lundi 30 mars 2015

Un pays en déroute

Par Georges Gaudet

georgesgaudet49@hotmail.com

« Diviser pour régner »

*La recette n’est pas jeune, même qu’elle existe probablement depuis les débuts de l’humanité et pourtant, elle demeure toujours tout aussi efficace. Alors, quand j’ai vu ce policier tirer à bout portant une grenade fumigène en pleine face d’une jeune fille sur un piquet de grève, je me suis dit que les choses n’avaient vraiment pas changé.

Tir Grenade

Si la scène s’était passée quelque part en Afrique ou en Arabie, nous aurions tous condamné ce geste, mais  comme cela s’est passé au Québec, nous entonnons tous en coeur: «elle n’avait qu’à ne pas être là»….sans aucun doute que le policier se sentait menacé.

Au début des années 60, la totalité de notre jeunesse voulait changer le monde. Finie la guerre au Vietnam, abolition des armes atomiques, la promesse d’un monde meilleur. Tiens, nous voulions même un nouveau pays qu’on aurait appelé le Québec. Aujourd’hui, le système a réussi à diviser les jeunes. Il y a ceux qui veulent être formés pour que le système les récompense et il y a ceux qui n’y voient rien de bon. Alors, comme tous les jeunes de toutes les générations, ils ne savent pas comment s’y prendre. Ils ruent dans les brancards, ils chahutent et ils se font ramasser. C’est David contre Goliath.

Condamné par une maladie qu’il appelait « le couloir de la mort », j’ai accompagné mon frère pendant les 6 derniers mois de sa vie. Un jour, il m’a dit : « Tu sais ce qui fait le plus mal quand on arrive à la fin? – c’est ce sentiment de réaliser qu’on nous a menti. On nous a menti sur toute la ligne, on a menti à nos parents, on a menti à nos grands-parents, on a menti à tout le monde. Il y a là un monstre, sans visage et sans forme qui est en train de détruire tout ce qui vit sur cette terre. » Bien sûr j’ai argumenté, mais ce fut peine perdue. Et puis un soir, à la suite de la mésaventure de cette jeune étudiante et alors que je pensais à mon frère, je suis tombé sur le documentaire suivant. J’ai transcrit le texte en français. Il est d’un jeune qui s’appelle Spencer Cathcart

Le mensonge que nous vivons

En ce moment, vous pouvez être n’importe où sur cette terre, en train de faire n’importe quoi. Au lieu d’être seul, assis devant un écran d’ordinateur, qu’est-ce qui vous empêche de faire ce que vous voulez vraiment, être où vous le voulez?

Tous les jours nous nous réveillons dans la même pièce et suivons les mêmes routines, pour vivre le même jour qu’hier. Pourtant, il fut un temps ou chaque journée était une nouvelle aventure. Quelque chose a changé. Avant, nos journées se vivaient plus librement, aujourd’hui, elles sont planifiées. Est-ce cela grandir, vieillir, être libres? – mais sommes-nous réellement libres? La nourriture, l’eau, la terre, tous ces éléments essentiels à notre survie sont la propriété de grandes entreprises. Il n’y a plus de nourriture pour nous dans les arbres, pas d’eau potable dans les sources, pas de terres pour construire nos maisons. Si vous essayez de prendre ce que la Terre vous donne, vous serez arrêté. Donc, nous obéissons aux règles. Nous découvrons le monde par le biais de livres. Pendant des années, nous avons été assis à avaler ce qu’on nous disait. Testés et gradués comme des sujets de laboratoires, élevés, non pas pour faire une différence dans le monde, mais élevés pour ne pas être différents. Assez éduqués pour bien faire notre travail, mais jamais pour savoir pourquoi nous le faisons. Ainsi, nous travaillons et travaillons, en n’ayant pas le temps de vivre la vie pour laquelle nous travaillons et ceci jusqu’au jour où nous sommes trop vieux pour faire notre travail. Et à ce moment, il ne reste plus qu’à mourir.

Nos enfants prennent alors notre place dans le jeu. Pour nous, nous sommes uniques, mais ensemble, nous ne sommes rien d’autre qu’un carburant. Le carburant qui donne le pouvoir à une élite. L’Élite qui se cache derrière les logos des entreprises. C’est leur monde. Et leur ressource la plus importante n’est pas dans le sol. Cette ressource, c’est nous. Nous construisons leurs villes, nous faisons fonctionner leurs machines, nous nous battons dans leurs guerres. Après tout, l’argent n’est pas ce qui les motive. Ce qui les motive, c’est le pouvoir. L’argent est simplement l’outil qu’ils utilisent pour nous contrôler. Un morceau de papier sur lequel on dépend pour se nourrir, se déplacer et se divertir. Ils nous donnent de l’argent et en retour nous leur donnons le monde. Où il y avait des arbres qui purifiaient l’air, il y a maintenant des usines qui l’empoisonnent. Où il y avait de l’eau à boire, il y a maintenant des déchets toxiques puants. Où il y avait des animaux libres de leur mouvement, il y a des usines agricoles où on les fait naître et mourir sans fin pour notre satisfaction. Plus d’un milliard d’humains sont affamés tandis que nous pourrions avoir suffisamment de nourriture pour tout le monde. Où est-ce que tout ça s’en va? — 70 % des céréales que nous produisons est utilisé pour engraisser les animaux que nous mangeons. Pourquoi aider les affamés? Les teneurs du pouvoir ne peuvent profiter d’eux. Ils leur sont inutiles. L’être humain est devenu comme une épidémie qui s’est répandue sur toute la terre, détruisant l’environnement qui lui permet de vivre. Nous voyons tout comme quelque chose à vendre, un objet à posséder. Mais qu’arrivera-t-il quand nous aurons pollué la dernière rivière, empoisonné la dernière bouffée d’air? – quand il n’y aura plus de pétrole pour le camion qui nous livre notre nourriture? – quand nous aurons réalisé que l’argent ne peut se manger et qu’il n’a plus de valeur? Nous ne détruisons pas la planète, nous détruisons toute la vie qu’il y a dessus. Tous les ans, des milliers d’espèces vivantes s’éteignent et le temps nous entraîne vers notre propre extinction. Si vous vivez en Amérique, il y a 41 % de chance que vous aurez un cancer. Les maladies cardiaques tuent un américain sur trois. Nous nous gavons de médicaments pour traiter ces problèmes, mais ces mêmes soins médicaux représentent la 3e cause de mort derrière le cancer et les maladies cardiaques. Nous nous faisons dire que tous les problèmes peuvent être résolus en donnant de l’argent aux scientifiques pour qu’ils découvrent de nouveaux médicaments. Mais les compagnies pharmaceutiques et les sociétés contre le cancer dépendent de notre souffrance pour faire du profit. Nous pensons que nous courrons pour aider la recherche à trouver un remède, mais en fait, nous fuyons la cause. Notre corps est le produit de ce que nous consommons et de la nourriture que nous mangeons, elle-même uniquement produite dans le but de générer des profits. Nous nous gavons de produits chimiques toxiques, la viande est infestée d’antibiotiques et de maladies, mais nous ne le voyons pas. Le petit groupe d’entreprises qui possèdent les grands médias ne le veut pas. Il nous submerge de fiction qu’on nous présente comme la réalité.

C’est drôle de penser qu’un jour, les humains ont cru que la Terre était le centre de l’univers. Mais encore aujourd’hui, nous nous considérons comme le centre de la Planète. Nous regardons notre technologie et disons que nous sommes les plus intelligents. Mais est-ce que construire des ordinateurs, des voitures et des usines illustre bien notre intelligence? – où est-ce que cela nous montre à quel point nous sommes devenus paresseux. Nous portons le masque de gens civilisés, mais quand nous l’enlevons, que sommes-nous? Nous oublions rapidement que c’est seulement au cours des cent dernières années que les femmes ont le droit de vote et que les noirs sont des êtres à part entière. Nous agissons comme si nous étions des êtres qui savent tout, mais il y a bien plus d’échecs et d’inconnus que le contraire. Nous marchons dans la rue en ignorant les petites choses. Les yeux qui fixent, les histoires partagées. Nous considérons tout comme faisant partie du décor. Peut-être nous craignons de ne pas être seuls, de faire partie d’un bien plus grand tableau. Hélas, nous échouons à créer des liens. Nous sommes d’accord pour tuer des cochons, des vaches, des poules et même des étrangers en pays étrangés, mais pas nos voisins, notre chien, notre chat, ceux que nous avons appris à aimer et comprendre. Nous considérons stupides les autres créatures, pourtant nous les prenons aussi en exemple pour justifier nos propres actions. Mais est-ce que tuer seulement parce que nous le pouvons, parce que nous l’avons toujours fait, rend cela bien? Ou est-ce que cela démontre que nous n’avons vraiment rien appris et que nous continuons à agir avec une agression primaire plutôt que de penser avec compassion? Un jour, cette sensation que nous appelons la vie nous quittera. Notre corps pourrira et nos objets de valeur ne seront plus que souvenirs. Par contre, les conséquences de nos actions que nous aurons prises hier resteront. La mort nous entoure constamment, mais elle reste si distante dans notre vie de tous les jours. Nous vivons dans un monde sur le point de s’écrouler. Les guerres de demain n’auront aucun gagnant. La violence ne sera jamais la réponse, elle détruira toute forme de solution. Si nous regardons tous nos désirs les plus profonds, nous verrons que nos rêves ne sont pas si différents. Nous partageons un but commun, le bonheur. Nous taillons en pièce le monde à la recherche de la jouissance, sans jamais regarder au fond de nous. Les humains les plus heureux sont souvent ceux qui possèdent le moins. Mais sommes-nous vraiment heureux avec nos (iPhone), nos grosses maisons, nos voitures de luxe? Nous devenons déconnectés, idéalisant des gens que nous n’avons jamais rencontrés. Nous voyons l’extraordinaire sur nos écrans, mais l’ordinaire partout ailleurs. Nous attendons que quelqu’un amène le changement, sans jamais penser à changer nous-mêmes. Les élections sont comme un jeu de pile ou face dont les deux côtés sont de la même médaille. Nous avons l’illusion d’un choix alors que nous choisissons nos dictateurs pour un nombre X d’années. Enfin, nous réalisons que les politiciens ne nous servent pas. Ils servent ceux qui ont financé leur pouvoir. Nous avons besoin de leaders, pas de politiciens, mais dans ce monde de suiveurs, nous avons oublié de nous diriger nous-mêmes.

Arrêtez d’attendre le changement et soyez le changement que vous voulez. Nous ne sommes pas arrivés à ce point en étant assis sur notre derrière. L’humanité n’a pas survécu grâce à notre rapidité ou à notre force, mais en raison du fait que certains ont appris à travailler ensemble. Nous avons maîtrisé l’art de tuer, maintenant, maîtrisons la joie de vivre.

Ce texte n’est pas à propos de sauver la planète. La Terre restera là, que nous y soyons ou pas. Elle y est là depuis des milliards d’années et nous, en tant qu’humains, sommes chanceux si nous atteignons 80 années. Nous sommes une fraction de seconde dans le temps de la terre, mais notre impact est éternel.

 Spencer Cathcart

Conclusion :

Extrait du commentaire du rédacteur de ce texte accompagné d’un document audiovisuel qui, pour des raisons inconnues, fut retiré d’un des grands réseaux sociaux.

*J’ai souvent rêvé que je vivais avant l’arrivée des ordinateurs, quand nous n’avions pas d’écrans pour nous distraire. Puis j’ai réalisé qu’il y avait une raison pourquoi aujourd’hui, était l’époque où je voulais vraiment vivre. Nous avons enfin une véritable opportunité comme jamais l’humanité n’a eue avant. Internet nous donne le pouvoir de partager un message auprès de millions d’êtres humains tout autour du monde. Pendant qu’il est encore temps, nous devons utiliser nos écrans pour nous rassembler plutôt que de nous isoler. Pour le meilleur ou pour le pire, la génération actuelle déterminera le futur de la vie sur cette planète. Elle pourra continuer de servir ce système de destruction massive jusqu’à ce que plus rien ne reste de notre existence ou elle peut encore se réveiller et réaliser que nous n’évoluons pas dans le bon sens. Nous n’avons que des écrans devant les yeux, donc, nous ne savons pas où nous allons. Ce moment présent est ce vers quoi, chaque pas, chaque respiration, chaque mort nous ont menés. Nous sommes le visage de tous ceux qui sont venus avant nous. Et maintenant, c’est notre tour. Nous pouvons choisir de créer notre propre chemin ou suivre la route que d’innombrables ont déjà pris. La vie n’est pas un film, le scénario n’est pas déjà écrit. Nous en sommes les auteurs, ceci est votre histoire, notre histoire, l’histoire de nous tous et toutes.

Bonne semaine à toutes et à tous.

* La totalité du documentaire de Spencer Cathcart peut être vu sur

https://www.youtube.com/watch?v=ipe6CMvW0Dg&sns=fb

mardi 24 mars 2015

Beautés d’un dur hiver

Par Georges Gaudet

georgesgaudet49@hotmail.com

sous la neige

* Pas facile pour les gens ayant un échéancier serré de travail ou de voyage. Pas facile pour ceux que la maladie oblige de voyager à l’intérieur d’un horaire incertain. Pas facile non plus pour ceux qui n’ont pas la santé de pelleter toute cette neige accumulée dans nos entrées de maisons. Pas facile pour les gars sur les pelles et les souffleuses. D’ailleurs je sympathise avec toutes ces personnes. Malgré tout, il faut trouver quelque chose de positif à cet hiver.Cette chronique ne s’adresse donc pas à ces gens qui peinent dans la neige, mais bien à ceux qui, sans raison valable, ne cessent de se plaindre de l’hiver rigoureux que nous connaissons. Il fut un temps lointain, il y a une cinquantaine d’années de cela, nos hivers devenaient un terrain de jeux pour les enfants. La route disparaissait sous un couvert blanc, les voitures demeuraient ensevelies jusqu’après « la tempête à St-Joseph » et les capitaines de chalutiers faisaient sauter les entrées des havres à coups de bâtons de dynamite afin de partir pour la chasse aux loups-marins. Nous n’avions pas de « i.machins » de toutes sortes et les seuls véhicules qui attiraient notre attention étaient les quelques autoneiges assurant la sécurité du transport de la poste, celui de la livraison d’huile à chauffage et bien sûr, les transports vers l’hôpital si nécessaire. Assez curieusement, nous ne nous plaignions de rien et avions un « fun bleu » quand exceptionnellement, une tempête fermait nos écoles de cantons et que nous pouvions aller jouer dehors, en plein blizzard, emmitouflés dans une quantité impressionnante de couches de lainage et le visage protégé par un foulard nous donnant l’air d’adhérer au port du niqab. Malheureusement, les médias d’aujourd’hui ont fait de l’hiver, un monstre à supporter plutôt qu’un épisode de vie à vivre avec pleine intensité. Bienvenue au Québec. Gilles Vigneau l’a dit:     « Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver.» 

 

Petit voyage au pays des glaces

Glace 5

Le fond de l’air est plutôt frisquet, mais il va faire beau temps. La bonne nouvelle était arrivée la veille. Nous n’allions pas être forcés de passer par Sydney en Nouvelle-Écosse. Cette perspective avait fait son nid dans nos plans de voyage, mais sans jeu de mots, Souris nous souriait plus quand même.

Alors, c’est avec un certain enthousiasme que nous sommes montés à bord du traversier, direction Souris « pi- i- aye. » Nous n’avons pas été déçus. Voyager parmi les glaces du Saint-Laurent en plein hiver, dans cet océan d’une blancheur immaculée, parfois entrouvert d’une saignée d’eau plus bleue que bleue, a de quoi vous faire voyager dans le temps, même sur le plan spirituel. Plutôt que de gerber devant les difficultés engendrées par cette mer d’une blancheur dont les yeux ne peuvent supporter l’éclat, il y a lieu de vivre cette expérience comme quelque chose d’unique que somme toute, peu de gens ont l’occasion de vivre. D’ailleurs, tout au long des 9 heures qu’aura duré le voyage, tout le personnel de bord n’a eu que de bons mots à propos de leur expérience hivernale à bord du traversier, que ce fut lors des voyages vers la Nouvelle-Écosse ou ceux de l’Île-du-Prince-Édouard. Je souligne ici que cette chronique n’a rien d’un publireportage, mais bien du récit d’une expérience vécue avec une belle découverte, soit le plaisir d’habiter un navire qui fend péniblement son chemin à travers une mer gelée bien récalcitrante. Le bruit du frottement de la glace sur la coque pourrait avoir de quoi effrayer les non-initiés, mais combien il peut être révélateur de la force de la nature, de sa beauté et du respect qu’on doit lui porter. Devant une telle splendeur, mieux vaut plier comme le roseau, en accepter les conséquences et décider de ne point imposer notre nature humaine toujours pressée à cette nature capable de décider par elle-même ce qu’elle veut bien nous laisser vivre. Comme l’homme subjugué par la beauté, le danger et la puissance du désert, celui de glace a de quoi faire vivre une expérience de plénitude et d’abandon pour qui au lieu de résister, décide d’embrasser ce voyage comme un apprentissage vers la patience, la modestie et même, un chemin vers la contemplation.

Glace 2

Comme la charrue labourant un champ de printemps, le navire taille son chemin dans cet univers blanc où pour seule ombre, rampe la silhouette du bateau et sa cheminée sur le tapis blanc de cette mer infinie. Puis, arrive l’ouverture, tout comme le bois se fendille et du plus profond de l’abîme, jaillit un sang bleu comme aucun n’existe ailleurs en ce monde. Le mur se bâtit droit devant et il stoppe le navire qui se rebute, recule, avance, vire à bâbord puis à tribord, ouvre un autre chenal, zigzague et finalement, continue d’avancer comme un homme saoul, titubant vers une porte symbolique et peu certaine.

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Coup de chance ou expérience de son capitaine, la grande eau apparait droite devant et une moustache blanche apparaît tout autour de la proue alors que le bleu, le vert, le turquoise et le blanc se marient sous la puissance des hélices juste derrière la poupe. Ils tracent un sillage d’une pureté dont devraient être témoins tous les hommes de cette terre. Peut-être seraient-ils ainsi plus respectueux du trésor sur lequel ils ont le privilège de vivre. L’eau vive s’offre généreusement tout à l’avant et jusqu’à quelques encablures de l’entrée du port de Souris. Un peu comme pour nous dire que rien n’est jamais gagné à l’avance et que nous ne sommes pas les maîtres, l’entrée du port est fermée en blanc comme robe de mariée. Alors, il faut négocier l’approche, les virages, les coups de bélier, le pivotement, les reculs et puis finalement, l’accostage.

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Nous sommes heureux d’arriver et en même temps, reconnaissants d’avoir vécu une si belle aventure. Une aventure que bien des gens qu’on appelle touristes, seraient bien trop heureux de vivre. Il fallait d’ailleurs entendre ce couple de Français décliner leur admiration devant nos Îles en hiver. Auparavant, ils étaient venus en été et avaient trouvé notre archipel d’une remarquable beauté, mais ils ajoutaient à qui voulait bien les entendre, que nos Îles étaient encore plus belles pendant l’hiver. Voilà qui pouvait consoler de toutes ces heures de pelletage des dix ou douze dernières semaines. N’eût été de cette dame qui, criant plus fort que tout le monde, fit une enquête de crédit sur des clients potentiels par le biais de son cellulaire, l’ambiance eût été parfaite. Hélas, que voulez-vous! Malgré la pureté de l’univers de glace sur lequel nous naviguions, il a fallu voyager parmi les écueils d’une modernité dont bien des passagers se seraient sans aucun doute passés.

Ainsi s’ouvrit plus tard la porte d’acier donnant accès à un univers ocre, blanc et gris sale. Après avoir rempli nos réservoirs d’essence à 1,07 $ le litre (tant pis pour les 1,25 $ des Îles), les 36 heures à venir allaient nous replonger dans l’univers de glace noire, de vents, de neige et de pluie de la Trans-Canadienne. Que voulez-vous, ce sont des conditions météorologiques avec lesquelles nous devons composer en ce temps-ci de l’année et rien ne sert de résister ou de gueuler, car dame nature a son rythme. D’ailleurs, nous devrions tous nous en souvenir d’une année à l’autre, mais notre cerveau, particulièrement depuis quelques années, semble souffrir d’une amnésie volontaire. Avec l’aide des médias, soi-disant spécialisés dans les prévisions météorologiques, on a réussi à nous présenter l’hiver comme un monstre à abattre ou a fuir vers la chaleur, alors qu’il serait probablement plus simple et sage de vivre en harmonie avec. Pour qui sait entrevoir les beautés de cette saison et les loisirs parfois simples qu’on peut y pratiquer, ce temps de l’année qu’on nous montre comme monstrueux, sait nous montrer bien des trésors qu’on ignore. D’ailleurs, les enfants, pour peu qu’on les laisse se rougir les joues dans le froid piquant d’un blizzard, savent très bien nous faire découvrir toute la beauté de cette saison dite « froide. » Comme l’a dit un passionné des sports d’hiver l’autre jour : « Il n’y a pas de grands froids, il n’y a que des gens mal habillés. »

De l’eau dans l’gaz

Certains auront sans doute remarqué que j’ai « tinké »(fait le plein) à l’Île-du-Prince-Édouard plutôt qu’aux Îles alors que la campagne « achetez chez nous ça vaut le coup » battait son plein. Triste, mais je n’en ai pas honte et non-pas parce que je ne suis pas conscient de la valeur du message qu’on véhicule aux Îles. Cependant, je refuse l’hypocrisie et je déteste qu’on me prenne pour une valise. Parce que nous sommes enclavés ou que nous vivons au Québec, on nous vendait le même jour, l’essence aux Îles à 0,18 ¢ le litre – soit ( 0,82 ¢ ) le gallon canadien plus cher que sur une autre Île qu’on appelait autrefois l’Île St-Jean. (L’Île-du-Prince-Édouard). Comme personne ne semble chialer aux Îles sur ce phénomène plutôt particulier et que tout le monde semble ne point souffrir de cette façon jamais justifiée de nous faire « enfirouaper », alors je m’assume. J’avais la chance de faire le plein ailleurs à bien moins cher que chez nous et je defie quiconque prétendrait avoir fait autrement à moins de jeter son argent par les fenêtres. Je devrais plutôt dire, « par le tuyau d’échappement de sa voiture. » « Bonyenne de bonyenne, qu’est-ce que ça va nous prendre pour nous réveiller un tout petit peu? » Sur ce, à la semaine prochaine.

GG

lundi 16 mars 2015

Comment cacher la moitié de l’humanité

Par Georges Gaudet

www.georgesgaudet49@hotmail.com

Parlons « voiles » d'abord!… et pas de voiles de navires.

* J’ai toujours cru que nos représentants politiques, que ce soit à Ottawa ou à Québec, avaient un bagage de connaissances générales suffisant pour guider la Nation dans la voie d’une justice passablement équilibrée et globalement, dans l’édification d’un pays fier, respectable et capable d’afficher ses propres valeurs. Hélas, depuis les commentaires de certains de nos politiciens, tant à Ottawa qu’à Québec, je suis amèrement déçu de voir ces Trudeau, Mulcair et autres représentants politiques, littéralement piller l’identité culturelle de ce pays pour des motifs bassement électoralistes. Pire, je me demande sérieusement si ces politiciens sont capables de juger la teneur de leurs propos quant à leurs déclarations sur le port de certains voiles islamiques. À l’écoute de certains commentaires, il m’est apparu que la plupart d’entre eux ne savent pas distinguer les nettes différences entre les principaux voiles concernés et leurs conséquences sur l’impact d’une culture canadienne et québécoise qui peine déjà à se faire une identité digne de ce nom. Alors, pour ces messieurs et dames ignares de la politique, je leur envois ce message que vous pourrez copier sur vos réseaux si le cœur vous en dit.

Hijab Le Hijab

Personnellement, je n’ai rien contre une personne qui porte tout vêtement qu’elle souhaite en sa demeure et j’ajouterais que le port d’un Hijab en public me semble tout à fait acceptable. Dans l’acceptation volontaire de la femme qui le porte, je comprends qu’il peut aussi s’agir d’une occasion de coquetterie féminine dans certaines cultures. Donc, même si je déplore le choix de cette personne, je ne peux que respecter ce choix, qu’il soit religieux ou anonyme, tout comme je respecte celui de certaines communautés juives, sikhs, amish ou autres. Issu d’une éducation catholique romaine, j’ai vécu à l’époque où ma mère et toutes les femmes du village devaient porter « le foulard » pour aller à l’église ou dans une réunion publique, surtout si un curé pouvait s’y trouver. Sans faire un jeu de mots plate, « Grand Dieu » que je suis content pour ces femmes qui étaient nos mères et pour nous aussi, les jeunes hommes de cette époque, qui sont sortis de ce carcan religieux. Aussi, il ne faudrait pas oublier celles qu’on appelait « nos bonnes sœurs » qui devaient porter un costume digne de l’époque des croisés alors que nos curés portaient la soutane en tout temps. Toutefois, différence notoire avec certaines croyances islamiques actuelles, toutes ces femmes avaient le visage découvert alors que le NiqabNiqab ne laisse paraître que les yeux et la Burka Burkavoile tout le corps, ne laissant qu’un grillage à la femme pour voir où elle va. À cette liste de vêtements s’ajoute le  Chador     Chador particulièrement porté en Iran et quelques autres pays d’allégeance musulmane.

Choix, personnel me direz-vous? – OUI s’il l’est vraiment, mais pas en public. Le visage demeurera toujours l’identité d’une personne, sa spécificité et dans un monde de plus en plus incertain, un trait identifiant l’unicité de toute personne humaine. Masquer cette caractéristique, c’est nier l’existence même de cet être humain, lui donner une valeur moindre que l’animal puisque même chez les animaux, aucune race n’utilise ce stratagème d’autorité d’une espèce sur une autre. Alors, je ne comprends pas et je ne comprendrai jamais ces hommes qui propagent une telle folie, pas plus que ces femmes, supposément instruites, qui acceptent cela de bonne volonté. J’ai peine à croire que vivre ainsi soit un choix religieux. Il s’agit pour moi d’un signe provocateur qui en dit long sur celle qui le porte ou plus encore sur celui qui lui ordonne de le porter. Je ne suis pas le seul à penser ainsi et je me permets ici de transcrire une lettre portant ainsi le titre suivant dans les grands médias français : « Adresse à celles qui portent volontairement la burka ». Elle est signée de Élisabeth Badinter, femme de lettres, philosophe, féministe et femme d’affaires française, surnommée « la femme de glace et de feu ».

Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux, mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l’un, pachtoune (Afghanistan/Pakistan) pour l’autre, allez-vous continuer à cacher l’intégralité de votre visage? Ainsi dissimulée au regard d’autrui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes. Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu’à la connivence d’un sourire? Dans une démocratie moderne, où l’on tente d’instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n’est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres. Alors, je m’interroge : pourquoi ne pas regagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous demandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble, ce qui fait tant souffrir nombre de femmes là-bas? En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Subversion, provocation ou ignorance, le scandale est moins l’offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos sœurs opprimées qui, elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez. C’est aujourd’hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuse de pouvoir changer. Elles ne le peuvent pas… Pensez-y. Élisabeth Badinter.

Charkaoui « sidéré » et je le suis tout autant.

Charkaoui, cet homme qui se dit musulman, serait « sidéré » devant le traitement que les gouvernements, les médias et en gros le peuple de souche québécoise lui auraient réservé quant à son travail « d’enseignement » au collège Rosemont de Montréal. Eh bien moi, je suis tout aussi sidéré de constater toute l’attention médiatique qu’obtient cet homme qui sent à plein nez l’intégrisme et qui envoie promener tout ce qui ne ressemble pas à ses convictions religieuses. Essentiellement, cet homme fait exactement ce que Mme Badinter dit aux femmes portant la burka. Il utilise les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Nos gouvernants, particulièrement au Québec, sont d’un aplat-entrisme désolant devant tout ce qui se passe sur l’ensemble de la planète et maintenant tout particulièrement en terre Québécoise et Canadienne. Nous sommes si terrifiés d’être taxés d’islamophobie que nous nous taisons devant toutes tentatives de miner nos institutions les plus respectables de notre monde occidental et parlementaire. Il ne s’agit plus ici de revendications respectueuses afin d’être accepté dans une terre d’accueil et de faire preuve d’une bonne volonté d’adaptation envers ceux et celles qui vous ouvrent la porte. Il s’agit dans ce cas-ci d’intégrisme, une véritable attaque conquérante envers une société dont les valeurs démocratiques, n'en déplaise à certains, sont utilisées pour en détruire les fondements même. Loin de moi de dire que nos démocraties occidentales sont parfaites, mais comme le disait un certain Churchill, c’est encore le meilleur des pires systèmes. À nous donc de l’améliorer. Hélas, il y a des éléments mondiaux actuels qui se servent d’une croyance religieuse pour en asphyxier tous les principes, et ce, grâce à la complicité et à l’immobilisme de certains de nos gouvernants, ceci sans oublier une charte nationale tristement élaborée au départ pour protéger uniquement la très bien installée minorité culturelle anglophone en la province de Québec et rien d’autre. Voilà maintenant que les principes de cette charte se retournent contre nous et tout le pays en entier. Certains extrémistes religieux l’ont compris et s’en servent allègrement.

Suis-je raciste et islamophobe pour autant?

Non! et je laisse Albert Leblanc, un Madelinot qui en plus d’habiter occasionnellement un pays musulman, a écrit récemment sur un réseau public le texte que voici : « L'islamophobie est un mot inventé pour éviter de parler des vrais problèmes. C'est un mot charrié pour essayer de culpabiliser ceux qui osent parler des terroristes qui commettent des atrocités au nom de l'Islam. Ces terroristes qui parlent au nom de l'islam sont aussi des musulmans. Les frileux, ni oui ni non, utilisent ce mot à satiété pour empêcher la vraie discussion sur l'islamisme, l'intégrisme et le salafisme extrémiste. Islamisme dans ce sens a une signification différente de musulmans qui eux en général ne participent pas au terrorisme, ni de près ni de loin, sauf beaucoup d'Imams. Si on veut réellement s'attaquer au problème, il faut que tout le monde mette la main à la pâte, en commençant par les musulmans eux-mêmes. Alors, dites-moi, est-ce que je suis islamophobe en essayant de cerner le problème de l'islamisation de la terreur »?

L’Islam, une religion de paix?

Nous pouvons nous poser la question, surtout à la lumière de certains textes, datant du sixième et septième siècle. (Exemple : « J’ai reçu l’ordre de combattre les hommes jusqu’à ce qu’ils attestent qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et que Mahomet est son prophète, qu’ils se tournent vers notre qibla, qu’ils mangent ce que nous sacrifions et qu’ils prient comme nous. » — Anas Ibn Malik, Dawud, livre 8, hadith 2635.»

Je sais que nous pouvons trouver dans la Bible, particulièrement dans l’Ancien Testament, des textes semblables qui pourraient justifier à peu près toutes les horreurs de la guerre. Il nous suffit de lire « les Nombres, le Deutéronome et/ou l’Exode, pour trouver une justification aux gestes les plus horribles qu’une population puisse commettre. D’ailleurs, l’Église Catholique n’a pas fait exception du temps de l’inquisition. Heureusement pour nous, il semble que nous soyons quelque peu sortis de cette rhétorique, même si l’idéal du respect humain demeure loin d’être atteint. Toutefois, à la lumière des évènements mondiaux depuis septembre 2001, le monde musulman ne semble pas avoir atteint ce souhait, même si minime, de vivre en union avec le reste des habitants de la terre. Le problème de l’Islam en est un d’une croyance religieuse ayant autant de textes prônant la violence que la paix et le respect d’autrui, tout comme la Bible. Toutefois, la différence existe en l’autorité suprême d’un guide. Autant l’ensemble des chrétiens a des guides qui font autorité, même si les fidèles n’adhèrent pas tous à leur enseignement; autant les islamistes n’en ont pas. C’est ainsi que n’importe lequel des illuminés possédant un certain pouvoir politique ou militaire peut s’auto proclamer le grand messager et tirer tout ce qu’il y a de violence dans les textes anciens pour justifier ses pires fantasmes de domination.

En ce sens, nous, les chrétiens, les athées et les croyants de toutes les autres grandes religions de ce monde, devons faire preuve de discernement auprès des islamistes. Toutefois, ils ont eux aussi un devoir de clairvoyance, de dénonciation de leurs leaders déviants et une tâche colossale d’enseignement de leurs plus belles valeurs de cohabitation avec les autres croyances et cultures de l’ensemble de cette planète. Autrement, c’est toute l’humanité qui est partie pour une guerre sanglante qui ne connaîtra sa finalité que le jour où une conscience réelle de cette folie entrera dans le cerveau des hommes et des femmes survivants de ce monde actuellement en folie. Malheureusement, nos politiciens d’aujourd’hui ne font que jeter l’huile sur le feu par pur électoralisme, plutôt que d’aider les deux camps à se rejoindre quelque part sur le chemin de la raison.

Bonne semaine à toutes et à tous. GG

lundi 9 mars 2015

Vous avez dit: “Changements climatiques”

 

Un gros hiver

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La chose demeure possible, mais je commence sérieusement à me méfier des spécialistes. Là, je sais, je vais me faire garrocher des tomates « gelées » parce que c’est très mal vu aujourd’hui, d’oser mettre en doute un courant d’idées établies comme vérités immuables. Pourtant, j’ose me questionner sur le phénomène, tant il est devenu « in » d’en parler pour faire peur au monde et surtout, pour tirer profits devant la parade à ce nouveau phénomène planétaire.

Loin de moi l’envie de nier qu’en tant qu’humanité, nous fonçons tout droit dans un mur irréversible d’autodestruction à très brève échéance. Là où j’ai envie d’y ajouter un petit bémol, c’est de tout mettre sur le dos du réchauffement climatique comme explication aux propres erreurs des hommes, car justement, je ne suis pas certain qu’il y a véritable réchauffement planétaire, n’en déplaise aux spécialistes en tous genres. Le TITANIC a bien coulé et il fut construit par des spécialistes. Encore là, je ne nie pas le phénomène, mais je le crois temporaire et surtout, malheur à nous quand la nature va nous faire la leçon.

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Quel bel hiver nous avons eu, mais c’est « Tite puce » qui va être contente de ne plus vivre ça, même si elle s’est avérée une belle petite voiture fiable pendant les deux derniers hivers consécutifs.

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Difficile de ne pas être charmé par tant de beautés hivernales, tant de blancheur immaculée. Pas de vase grise comme en ville, pas d’ombres d’immeubles. Rien que du blanc, pur, immaculé… et froid, mais quelle beauté!

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Même les schtroumpfs et leurs amis ont bien aimé les paysages d’hiver qui se sont présentés devant le pare-brise de leur demeure.

Ce en quoi je crois

Je crois que la terre est surpeuplée de moyens de production et d’articles si indestructibles qu’on s’y empêtre, même au milieu des océans. Je crois que l’appât du gain et la modification de la génétique agroalimentaire vont finir par détruire l’homme. Contrairement à l’autoflagellation qu’on nous sert constamment sur notre taux de pollueur à cause de notre consommation d’énergie fossile, je crois que la surpopulation de la terre et l’ignorance de la concentration d’immenses populations sur des territoires de plus en plus petits produisent actuellement beaucoup plus de déchets concentrés en un lieu donné que si l’être humain avait un meilleur accès à des terres n’appartenant plus qu’à une infime minorité. Je crois que la merde humaine et animale produite par ces immenses fermes d’élevage et bassins de décantation puis stockée en quantité phénoménale en si peu d’espace devient un terreau immensément fertile à la prolifération de bactéries et de virus qu’on ne soupçonne pas encore d’exister. Je crois que toutes ces émanations couplées à la consommation mondiale de pétrole, à la haute technologie de pêche océane et à la production agricole bourrée chimiquement d’accélérants, va finir par avoir notre peau, mais je ne crois pas, du moins totalement, au réchauffement climatique, même si certains glaciers ont fondus et que nos bords de mer ont débordés en maintes occasions.

Et si…

Et si nous cessions de nous construire nos grosses cabanes, nos gros barrages hydroélectriques, nos grands « continents » de sables bitumineux, nos grosses voitures, nos gros bateaux luxueux, nos grands immeubles de cent étages, nos routes qui peuvent paver l’équivalent d’une calotte glaciaire, effectivement je crois que notre chère terre se refroidirait peut-être un p’tit peu. Toutefois, je crois avant tout que dame nature qui n’obéit qu’à une seule loi qui se résume à ceci : « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme » va nous servir bientôt une leçon de retour à l’équilibre, un retour à son équilibre à elle. Et là, si nous y survivons, je me demande si nous comprendrons la leçon. Une leçon qui dirait à peu près ceci : Comme les saisons, la nature terrestre passe par des cycles, des cycles que l’homme ne connaît pas ou refuse de reconnaitre, malgré toute sa science et ses prétentions. Depuis quelques hivers, ici aux Îles et ailleurs en cette partie Est de l’Amérique, nous avons cru à des hivers avec peu de neige et une température bien clémente pour cette saison hivernale. Puis tout à coup, depuis les trois dernières années, nos petites poupées météorologues de la TV sont devenues toutes terrorisées de voir leur voiture disparaître sous la neige plusieurs fois au cours de l’hiver en plus de se geler les joues fardées avec du moins 30 Celsius en maintes occasions. Il est vrai que ces jeunes personnes ne peuvent se rappeler nos hivers d’antan, ceux des années soixante, où par exemple, ici aux Îles, un coteau de neige de 10 pieds de hauteur était normal tout comme ceux des deux dernières années. La seule différence était qu’en cette époque, on n’avait pas d’argent pour ouvrir les chemins et personne n’avait un urgent besoin d’aller magasiner ou travailler. On était presque tous au chômage et on attendait le mois de mars pour aller à la chasse aux loups-marins.  Alors, le coteau de neige il restait là tout l’hiver et les enfants se faisaient « tabaganner » dessus.

Je vous ai eus!

Bon, je vous ai eu, car vous avez sans doute cru que je ne croyais pas au changement climatique. Effectivement, j’y crois, mais en partie seulement. Bien sûr l’activité humaine est et deviendra encore plus un déclencheur de grands changements à venir, mais je crois aussi que dans son équilibre naturel, dame nature va revenir, non pas comme elle était avant, mais en un nouvel ordre dont nous serons les bénéficiaires ou les perdants. Comme quelqu’un qui pousse et retourne ses draps de lit parce qu’il a trop chaud, il ne faudrait pas que nous soyons comme des punaises qui viennent de se faire expulser de leur paillasse. La comparaison est boiteuse j’en conviens et tout ceci pour dire que je ne crois pas vraiment que l’homme puisse se « r’ virer d’bord » assez vite pour éviter la catastrophe. Pour en arriver là, il faudrait qu’il change sa façon de diriger le monde, qu’il devienne équitable et juste en plus de renverser son économie pour la mettre au service du plus grand nombre plutôt que la concentrer en moins de 1 % de l’ensemble des habitants de cette planète.   En attendant, en plus de faire un effort individuel et collectif pour diminuer nos trains de vie, il nous reste à espérer vivre un été « qui aura de l’allure ».

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Bonne semaine à toutes et à tous.

lundi 2 mars 2015

Ma p’tite folie

* Non ce n’est pas le titre de la chanson, mais bien l’histoire d’une toute petite passion qui prend bien de la place pendant l’hiver. Dans les faits, elle devient une grande passion, surtout quand il neige pendant des jours et que la perspective de quelques heures sur la souffleuse et la petite pelle font partie de l’après-tempête. Ici, nous ne pratiquons pas « l’après-ski », mais bien « l’après barrière bloquée par la charrue municipale ».

Apprendre à aimer l’hiver

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Non, mais, on a beau dire, c’est quand même beau l’hiver. Moi qui ai toujours aimé le blanc, j’ai été servi cette année. Des paysages à couper le souffle, mon petit voilier disparu sous un banc de neige, mon petit bateau moteur enveloppé comme s’il avait froid et… des levers de soleil à couper le souffle.

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Du temps pour penser et panser

Du temps pour penser et surtout pour panser des blessures. Ne dit-on pas que le temps guérit tout? Pourtant, nous en manquons tellement… de ce temps. Alors, il faut le prendre ce temps, du temps pour imaginer toutes sortes de plans de bateaux tout en parcourant toutes les revues qui traînent volontairement un peu partout autour du divan du salon et… non loin de la salle de bain, prêt à êtres emportés lors de longs moments sur… le trône. Comme on dit : « le neuf chasse le vieux » et je crois que cela agit tout autant sur le cerveau. C’est ainsi qu’en fouillant dans de vieilles enveloppes, j’ai trouvé quelques dessins élaborés au cours de moments de cogitation tranquille et dont une richesse subite pourrait bien m’encourager à en réaliser quelques spécimens, uniquement pour le plaisir de la chose. Que voulez-vous? Certains rêvent de gagner le gros lot pour fuir l’hiver en allant dans le Sud. Moi je rêve d’un beau grand garage chauffé, avec des outils modernes, du bon bois, de l’époxy, une table à dessin et dans l’entretoit, un divan pour la relaxation, une cafetière, un bol de toilette avec lavabo, un poêle à combustion lente, une bibliothèque traitant de construction de petits bateaux, un moulin à coudre décent, quelques verges de toile en dacron,  et non non non, je ne l’ai pas oubliée… ma blonde qui participe à tous mes projets fous tout en élaborant les siens propres. Alors, au diable le Sud et ses plages, sauf peut-être pour quelques semaines afin de « casser » l’hiver et vite, la peinture avant de glisser à l’eau au printemps, le ou les fruits d’une imagination sans limites.

Voilà, je viens de vous raconter mon humble rêve si un jour je gagne un gros lot à la 6/49. Il faudrait toutefois que j’achète d'abord des billets, ce que je fais rarement. En attendant, cela ne m’a pas empêché de pondre quelques idées à réaliser et disons qu’ici je vous présente environ le    (1/100 ième) de tout ce que j’ai noirci ou colorié sur papier. Cela change des nouvelles du monde fou dans lequel nous vivons et je me dis que si tous les gens avaient cette volonté de paix et de créativité favorisée par un ventre plein, une justice acceptable et un respect envers les valeurs de l’autre, il en sortirait non seulement des petits bateaux insensés, mais bien des solutions pour que de plus en plus, notre monde devienne meilleur.

La roulotte flottante 

roulotte flottante 1 roulotte flottante 2 roulotte flottante 3

Elle aurait 20 pieds de long par 8 de large et je l’ancrerais quelque part dans les havres des Îles, question de changer de décor de temps à autre. Le grand navigateur qu’était Éric Tabarly ne disait-il pas qu’une maison n’était qu’un navire trop bien ancré et dont on ne pouvait changer le paysage à volonté?

Le doris à voile.

Doris à voiles 1 

Il aurait lui aussi 20 pieds de long et une petite cabine. De plus, il serait lesté d’une quille peu profonde, mais longue et d’une voilure simple à livarde et d’un petit moteur hors-bord. Finalement, ce ne serait plus un doris, mais un joli petit voilier.

Le doris chalutier

Doris - chalutier

Uniquement de 14 pieds de long, il serait une réplique grossière du chalutier d’antan, mais avec possibilité de faire voile et moteur en plus d’offrir une petite cale pour y passer les pieds et y dormir au son du clapot sur la coque lorsque mouillé dans un des havres des Îles.

Le rêve fou

Rêve fou

Lui aussi n’aurait que 14 pieds de long et 7 pieds de large. Véritable boîte flottante et dotée d’une cabine pleine longueur ou presque, parfaitement pontée étanche et bien lestée pour y descendre le centre de gravité. Il fut pensé pour un maximum de simplicité et d’économie et pour une longue traversée en solitaire, un peu comme le célèbre marin d’eau douce Robert Manry qui, en 1965, après avoir modifié un vieux dériveur, traversa l’Atlantique à bord de son petit voilier de 13 pieds et 6 pouces baptisé TINKERBELLE (Fée Clochette), le tout en 78 jours tout au long d’un parcours entre Falmouth,  Massachusetts USA et Falmouth en Angleterre.

Tinkerbelle

Arrivée de Manry en Angleterre. 

Fou? – oui, mais pas autant que ceux qui se font une guerre sans merci au nom d’une religion ou plutôt, qui se cachent derrière une religion pour assouvir leur dessein de domination sur les autres humains de la terre.

Bonne semaine à toutes et à tous… et puis souhaitez-moi donc de gagner le gros lot…Sourire

GG