lundi 25 janvier 2016

Non, ce n'était pas dans un garage

Je ne sais quoi en penser


Est-ce bien ainsi, je n’en sais franchement rien. J’imagine ne pas être le seul à avoir eu ce sentiment étrange d’être passé par une chaîne de montage automobile hautement informatisée et puis une fois bien ciré et rassuré, être poussé sur le stationnement aux portes de la sortie d’usine.

Chronologie d’une inspection mécanique
Il est 7 h 15. J’entre sur un immense stationnement de voitures. Gardez le ticket avec vous afin de payer à l’intérieur. C’était écrit sur le bout de papier craché par la machine. J’entre donc dans ce qui semble un grand centre d’achat avec des ailes construites en étoile. Il y a un tableau respectable au centre qui indique des chiffres. Numéro 142. Je comprends que je dois prendre un numéro, mais où? Je demande poliment à la dame derrière un guichet aux vitres blindées où il faut aller pour se procurer un numéro. Là bas, juste en arrière qu’elle répond avec un air de « comment ça, vous ne savez pas ni où ni comment vous procurer un numéro? » Un gros bouton rouge est à plat sur une table et sans autres indications, j’appuie dessus. Ah, je suis le numéro 166, voilà qui est rassurant. Devant moi, un autre grand écran indique des numéros. Il affiche 153-3. Comme il y a 5 guichets vitrés juste en dessous du numéro affiché, j’en déduis qu’on sert la clientèle sous le troisième guichet. Alors, j’attends et en profite pour sortir un petit roman afin de tuer le temps. Il s’agit de Les grandes marées de Jacques Poulin. Comme j’arrive juste à la phrase « le paradis sur terre ne dure jamais longtemps, le 166-3 scintille sur l’écran. Je sors mon meilleur sourire pour la dame derrière la verrière tout en lui disant que je ne connais pas très bien le centre d'achats en question. Elle me rend un sourire et me demande si j’ai la carte de l’établissement. Non, je ne l’ai pas.- Bin monsieur, il vous faut LA CARTE, sinon pas de service ici. Alors, je vais vous en faire une. OK d’abord!

Une fois la précieuse carte en main et « la soleil » bien imprimée sur une grande feuille en au moins 5 copies carbone, je reçois les indications suivantes : Prenez l’aile ici à votre droite, puis présentez ce formulaire à la dame devant la porte C. Alors, je me rends dans l’aile indiquée et je présente le formulaire à la dame devant la porte C. Elle me remercie, fait un demi-tour et dépose le formulaire dans la boîte jaune collée sur la porte. Elle se retourne vers moi, me sourit et m’invite à m’asseoir en attente. Une demie heure plus tard, j’entends mon nom crié dans un micro quelque part. Je me présente donc à la porte C et comme par magie elle s’ouvre. On me déshabille, me branche de partout et me retourne dans une autre salle d’attente. Une quinzaine de minutes plus tard, une personne m’interpelle. J’entre dans une salle ou je suis accueilli par un spécialiste asiatique, sans doute compétent, mais qui me parle comme un commandant militaire. Pour peu, je me serais cru en Corée du Nord. Les questions d’usage fusent comme des boulets de canon et devant une hésitation, j’ai presque droit à une réprimande. Heureusement, l’assistante qui m’avait précédemment branché de partout gardait un sourire rassurant. C’est d’ailleurs elle qui a tout fait le travail technique. Boutons ici, pitons là, graphique marquant bien les données, vitesse du tapis roulant, pente ascendante puis ralenti une minute avant l’arrêt complet. Je me sentais comme une Honda en inspection avant sa sortie d’usine. Pendant ce temps-là, le spécialiste entretenait une conversation qui semblait bien rigolote avec une personne à l’autre bout du fil téléphonique. Enfin, l’assistante dépose le graphique sur son bureau. Il le lit à voix haute devant moi et en même temps devant une machine enregistreuse. Tout est négatif monsieur. Bonne journée. Ce fut presque sortie côté jardin, tant j’ai dû ramasser mon linge en vitesse, car une autre voiture, pardon, une autre personne attendait derrière la porte.

Payer pour sortir   

Il est maintenant 9 h 45. Une fois dans le grand hall d’entrée, je repère la grosse machine avaleuse de tickets de stationnements. Ne sachant pas comment elle fonctionne (et je ne suis pas le seul), car la file en attente en témoigne, je glisse finalement le papier dans la fente avaleuse et l’écran me demande si je souhaite payer par carte de crédit, débit ou comptant. Ce sera 10. $ et on me demande si je souhaite avoir un reçu. Bon, mon unique 20. $ avalé et un 10. $ retourné en cinq pièces de monnaie de 2.$, l’écran m’avertit que j’ai 15 minutes pour déguerpir, sinon, le compteur va recommencer à compter les minutes.

Réflexions sur la route du retour
Certains me diront que je suis chanceux. Au moins, j’ai pu subir un examen. C’est vrai, mais il faut aussi souligner qu’il s’était ajouté un mois auparavant une attente de 45 minutes, les pieds gelés dans la « slutch » devant une clinique privée sans rendez-vous et deux visites à un CLSC pour prises de sang annulées, car sans raison extraordinaire, pas d’électricité lors de ces deux journées-là. Une troisième visite fut alors établie en plus d’un questionnaire de 4 pages dans le but de trouver un médecin de famille, chose impossible qui me fut dite par la préposée ayant reçu, sans le lire, mon questionnaire dûment complété.

Questions  
Q : Si mon chien avait besoin de suivi cardiaque, aurais-je dû réaliser un tel parcours afin d’obtenir les services d’un vétérinaire? 
R : Non.
Q : Quand je vais chez Walmart, Super C, IGA ou tout autre magasin ou centre d’achats, est-ce que je paie pour le stationnement?
R : Non.
Q : Alors, pourquoi je paie quand je dois me rendre à l’hôpital ou à un CLSC… mais assez paradoxalement pas à une clinique privée?
Voici une réponse personnelle. Parce que les citoyens sont en position inférieure de chantage. Certains voudront peut-être amener l’argument que j’achète quand je vais dans un centre d’achat et que les proprios me font payer le stationnement par le biais de ce qu’ils me vendent… et ils auraient raison. Cependant, il ne faudrait pas oublier que quand je vais dans un centre d’achat, c’est sur une base libre et volontaire, alors que la visite en centre hospitalier, ce n’est jamais le cas. Et surtout, ne me dites pas que je ne paie pas pour les services médicaux. L’argument ne tient pas. Collectivement, il semblerait que nous avons payé jusque 400 M.$ de trop aux médecins spécialistes pour les services qui nous sont vendus. Nous aurions, selon les dernières nouvelles, permis à ces gens au savoir acquis à même un gros pourcentage de nos taxes et impôts, un équilibre salarial avec les autres provinces, même si ici, dans nos établissements d’enseignement, les frais de scolarité sont moindres qu’ailleurs et les coûts immobiliers tout aussi inférieurs que dans le reste de ce pays. Alors, ne me dites pas que les soins reçus par qui que ce soit en cette province sont « gratos », loin de là. Alors, pourquoi payer pour un stationnement si ce n’est que la clientèle n’a pas le choix, contrairement à tous les stationnements des Walmarts et IGA de ce monde? Dans mon livre à moi, cela s’appelle du chantage économique ou de la mauvaise gestion, mais là je m’arrête, car la prochaine fois, les résultats ne seront pas nécessairement négatifs sur le tapis roulant… et je devrai me payer de nombreux stationnements pour me faire soigner.

Bonne semaine à toutes et à tous.   

GG


lundi 18 janvier 2016

Votre horoscope financier

Il faut que je vous dise

 

Votre horoscope financier 2016

C’est en sirotant un café dans un de ces fastfood bien connus que m’est venue l’idée de publier l’horoscope financier de votre signe astrologique. Alors, papier en main et prédictions financières de ces grandes maisons de la haute finance, voilà que je me suis mis à étudier l’aspect planétaire de la basse finance.

Dans une province et un pays où les médecins spécialistes tuent notre système de santé, où les avocats tuent la justice, où les banques et les paradis fiscaux tuent notre économie, où les politiciens tuent la démocratie, où les ministres tuent l’éducation et où l’unique religion se résume en une croyance aveugle envers la sainte flanelle « pas mal effilochée », je vous assure que mon étude du ciel et la position des étoiles ne fut pas tellement compliquées à étudier.

Alors, ça va comme ceci.
Janvier, février, mars et avril ne seront pas terribles sur le plan de vos rendements financiers, Lilith étant prête à vous expédier tous vos comptes de cartes de crédit portant sur vos dépenses des fêtes, Pluton ne sera pas en reste puisque votre compte de taxes va arriver en début février alors que vos T4 vont vite vous rappeler le montant d’impôts à payer pour l’année 2015. D’autres mauvaises surprises se pointeront à l’horizon au cours de ce premier quart de l’année. Augmentation des frais de garderie, prix du pétrole de plus en plus bas avec augmentation d’une bourse du carbone afin de graisser tous les petits amis de la pompe… pardon de la politique et ce directement pris dans le bouchon de votre réservoir d’essence. Pour les bénéficiaires de l’assurance-emploi, le printemps sera plus difficile, car le « trou noir » fera son apparition dans le ciel de Jupiter et l’on sait que les trous noirs, ça aspire même la lumière. Tout n’étant pas négatif, Mars en lune apportera quand même son lot de bonnes nouvelles. Il se pourrait que les Canadiens remontent la pente au classement et se glissent dans les séries éliminatoires, mais ne comptez quand même pas sur une coupe Stanley cette année. Il ne faut pas rêver quand même. Vous pourrez toujours vous consoler en regardant « Tout l’monde en parle » pour les intellos et ceux qui pensent l’être et « La Voix » pour les autres. Quant à ceux qui sont en Verseau, l’attrait d’une marge de crédit pourrait bien vous faire passer un petit 7 jours sur une plage de Cuba, ne sait-on jamais, surtout si votre « char » est « pogné » sous la neige dans l’espace de stationnement du voisin que vous haïssez comme la peste.

Mai, juin, juillet, août et septembre.
Le soleil en Jupiter vous ramènera à de meilleures dispositions. Le printemps aidant, du travail vous sera offert malgré votre volonté de vous dorer la couenne au soleil. Ce privilège n’est malheureusement réservé qu’à ceux qui ont de bonnes connexions avec les distributeurs de contrats ici et là dans la province. Évidemment, vous ne deviendrez pas riches, mais votre sort financier s’améliorera. La pêche, le tourisme, les accidents payants comme les feux de forêts, peut-être même les déversements de pétrole, seront propices à créer de l’emploi saisonnier pour tous ceux et celles qui ont ce besoin essentiel de travailler. Bien sûr, Justin viendra peut-être prendre un selfie avec vous dans un champ de patates ou de fraises afin de vous encourager à persévérer dans votre quête d’autonomie financière. Qui sait, même si ce n’est pas inscrit dans les astres, il viendra peut-être prendre des vacances aux Îles de la Madeleine, gonflant ainsi le potentiel touristique de tout l’archipel alors que Corridor ressources continuera de creuser dans le golfe du côté Terreneuvien à 60 milles de la Pointe de l’Est.

Octobre, novembre et décembre
Lilith, cette lune de Pluton sera de retour, malheureusement pour vous. Il faudra être sage et penser au long hiver qui viendra encore éroder le peu de surplus des derniers mois d’été. Si vous avez été sages, le Père Noël vous accordera certainement une marge de crédit un peu plus élevée sur vos cartes de plastique. Il est difficile de comprendre pourquoi cela serait impossible puisque les banques auront prêté à notre gouvernement fédéral un montant dépassant de dizaine de milliards de dollars notre capacité en tant que citoyens de payer la note. En fin octobre, des fantômes apparaîtront partout sur les routes et dans les villages les plus reculés de la province. Novembre sera froid et humide, mais en décembre, les cartes de crédit aidant, une belle illusion de richesse amènera des tas de cadeaux sous l’arbre de Noël, surtout pour les enfants et petits-enfants.

Les vieux.
Ah oui, j’oubliais! –les vieux. Et bien, ils seront encore plus vieux et beaucoup de gens, dans leur course à la survie, les auront oubliés. Dans la nomenclature des signes astrologiques, je n’ai rien trouvé qui s’apparente aux vieux. De plus en plus, on leur fera sentir qu’ils sont de trop sans toutefois oser leur dire directement qu’ils sont la raison de notre monde fou d’aujourd’hui. Et pourtant! – au moins eux, ils savaient planter des patates et faire pousser des choux. Survivants de deux guerres mondiales, créateurs de notre politique de soins de santé, politiciens aux visions grandes comme le monde, il n’aura suffi que de quelques générations de Mosanto, de banquiers, de penseurs sans envergure et de gens d’une avidité sans limites, pour détruire presque tout ce qu’ils ont bâti. On aurait pu au moins légiférer sur une loi les exemptant de souffrances inutiles, mais non, nous nous apprêtons à les aider soit à se suicider ou à mourir tout bonnement.

Reste à espérer qu’une nouvelle génération issue des Macintosh et Window de ce monde trouve par ses calculs algorithmiques une ou des façons de nous rendre plus humains. Ce serait plutôt paradoxal qu’un jour, les robots soient les instruments qui pourraient nous rendre « plus humains ». Mais ça, les astres sont toujours muets là-dessus.


Bonne semaine à toutes et à tous… et surtout, ne croyez pas aux horoscopes. 

Georges Gaudet   

lundi 11 janvier 2016

Il y a des cadeaux qui sont éternels

Ces cadeaux qui demeurent
Mon père mettant à l'essai la maquette de sa goélette. C'est un des plus bel héritage qu'il m'a laissé. Bien que d'une valeur inestimable, il en est un autre qui surpasse tout. 

La période des fêtes est passée et c’est maintenant le temps de prendre son souffle. Quand j’étais enfant, cette période en était surtout une de cadeaux, bien modestes faut-il le dire. C’était aussi une période de réjouissance, de plaisir et de vacances. Malheureusement, avec le temps, ce temps de l’année est devenu un temps de souffrance, de souvenirs perdus et de dépenses inutiles. En vieillissant, nous réalisons que nous sommes des survivants. Nous devrions nous en réjouir et avec raison, mais la perte d’êtres chers, frères, sœurs, parents, rend le souvenir pénible. Il devient alors difficile d’enfiler une veste festive enduite de bonheur quand la douleur de la perte de ceux qu’on aimait et avec qui nous partagions ces heureux moments d’enfance sont tous partis pour un au-delà dont jamais personne n’est venu nous en raconter la réalité.

Le jour de l’An
Je ne sais pourquoi, mais en ce dernier et récent jour de l’An 2016, le souvenir de mon père me fut d’une grande consolation. Sans cesse, son souvenir me venait en mémoire et à la fin du jour, j’ai cru en avoir compris la raison.

Mon père était d’une époque considérée aujourd’hui comme lointaine. Au jour de l’An, les cadeaux se faisaient rares, mais les rencontres et la chaleur des échanges remplaçaient bien les Toys R Us d’aujourd’hui. Il y avait aussi la traditionnelle bénédiction paternelle où le père, en un moment unique, bénissait toute sa famille selon la formule qu’il trouvait la plus appropriée. Hélas, mon père n’était pas de cette tradition. Comme la plupart des hommes de son époque, il était de ceux qui ne doivent pas montrer trop d’affection, trop de familiarité envers ses enfants, trop de sensibilité aussi, le tout pouvant être considéré comme une faiblesse à cette époque là. Pleurer était aussi exclu. Il fallait montrer sa force et jouer le préfet de discipline plutôt que le père aimant, sensible et compréhensif.

Le temps
Comme beaucoup de jeunes, je suis entré en conflit avec mon père au temps de l’adolescence. Il n’était pas parfait et moi non plus d’ailleurs. Nous nous sommes affrontés, confrontés, chicanés et par-dessus tout, malgré nos conflits, aimés et admirés, mais cela il ne fallait pas le montrer. Heureusement, le temps et les épreuves de la vie vous ramollissent le masque de la fanfaronnerie. Puis, un jour, les rôles s’inversent. La maladie s’est montrée le bout du nez et mon aide fut la bienvenue. Je me souviens alors de ces cartes de fête où j’aimais écrire moi-même les souhaits que je trouvais appropriés et quand il les lisait, il se retirait dans la salle de bain et se mouchait bruyamment. Je devinais alors qu’il s’en allait pleurer en catimini. Un homme, surtout un père, ça ne pleure pas devant ses enfants et encore moins, quand ils sont devenus grands. Malgré cela, le temps faisait son œuvre. Un jour de 3 septembre, jour de sa fête, je lui ai offert une traditionnelle carte anniversaire et pour une première fois, j’y ai écrit à l’intérieur ces simples mots : « Je t’aime papa ».

Les yeux pleins d’eau, il m’a regardé droit dans les yeux et a tout simplement dit : « moi aussi », alors que des larmes coulaient sur ses joues. Puis je l’ai solidement serré dans mes bras et j’ai senti toute la chaleur de l’amour qu’il m’avait toujours porté. Gêné de nos gestes spontanés, gauches comme deux, il s’est assis sur sa berceuse et moi, j’ai pris la porte comme un vulgaire voleur pour m’en aller pleurer dans mon auto. Je savais que chacun de notre côté, nous avions probablement l’air de deux braillards, mais je savais aussi qu’un mur venait de s’écrouler. L’amour filial et l’amour paternel s’étaient ligués tous les deux pour percer ce blindage d’apparences et de retenues qui ne font que masquer des sentiments normaux et surtout, tout à fait naturels. Puis un autre jour de fête, un certain jour de l’An, je lui ai donné l’accolade coutumière et le bisou sur les joues, comme le font les Français, le tout suivi de quelques bonnes tapes dans le dos.

Les années passent
Les années sont passées et mon père est devenu octogénaire. Il lui a fallu quitter la maison avec ma mère malade. Les dernières années de sa vie furent loin du bonheur. Toute sa vie, il avait travaillé afin de léguer à ses enfants l’économie d’une vie, soit la vente de sa maison. Malheureusement, ce sont les avocats qui ont hérité de ce geste puisqu’une poursuite civile vécue à l’âge de 80 ans aura fini par dilapider ce qui pour lui, était un geste de fierté. Mon frère unique était en Afrique et j’étais tout désigné pour être là, tout près d’eux, ma mère et lui. Leurs dernières années se sont passées dans la maladie et la tristesse, mais je savais au plus profond de moi-même, que nous étions, mon frère et moi, leur seule raison de vivre. Alors, quand je quittais leur loyer, presque quotidiennement lors d’une courte visite, j’avais toujours le plaisir de les serrer tous les deux dans mes bras et je sentais qu’ils se nourrissaient de ce simple geste affectif. Pour ma mère, cela était tout naturel, mais pour mon père, il s’agissait autant pour moi que pour lui, d’une victoire sur le silence de sentiments si essentiels à l’essence même de la vie.

Ce dernier jour de l’An.
Il fut rempli de souvenirs. Mon père n’est plus, ma mère et mon frère non plus. Seul survivant de cette petite famille, ce fut l’image de mon père qui revint le plus souvent en ma mémoire tout au cours de cette journée. Pas de bénédiction paternelle traditionnelle et pas de grandes réunions de famille, mais à la fin de cette journée bien particulière, un vide était comblé. En mon cœur, je pouvais silencieusement leur dire « je vous aime » et j’avais l’impression qu’ils étaient là, tout près de moi. Il neigeait un peu dehors, mais aucun lac, aucune rivière n’étaient gelés. J’y voyais là un symbole et tout seul, dans le noir, j’ai en pensée serré mon père dans mes bras, je lui ai fait un bisou sur la joue et je lui ai silencieusement dit : « Je t’aime papa. » et où que tu sois, je sais que tu prends soin de maman et de mon frère tout comme tu l’as si bien fait sur terre.

Oui, c’est bien vrai. Il y a des cadeaux qui ne peuvent être évalués, car leur valeur est sans limites… et c’est bien ainsi. Je vous souhaite à toutes et à tous d’en découvrir autant.

GG