lundi 27 octobre 2014

Rien que des photos… ou presque.

*En ces jours si remplis de tristes nouvelles, je vous amène vers l’autre côté du mur de la souffrance et de la misère. Parfois, il ne suffit que d’y jeter un coup d’oeil.

Quand le ciel se fait artiste

J’ai le bonheur de vivre en un endroit où chaque matin, beau temps, mauvais temps, la nature nous fait part de ses plus beaux tableaux. Devant notre patio, le ciel et la mer se parent de leurs plus belles couleurs.

Voici donc quelques photos non retouchées de ces matins qui sont chaque fois semblables et toujours différents, jamais ternes et toujours fascinants.

Bonne semaine à vous toutes et tous.  

Matin d’or,

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…et matins de pieds-de-vent.

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Et voici à partir d’où je tire mon inspiration.OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA

Comment ne pas être inspiré par tant de splendeur et de lumière? PB160006

À la semaine prochaine.

GG

lundi 20 octobre 2014

Regard sur le passé, projections dans l’avenir

georgesgaudet49@hotmail.com

 

Nous n’écrivons plus comme ça!

Et c’est dommage.

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Il m’arrive quelques fois de relire de vieux livres, des bouquins qui me furent souvent imposés lors de mon adolescence, des romans qui à priori me semblaient carrément ennuyeux, parfois complexes et surtout lus dans l’obligation d’en faire un résumé en fin de lecture. Toutefois, c’est en les relisant que je m’aperçois de toute la richesse, toute la beauté de ces textes, toute l’intelligence de leurs auteurs. De Félix Leclerc à Antoine de Saint-Exupéry, de Ringuette (de son vrai nom Philippe Panneton) en passant par Jean-Paul Desbiens, Gabrielle Roy et Antonine Maillet, je réalise à quel point notre langue française était belle, riche, forte, musclée, et en même temps, douce, musicale, tendre, et surtout non truffée de tous ces « ça la fait que – genre et (à plus +) d’aujourd’hui. » Ces romanciers avaient le don de créer un portrait qui au fil des mots devenait plus vivant que la réalité. En résumé, ils étaient plus grands que nature et les relire aujourd’hui, c’est plonger dans un univers oublié, un univers où la bataille pour la langue commençait à peine, alors que depuis la dernière décennie, elle semble sur le point de disparaître dans le magma des mots issus de la technologie anglophone et de l’effort de guerre multiculturel pour hâter sa mort avec la généreuse aide verbale de notre bon ministre de l’éducation actuel. « Ben quoi, les enfants ne mourront pas de ça »… même si on diminue le renouvellement des livres en bibliothèques scolaires.

Antoine de Saint-Exupéry

 Dernier vol de ST-EX 

Photo prise lors de son dernier vol le 31 juillet 1944 en mission d’observation le long des côtes de la Méditerranée.

Pilote d’avion au temps de l’aéropostale et jusqu’à sa mort en 1944 alors en mission photographique le long des côtes de la Méditerranée, St-Ex comme l’appelaient ses amis était aussi un romancier célèbre dont les écrits sont encore lus aujourd’hui par des millions de lecteurs. Dans son roman « Pilote de guerre » un bouquin qui peint avec force détails les sentiments qui animent tous les équipages engagés dans des combats mortels au dessus de leur patrie, il illustre ainsi avec des mots, les longues trainées blanches créées dans le ciel par la chaleur des pots d’échappement de son avion au dessus de la ville d’Arras… inaccessibles comme une trop jolie femme, nous poursuivons notre destinée, traînant lentement notre robe à traîne d’étoiles de glace… »

Un ami est mort

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Il fut mon professeur de français, mon voisin quand j’étais tout jeune. Il aimait la langue française, il l’enseignait comme il était lui-même. Une force tranquille, tout comme son père. Un homme d’une belle humilité, terre-à-terre, près du sol qui l’avait nourri, près de la mer qui l’avait bercé et dans la maison qui l’avait vu grandir. Je salue ici Norbert Cyr, Norbert à Omer Cyr et Bernadette Boudreau de Havre-Aubert, conjoint de Monique Gaudet et jeune frère de Marcel, lui aussi autrefois enseignant aux Îles. Par le biais de cette chronique qu’il lisait avec grand intérêt et certainement avec un regard critique, j’offre mes plus sincères sympathies à toute sa famille, sa fille Josiane et son fils Jean-François de même qu’à tous ses petits-enfants. Il est parfois des gens qui passent dans nos vies comme des étoiles filantes et pourtant, nous en gardons une trace lumineuse tout au long de notre propre existence.

Un brin de nostalgie

Tu sais… ma fleur… j’en suis responsable! (Le Petit Prince).

timbre St-Ex

Acadien, fils d’un pays qui n’existe que dans la tête et le folklore de ces descendants d’expatriés, j’ai cru un jour voir naître un autre pays, celui de mes racines de gauche puisque celles de droite sont disparues depuis 1755. Oh! Je n’en veux pas aux ennemis de ce pays en devenir. Ils furent pour si peu dans la défaite. Certains des nôtres leur ont porté main forte et avec une passion peu commune. C’est drôle, mais je n’ai même pas envie de les nommer, car je sais que vous les connaissez tous. Comment alors cultiver un jardin de roses, même en pratiquant autant d’entures d’épines qu’il soit possible d’en pratiquer, si chaque nuit sans lune, les fils du jardinier viennent en piller les sillons? La voie semble sans issue, le verbe inutile et la menace trop grande de l’intérieur pour croire en une possible victoire politique, verbale et monétaire sur l’adversaire. N’allez surtout pas croire que je parle ici de véritable guerre avec canons et fusils. Non! — je parle ici d’un comportement de fierté envers une culture, une langue, une terre qui a vu naître ses premiers autochtones, ses premiers héros français, ses premiers immigrants Irlandais, Italiens et de tout autres origines, une terre bafouée aujourd’hui par ses propres fils et filles de la politique, de la justice, de la santé et de l’éducation. Pire, ils sont là en toute légalité, parce que c’est nous qui les avons placés là où ils sont. On ne peut bâtir un pays quand tant de gens refusent même l’idée d’en envisager la possibilité, pas plus qu’on ne peut bâtir un pays quand depuis plusieurs décennies, nos dirigeants à quelques exceptions près, ont tous pigé dans le râtelier de l’individualisme politique, les caisses électorales occultes et les fautes ou vols graves, quelques fois dénoncés, mais si rarement punis. Quand les véritables coupables ne sont jamais convoqués devant les tribunaux et que l’on envoie en pâture pour la galerie quelques sous-chefs, il ne faut pas s’étonner de la débâcle d’une population passablement homogène qui aurait pu devenir quelque chose comme : « un peuple dans un pays normal ».

Les Bourgeault, Levesque, Garon, Burns, Paillette, Pariseau et cie sont presque tous partis pour un autre ciel politique qui n’appartient pas à cette terre. Malheureusement, les généraux qui les ont remplacés n’étaient pas à la hauteur et ils ne savent que se déchirer entre eux. Tristement, je dis : « Vite, que nos enfants apprennent l’anglais, car autrement, dans une décennie d’ici, peut-être moins, “Les nègres blancs d’Amérique”, ce seront eux. Hélas! ce sera notre faute, car ce sera nous qui, quelque dix années auparavant, avant de mourir, aurons choisi de les abandonner au sort des “Familles sans noms.”… roman historique et caché dans les écoles du Québec. Un roman de Jules Verne. (Disponible gratuitement sur tablette KOBO)

Bonne semaine à toutes et à tous.

GG

dimanche 12 octobre 2014

Fin d’une saison de croisières

* Trois semaines sans écrire quoi que ce soit dans ce blogue. Bien involontairement puisque en voyage «sur la grande terre» et avec mes mots de passe «oubliés» à la maison. Voilà donc expliquée la raison de mon absence. Maintenant de retour, je vais tenter de rattraper le temps perdu et continuer de partager avec vous, voyages, bateaux, amour des mots, pinceaux et parfois… coups de coeur et coups de gueule… au besoin, question de soulager les trop pleins d’émotions qui parfois peuvent envahir nos existences communes ou bien humblement, la mienne.

Bonne lecture à toutes et à tous et surtout, bonne semaine.

GG 

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Les deux immenses hélices poussent le VACANCIER vers son port d’attache temporaire à Montréal. L’été est fini quoique Montréal ne semble pas le savoir puisqu’il fait un 30C lors de notre arrivée.

L’émotion est palpable à bord. Les petites déceptions prennent le bord alors que les beaux souvenirs, les belles amitiés prennent toute la place. Quelques larmes furtives coulent sur des joues. On se souhaite un bel hiver et surtout un retour à l’an prochain. Passagers et membres d’équipage sont au même diapason. Pour les premiers, c’est un rêve qui s’achève, pour nous, ma compagne et moi, c’est la fin d’une troisième saison remplie de tout. De belles rencontres, des inquiétudes familiales, des essais et erreurs oubliées par de beaux succès auprès de la clientèle à bord.

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Tous les deux, nous regardons ce majestueux fleuve que nous avons appris à aimer du plus profond de notre Être. Il est devenu en quelque sorte notre véritable pays à nous deux, partant de Montréal et ne s’arrêtant que vers les maritimes, le golfe inclus. Nous avons goûté à ses petites sautes d’humeur, mais surtout à ses grandes beautés, des beautés que nous souhaitons ne jamais voir disparaître.

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Pour les mois à venir, ça en sera fini des beaux ateliers d’écriture, des contes et conférences sur les Îles, sur les bateaux, sur l’histoire de ce fabuleux fleuve. Ça en sera fini de ces soirées de danse, de musique et d’échanges avec tout ce monde débranché pour un court laps de temps des petites et grandes misères de l’existence. 

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Des gens de Trois-Rivières montent avec nous pour cette dernière de la saison. C’est un premier arrêt du VACANCIER dans ce superbe port. La nuit sera splendide puis tumultueuse. Quel bel exemple des variétés de ce fleuve. Tous ont envie de pleurer lors du retour tellement ils ont aimé à la fois les Îles et le temps sur la mer, surtout les membres d’équipage.

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Personne ne peut cacher que certaines difficultés de relations de travail se dessinent à l’horizon et elles n’ont rien à voir avec les relations à bord entre équipage, artistes invités et passagers. Seul, un petit air de regrets flotte dans l’air. Combien de temps cela va-t-il durer et en serons-nous victimes l’an prochain? Tous espèrent que non. Sept mois et demi, c’est long avant le début de la nouvelle saison l’an prochain.

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Le ciel fait ses adieux au fleuve. Il semble d’une beauté menaçante, mais il reste teinté d’ocre, d’oranger et de rouge flamme. Au dessus de sa grisaille flottent tous les espoirs.

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Et en attendant, notre petite caravane est descendue sur le quai de Montréal et un petit, mais douillet lit nous attend pour les quelques jours à suivre, puisque le retour vers les Îles se fera par la route et le traversier entre l’Île-du-Prince-Édouard et notre chez-nous insulaire.

Bonne semaine à toutes et à tous.