jeudi 22 décembre 2016

Une lettre au Père-Noël

Lettre au Père-Noël

*Lette imaginaire qu’un jeune enfant souhaite envoyer au Père-Noël.


Cher Père-Noël

Avant de te faire connaître ma liste de cadeaux, j’aimerais te raconter une petite histoire.

On te l’a peut-être déjà dit, mais je t’en informe quand même aujourd’hui, juste au cas où. Savais-tu que tu as remplacé un autre personnage du temps de Noël? Oh! Je ne t’en veux pas et crois-moi, ce n’est pas un reproche. Qui pourrait reprocher à un gentil vieillard à barbe blanche de distribuer des cadeaux par toute la terre à de jeunes enfants qui croient en lui? Ce serait pour le moins mesquin et mal avenu. Non, loin de là mon intention, mais je voudrais te parler de l’autre personnage que tu as remplacé. Qui paraît qu’il s’appelait Jésus. On dit qu’il serait né quelque part au Moyen-Orient, dans une ville qui s’appelle toujours Bethléem, même qu’il serait né dans une étable. Certains disent qu’il n’est pas né à Noël, mais plutôt au mois d’avril, mais qu’importe. Toujours est-il que ce jeune bébé qui s’appelait Jésus, était celui qu’on fêtait à Noël avant que de grosses compagnies donnent naissance à un gentil vieillard tout habillé de rouge et blanc, capable de donner des cadeaux à tous les enfants sages.

Bon! Je reviens au Jésus dont je te parlais. Qui paraît qu’il a eu une vie bien spéciale. Une fois adulte, vers l’âge de 30 ans, demande-moi pas pourquoi, mais il s’est ramassé dans le désert pendant 40 jours. Il a dû manger des sauterelles pour survivre et pas grand-chose de plus. Suite logique des choses, quand il a retrouvé son chemin après ces 40 jours, qui paraît qu’il a rencontré le diable. Certain qu’à ne pas manger pendant presque 7 semaines, c’était assez pour avoir des hallucinations, mais disons qu’il est aussi possible que le diable ait ses routes spéciales pour parler aux humains. Donc, après les présentations, Lucifer, car c’était son nom, lui a proposé un « deal ». Joins-toi à moi et je te garantis qu’ensemble, on va régner sur tout ce monde et en toute puissance. Rien ni personne ne pourra nous battre. Toute cette terre m’a été donnée et il y a rien que toi, avec ton entêtement, qui risque de m’empêcher de régner partout. Alors, à nous deux, on pourrait se partager le magot et prendre nos aises.

Le problème, c’est que Jésus, il a dit « NON » et a envoyé Lucifer promener pour ne pas dire un autre gros mot. Lucifer n’a pas aimé, mais il a dû faire avec. À l’époque, dire non à Lucifer, c’était comme aujourd’hui dire non à une bande de motards ou encore pire, à un gang de politiciens corrompus qui te demandent une liste de prête-noms ou encore à des organisateurs politiques qui savent très bien dépenser l’argent des autres sans jamais toucher la leur. Alors, Jésus est parti avec son baluchon et pendant 3 années, il a fait « chier », excuse-moi pour ce gros mot, maman n’aime pas que je l’utilise, mais c’est la vérité vraie; pendant 3 ans, il a fait « chier » Lucifer. Il a commencé par dire que la plus grande force de l’univers, c’était l’amour et il l’a prouvé. Il a dit que tous les enfants du monde avaient droit à l’amour, à la sécurité, à l’innocence. Il est même allé jusqu’à dire que son paradis à lui ressemblait au royaume des enfants. Ensuite, il s’est laissé laver les pieds par une femme, elle lui aurait même mis du parfum dessus avec ses longs cheveux. Il en a libéré une autre que des hommes voulaient tuer avec des pierres et il a guéri des tas de personnes. L’esclave d’un Centurion romain, le fils d’une femme qui a simplement touché le bas de sa tunique, une bande de lépreux… etc. Il a tellement fait du bien à tant de monde, que de peur qu’on le nomme roi, les hommes de main de Lucifer l’ont crucifié. Et puis, même là, il leur a pardonné.

Alors, tu vois Père-Noël, c’est la naissance de cet homme-là qu’on fêtait avant ton arrivée. Aujourd’hui, il y a des méchants qui bombardent des villes entières, qui imposent leur religion sur d’autres humains, qui tuent hommes, femmes, vieillards et enfants sans raison autre qu’ils ne pensent pas comme eux. Ils vont même jusqu’à foncer dans les foules avec de gros camions, la mort déjà inscrite dans leurs yeux égarés. Ils haïssent les femmes au point de les cacher à la vue des autres et les considèrent moins que leur propre cheptel de bétail. D’autres ne font pas mieux. Ils achètent et vendent des esclaves aux plus offrants pour de la prostitution. Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais je suis certain que toi tu le sais. Pourtant, le message de ce Jésus demeure toujours d’actualité. Il me semble que ce n’est pas compliqué. « Aimez-vous les uns les autres comme moi je vous aime » et quand on aime comme ça, c’est certain qu’on n’a pas envie de tuer quelqu’un. C’est quand même pas compliqué un message pareil. À ce que je sache, ce n’est pas une question de référendum! Alors, Père-Noël, maintenant que tu sais cela et que bien des gens ne le savent pas, je vais te demander quelque chose de bien spécial.

Dans ta distribution de cadeaux à travers le monde, pourrais-tu glisser dans chaque cadeau une petite fiole d’amour? Qui paraît que ça ne coûte rien et que ça se multiplie comme des petits pains. Je suis certain que tes lutins prendraient plaisir à en fabriquer des millions avec plaisir, car on dit aussi que de donner ces fioles d’amour, c’est comme si on en recevait cent fois plus.

Maudite bonne affaire. Oh! pardon Père-Noël, j’aurais dû dire : « Voilà une bonne affaire à ne pas manquer. »

Sincèrement :

Un enfant que tu connais
Adresse : Quelque part au Québec, dans le Canada.

       

mercredi 7 décembre 2016

Bye Bye la transmission manuelle

R.I.P. pour la boîte manuelle… ?

*Depuis quelques semaines, les fabricants de l’automobile clament sur toutes les tribunes la fin de la transmission manuelle sur toutes les voitures ou presque. La manœuvre est habile puisque ces compagnies vont probablement gagner sur tous les plans. Le 1500. $ supplémentaire ajouté au prix de la voiture à transmission automatique ne va certainement pas être soustrait du prix de base et quant au consommateur qui souhaitera toujours obtenir une transmission manuelle, on lui dira que c’est tellement rare qu’il y a un prix additionnel ajouté à son véhicule. Voilà qui s’appelle «se faire enfiler un sapin » vous savez où, et encore là, je suis très poli. 

Il y a trois semaines, j’ai échangé ma voiture pour un autre modèle tout en précisant que je voulais un véhicule avec transmission manuelle. Le vendeur a écarquillé les yeux et m’a regardé comme si j’étais un extraterrestre, à moins qu’il me prit pour un produit du Neandertal.

Et pourtant !
Quand mon père eût sa première voiture, une Envoy (Vauxhall) quatre cylindres, payée 1900. $ toutes taxes inclues, j’avais 12 ans, presque 13. Au salaire de 165. $/mois en ces années-là, c’était tout ce qu’il avait pu s’offrir.  Je me souviens alors que parfois, quand je m’étais bien comporté à l’école et qu’il était fier de moi, sa façon de me récompenser était bien spéciale. Toujours conducteur, il enfonçait la pédale d’embrayage (la clutch) et me disais :« change les vitesses. » J’ai alors appris tôt que le parcours du bras de transmission posé à l’horizontale du côté droit du volant avait un parcours ressemblant à la lettre «H ». (1) en bas vers soi, (2) en haut vers le tableau de bord et (3), tout en bas à la verticale. Pour le recul, il suffisait de remonter jusqu’à la barre horizontale de la lettre H et tirer vers soi puis remonter tout en haut, le plus près possible du volant. Et c’est ainsi que j’ai appris à maîtriser « l’art » de l’embrayage du premier véhicule que j’ai conduis. Ne le dites à personne, mais en fin d’été, lors de la saison des foins, j’ai obtenu le privilège de me promener « tout seul » entre les « mûlerons » de foin dans l’enclos non loin du domicile. J’étais devenu le distributeur de « Kool-Aid » avec glaçons auprès de toute la population ouvrière du champ de foin, ceci au grand dam de mon plus jeune frère qui brûlait d’envie de faire pareil.
   
Aujourd’hui, je roule toujours en voiture manuelle et j’adore. Après plus d’un million de kilomètres sur les routes de presque toutes les provinces canadiennes, 17 états américains, quelques milliers de kilomètres en France et cinq années d’enseignement à temps partiel dans une école de conduite automobile, j’éprouve toujours le plaisir de fermer la radio et d’écouter le moteur respirer entre chaque changement de vitesse de même que le bruit des pneus mordant le bitume comme autant de chevaux parcourant la plaine. Bien sûr, les choses ont évolué. Je dispose maintenant d’un système d’injection sur les cylindres, ce qui minimise les mauvaises toux du moteur et de 6 points d’embrayage en plus d’un synchronisme adéquat et un anti-recul au point de friction de la première. Quant à ce dernier gadget, je le déteste parce qu’il dispense de cette belle maîtrise de ce fameux point de friction en position arrêtée et en pente. Eh oui, je suis peut-être un dinosaure de la route et ce dinosaure, il a l’impression de conduire et d’y éprouver un véritable plaisir. Plutôt que de rouler à 140k/h sur une autoroute pleine de radars réglés à 100k/h et de stresser en promenant le regard constamment entre la route et mon texto en plus de parcourir 123 pi/s ou 37 m/s à l’aveugle chaque fois que je baisse le regard sur mon «cell», je me fais plaisir de rouler, que ce soit à 50 k/h ou 100 k/h en écoutant ma musique préférée, le ronflement de mon moteur tout en maintenant constamment le regard sur la route.

Eh oui, les temps ont changé et est-ce pour le mieux ? La plupart du temps, certes, mais tout peut être relativisé. Regardons le monde de l’aviation par exemple. Il est aujourd’hui plus sécuritaire de prendre l’avion que de se rendre à l’aéroport et ceci grâce à l’évolution de la technologie. Toutefois, le vieux pilote d’avion plus léger qui transportait entre 2 et 5 passagers, le manche à balais (le volant de l’avion) entre les jambes et deux magnétos pour le feu sur les cylindres, avait comme choix de trouver un terrain vague pour poser son appareil en vol plané si le ventilateur qui lui tenait lieu de moteur décidait de s’arrêter. Cela pouvait se résumer entre un succès et/ou quelques pertes de vies. Aujourd’hui, un Dreamliner de Boeing ou un Airbus A380 peut transporter entre 350 et 700 passagers de façon extrêmement sécuritaire. Toutefois, selon les lois de la statistique, un drame va arriver un jour. Si par exemple, les deux moteurs arrêtent sans explications comme cela est arrivé dans le cas du commandant Piché, le commandant de bord et son copilote devront soit se fier aux nombreux ordinateurs qui contrôlent à peu près tout et se mettre à prier, à moins qu’ils aient le temps de se farcir un volume de 500 pages sur les causes possibles d’une telle panne. Dans un cas exceptionnel, tous peuvent avoir la vie sauve, mais un jour arrivera, statistiquement parlant, que plus de 500 vies seront perdues. Pour en arriver là, il faudrait entre 100 et 500 «crash» de petits avions. Comme quoi, tout peut être mis en perspective.

Quant aux internautes au mépris maladif envers les gens qui ne pensent pas comme eux et qui disent que la disparition de la transmission manuelle va débarrasser les routes des «clutcheux», je vais être impoli ici et je les «emmerde» avec plaisir. Dans peu de temps, ils auront tout le loisir de rouler comme ils le veulent avec des caméras avant, arrière, sur les côtés. Des bip-bip un peu partout et pas de volant. Ce sera l’ordinateur qui conduira à leur place et ils auront tout le temps de texter leurs infamies sur les réseaux sociaux en s’en allant travailler comme des robots, tous ensembles, à la même place et pour le même employeur… un propriétaire inconnu de cette immense machine qui dirigera la moindre parcelle de leur vie. Le cerveau est un muscle qu’on dit paresseux et si on le met au rancart en laissant les ordis tout gérer, je ne suis pas certain que la race humaine demeurera toujours maître de son destin, mis à part cette minorité qui détiendra l’ensemble des DATA  «données» de ce monde.

En 5e année du primaire, j’ai péniblement appris à extraire la racine carrée d’un nombre sans l’aide d’une calculette. Certains diront que cela ne m’a servi à rien. Peut-être, mais qui sait ce que mon cerveau à acquis par cet exercice. En terminant, je peux aussi recourir à un correcteur de texte automatisé, mais malgré tous les avantages qu’il me procure, je ne peux me permettre de lui faire entièrement confiance. Mon écriture est imparfaite, souvent bourrée d’anglicismes volontaires ou non, mais j’ai le contrôle de ce que je souhaite exprimer et de plus, les sentiments, les émotions, lui, il ne connaît pas. Quant aux fameux participes passés, il se bute souvent au dernier nom qui apparaît dans sa mémoire faite de zéros et de un.

*Alors, j’embarque dans mon «char», je tourne la clef «on», pis j’gearshift en première, j’lâche la clutch pis envoye la vieille, on part pour du pur plaisir… en attendant le char à batterie «energiser» ou «duracell».


Bonne semaine à toutes et à tous.