dimanche 9 juin 2013

Les Éditions Azélie

Logo original

Notre logo, création: Georges Gaudet

C’est le nom de notre toute nouvelle maison d’édition.
Le monde de l’écriture et particulièrement celui de la publication d’œuvres littéraires, qu’elles soient populaires ou spécialisées, est en pleine mutation. Des livres numériques, des entreprises virtuelles de marketing, des librairies et bibliothèques accessibles à tous, poussent comme autant de jardins colorés et différents dans un monde nouveau de créateurs, de lecteurs et de diffuseurs. Il fut un temps où la possibilité d’être publié pour un auteur ne dépendait pas uniquement de son talent. Cette possibilité d’être publié dépendait surtout des contacts entretenus avec certains éditeurs connus ou plus encore, du niveau de popularité médiatique capable d’assurer une rentabilité parfois éphémère, mais assurée et immédiate. Heureusement, ce temps est révolu. Voilà pourquoi, Dominique et moi avons fondé tout récemment notre propre maison d’édition. Nous croyons sincèrement que pour tous les bons auteurs, le temps est venu où la perspective de publier ne sera plus un rêve, mais une possible réalité en devenir. C’est avec cette conviction que nous publierons tout prochainement un premier roman écrit à quatre mains, en coauteurs, sous le titre « Un cadavre dans le chalut » et sous le nom de notre toute nouvelle maison d’édition, Les Éditions Azélie.
Une vision d’avenir
Dominique a déjà trois romans policiers publiés en d’autres maisons d’édition et trois manuscrits en dormance qui n’attendent qu’un petit peaufinage avant publication. Quant à moi, l’auteur de ce blogue, j’ai en attente la réédition d’une nouvelle publiée en 2002 en plus d’une carrière professionnelle comme journaliste et chroniqueur. Va pour les présentations, là n’est pas le but de cet écrit. Au cours des mois, peut-être des années à venir, nous avons la ferme intention de publier d’autres titres, mais pas nécessairement d’un seul style. Qui plus est, nous offrirons notre expertise et notre expérience à d’autres auteurs potentiels qui voudront bien faire équipe avec nous afin de publier dans ce qui deviendra, nous l’espérons, les collections des Éditions Azélie.
Qui était Azélie?
Azélie, que tous appelaient Zélia, était une toute jeune fille d’à peine 16 ans qui habitait Havre-aux-Maisons, il y a de cela presque deux siècles. Un jour, alors que je voulus en savoir plus long sur la raison pourquoi ma grand-mère maternelle fermait toutes les portes et fenêtres de sa maison chaque fois qu’elle entendait le mot « Américains », je me rendis chez le meilleur conteur connu de notre village. Quelle ne fut pas ma surprise quand il me montra une collection originale de tous les registres paroissiaux et une collection des procès-verbaux des commissaires d’école de cette époque. PC160010Il faut préciser ici que du temps d’Azélie, les goélettes américaines faisaient la pluie et le beau temps autour des Îles de la Madeleine, bénéficiant d’une permission de pêche partout dans le golfe Saint-Laurent de par le traité de Versailles signé en France en 1783. Évidemment, dans la réalité de tous les jours, quand plus d’une centaine de goélettes ancraient dans la baie de Plaisance chaque printemps pour y acheter hareng et victuailles des pêcheurs côtiers et marchands de la place, cela donnait lieu à certaines libations portant à conséquences graves. Disons qu’en résumé, le dieu Bacchus s’en mettait parfois plein le cerveau de spiritueux.
C’est ainsi que je lus un texte du curé d’alors où il y avait écrit que la pauvre Azélie « s’était fait prendre » derrière les buttes de la Pointe-Basse par un marin de passage.» Point besoin d’être un historien pour comprendre que dans le langage de l’époque, cela voulait dire qu’elle s’était fait violer. Par la suite, la pauvre Azélie mit au monde un garçon, baptisé du nom de Jean et qualifié au registre de baptême de « bâtard ». Évidemment, avec une telle tare du ciel sur la tête, le fils Jean, que tous appelaient « le grand Jean » eût bien de la misère a trouver épouse, même si de l’avis du curé, il était un des plus beaux hommes et des plus forts de la paroisse. C’est d’ailleurs pour l’empêcher de commettre le grave péché d’impureté que ce même curé usa de son influence pour forcer la main des parents d’une amoureuse afin que ces deux jeunes convolent en justes noces. Pour le curé, c’était une histoire close, mais hélas, certainement pas pour la pauvre Azélie. Quand elle mourut, le curé a écrit dans le registre paroissial : « Et pour expier son péché, elle ne se maria point et porta le noir toute sa vie. »
Plus tard, le grand Jean eût des enfants et c’est ainsi que j’appris qu’il était mon arrière-grand-père maternel, le père de ma grand-mère, celle qui fermait toutes les fenêtres de sa maison en répétant tout bas comme une prière : « Mon Dieu, les (Amaritchiens). »
Voilà pourquoi nous avons convenu Dominique et moi d’appeler notre maison d’édition, les Éditions Azélie. En ce simple geste, nous espérons que cette pauvre victime que fut mon arrière-arrière grand-mère repose en paix et qu’elle ait, de façon posthume, toute la reconnaissance et le respect qu’elle aurait dû avoir de son vivant.
Georges Gaudet








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