie qui en est le moteur. Récemment, des rapports militaires stipulaient que les violations de ciel aérien effectuées par des avions militaires russes au dessus de pays de l’OTAN avaient plus que quadruplé depuis le début de l’année seulement. Quand une telle chose se produit, les avions de chasse alliés décollent immédiatement et escortent les intrus en dehors de ces zones bien déterminées par les deux parties. Les avions de l’OTAN le font pour deux raisons majeures. N’ayant pas de plans de vol déclarés au dessus de ces territoires étrangers, ils sont un danger réel pour l’aviation civile. Pour le reste, ils sont des intrus en ciel potentiellement ennemi. Alors, sans coups de feu, ils sont escortés en dehors de la zone étrangère. Alors, pourquoi font-ils cela? – parce que chacune de ces intrusions permet de tester les systèmes de défense de l’ennemi potentiel. Bien sûr, tout ceci transpire bien peu dans la nouvelle populaire, mais avec les médias d’aujourd’hui, elle ne peut être totalement cachée. Ne nous leurrons pas. Les nôtres font exactement la même chose au dessus des territoires de l’autre camp. Nous ne manquons pas d’alliés. Corée du Sud vs Corée du Nord, Japon vs La Chine et la Russie, Europe Occidentale vs la Russie, Israël vs la péninsule arabique et l’Iran… etc.

SabreMig 15

*Photos: Georges Gaudet (Oshkosh, WI-1999)

Alors, tant qu’il y aura du pétrole pour faire voler ces petits bijoux remplis de bombes, tant qu’il y aura un système bancaire mondial qui tire les ficelles pour faire rouler l’économie de guerre, tant qu’il y aura des fous religieux pour alimenter le feu de la haine, nous serons loin de la paix mondiale. Cette guerre toujours passablement froide existe toujours, même si elle a changé de température au cours des 75 dernières années, mais si ça éclate quelque part dans la cour d’un grand, cela risque de devenir plus que chaud. Nous risquons de devenir tous cuits.

Malgré tout… Bonne semaine.

Georges Gaudet

georgesgaudet49@hotmail.com

lundi 3 novembre 2014

Un appel du coeur

 

Le ciel, la mer et l’oubli

419

Plus jeune, alors que j’ai eu le privilège de survoler ce que communément les romanciers ont appelé « le plancher des vaches », j’oubliais tout, enfin presque tout, sauf l’obligation de piloter mon appareil si minime fut-il. Quand j’écris que j’oubliais tout, je veux dire que j’oubliais tous mes soucis, tous mes tracas, toutes mes petites misères. Je me souviens d’une époque où la perte d’un emploi et la perspective de la perte de ma maison occupaient tout mon espace mental. Pourtant, chaque fois que j’étais dans les airs, la terre me semblait immense, le ciel impénétrable, l’horizon infini. Les maisons me paraissaient toutes petites et dans un relativisme forcé par la griserie du vol aérien, mes problèmes rapetissaient tout autant.

Coup d'coeur 2sur l'eau

Ti-Prout

Quelques années plus tard, je découvris la voile et le même phénomène s’est produit et il dure encore aujourd’hui. Pas besoin d’un gros voilier, un immense chalet sur l’eau ou un voyage au bout du monde. Quand je barbote le long d’un rivage ou que je glisse sur l’eau, poussé par le vent dans ma petite coquille de noix, j’oublie encore tout. J’oublie que j’ai atteint l’âge supposé de la retraite, j’oublie les petits problèmes de santé, j’oublie nos gouvernants qui semblent si mal gouverner, j’oublie la politique, l’économie, le pétrole et je plonge en pleine liberté, en plein nirvana, libéré de tout sauf des lois naturelles de la mer, des fonds marins et de la profondeur de ma quille.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA 

Et puis l’été dernier, je suis tombé en amour, en amour avec un fleuve, un fleuve que l’on risque de perdre sur l’autel du profit, le cœur transpercé par une étrave remplie de brut lourd et la robe presque océane souillée d’huile.

Dans un élan rempli d’émotions, j’ai écrit ce poème.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Je suis tombé en amour

Avec une rivière

Avec « la grande rivière »

Comme l’appelaient les Indiens d’Amérique.

 

Cette dame appelée fleuve

D’une beauté sans pareille

Aux Îles riches d’oiseaux et de gibiers

Aux Trois-Rivières nées d’une seule

Aux rives escarpées

Aux fjords majestueux

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Le sillon de ses profondeurs

Sans doute créé par la main d’un Dieu

Nourrit poissons et cétacés

Baleines et bélugas

Alors que le bas de sa robe

Honore ses côtes

De milliers de maisons, maisonnettes et chalets

Belle dentelle cousue tout au long de ses rivages.

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Je prie pour qu’elle ne soit pas souillée

Par les chemins du goudron et de l’or noir

Pour que ce prince richissime et orgueilleux

Sache respecter sa beauté, sa candeur

Sa force aussi.

 

Je prie pour que les enfants

Continuent de jouer sur ses rives

Pour que les rires et les cris

Soient ceux de la joie et du bonheur

Enfin, pour que le sang de ses eaux

Continue de nourrir ce merveilleux pays

Le Québec.

Rives

GG

À la semaine prochaine