Quand le hasard sème l’amitié.
Nous
l’avons rencontré lors d’une traversée en croisière sur le CTMA Vacancier
l’année dernière. Il est de ces gens qu’on n’oublie pas, même quand le temps
étale une première rencontre comme butin sur corde à linge. Je dirais même que
le vent des Îles s’arrange pour sécher de façon permanente sur le cortex des
souvenirs, une empreinte qui finira bien par être tatouée sur le cœur. Ainsi
sont les gens exceptionnels. Ils sont hélas peu nombreux, mais leur amitié vaut
des milliers d’autres.
Merci Alain
et Édith pour ce merveilleux accueil que vous nous avez réservé une année plus
tard, lors de notre retour de croisière en la belle ville de Québec. Que dire
sinon que dans l’océan de l’oubli, votre accueil inattendu sur le quai et en
votre demeure fut plus qu’une belle surprise. Il fut ce geste qui fait toujours
croire en la beauté du monde et que parmi cette mer d’indifférence, il y a des
bouées ici et là qui sont autant d’îlots de réconciliations avec la nature
humaine. Dominique et moi, on vous aime.
Projet d’été
LE FORBAN,
ce petit voilier bien plus « maganné » qu’il n’y paraissait au
départ, prend petit à petit du mieux. Après quatre roulements à billes neufs,
deux jantes et deux pneus neufs sur sa remorque, il lui a fallu un support
petit-moteur tout neuf, un recouvrement époxy sur le bastingage, deux bouchons autovideurs
neufs, deux attaches de cadènes renforcées, une quille de chêne toute neuve et
un recouvrement en deux couches de fibre de verre sur le plancher du cockpit.
Reste maintenant à peindre le tout pour peu que dame nature collabore un tout
petit peu et ce sera le lancement pour une nouvelle carrière sur les eaux parfois
tumultueuses entourant les Îles de la Madeleine. Inutile de dire que j’ai hâte.
Un monde fou
Coupé du
monde terrestre 5 jours sur 7 et protégé de la folie humaine par une mer
conciliante et belle, parée de grandes et petites vagues, de vents chantants et
de brumes apaisantes, n’a rien de traumatisant et de difficile. S’il est une
vérité qui nous éclate en plein visage, c’est bien que l’homme peut survivre et
même bien vivre sans Hotmail, Facebook, Twitter, Pokémon et autres appareils du
même genre. Utilisés avec modération peut être bénéfique, mais à voir la place
que des milliers de gens accordent à leur cellulaire, leurs textos, leurs APPs
en tout genre a de quoi se poser la question suivante : Sont-ils tous en train
de devenir fous? – devant la beauté d’un Château Frontenac imposant dont les
tours dominent le ciel, ils ne les perçoivent qu’à travers un petit écran de
quelques pouces. Devant un fleuve immense, paré de mille beautés, ils ne voient
qu’une parcelle de ce monde flamboyant toujours à travers leur petit écran.
Devant un trafic automobile fou à lier, ils ne perçoivent ni le danger pour les
autres, ni le danger pour eux, toujours à la recherche de ce Pokémon ou à
l’écriture de ce texto qui pourrait bien être leur dernier message avant de
partir vers un ciel incertain.
Même la mer ne protège pas de tout
Plus
lentement bien sûr, mais l’illogisme de notre société finit toujours par nous
rejoindre, surtout quand nous arrivons à bon port. La logique semble avoir foutu
le camp. Comme le dit autrement Michel Baudry dans une chronique du journal,
les pitbulls font pitié et c’est la faute des enfants, des petits chiens ou des
adultes que se sont fait mordre. Richard Bain voulait tuer le plus de « séparatistes »
possible, mais ce n’est pas de sa faute, il était sur les antidépresseurs… à
cause des maudits séparatistes peut-être. Un de nos meilleurs défenseurs de la
LNH devient une image positive auprès de toute une jeunesse de sportifs et on
trouve le moyen de l’échanger pour un joueur incertain. Notre gouvernement se
découvre un surplus budgétaire de 1,7 milliard de dollars et personne n’est
foutu de vider les urgences et on coupe dans les chambres disponibles dans les
hôpitaux. On est capable de trouver un Pokémon dans les vestiges d’un camp de
concentration de l’époque de la Deuxième Guerre mondiale, mais on n’est pas
foutu de détecter un débile qui veut tuer au nom de Dieu. Un individu qui se
prend pour un humoriste insulte un individu dans son intégrité corporelle et ri
de son handicap tout en souhaitant sa mort puis ses fidèles pleurent sur sa
condamnation alors qu’ils ne savent pas distinguer entre rire d’une institution
publique et rire d’une personne et surtout rire de ses faiblesses. Les « bullies »
dans les cours d’école ont maintenant un maître. Pire, il accumule 5 M$
sur le dos de cette personne et il y a des illuminés qui ont le culot de lui
organiser une cueillette pour payer ses avocats alors que les organismes de
soins aux plus démunis peinent à ramasser quelques sous.
Défendre la
liberté d’expression est un devoir de citoyen. Défendre la veuve et l’orphelin
en est un autre et il ne faut surtout pas se servir de ces devoirs pour
défendre l’indéfendable. Voilà, je l’ai dit… je l’avais sur le cœur depuis
longtemps.
Vite, LE
FORBAN, que je te mette à l’eau. J’ai envie de prendre l’air et laisser se gonfler
ta voilure.
Georges
Gaudet