Quant à
la journée où cela va arriver, personne n’en sait rien, mais presque tous les
gens à qui vous posez la question vont vous répondre que effectivement, les
choses ne peuvent continuer ainsi sans que l’élastique casse à un moment donné.
Des choses qui font réfléchir
On est
jeudi en octobre et je fais mon épicerie. Cinq oranges pour 6. $, un
pamplemousse pour 1.29 $, des pommes à peine la grosseur d’un pruneau pour
5.49 $ le kilo. Ça, c’est 2.50 $ la livre pour les anciens qui ne
maîtrisent pas encore le système métrique, ou si vous voulez, environ 89 ¢
la pomme. Wow! Et dire que c’est la saison de la cueillette de ce fruit si bon
pour la santé. Alors, je me suis dit que celles que j’ai achetées devaient
venir de quelque part en Amérique centrale alors que nos belles grosses pommes
Québécoises, cueillies justement par des travailleurs de l’Amérique centrale,
devaient être expédiées dans ce coin de pays là. Autrement, comment expliquer
pareils prix et surtout en pleine saison de cueillette.
Quelques
minutes plus tard, je roule sur le stationnement de cette même épicerie qui
n’est pas meilleure ou pire qu’une autre et j’observe le parc automobile qui
s’y trouve. Double wow wow!!! La moyenne d’âge des voitures sur le
stationnement devait être d’environ deux ou trois années au plus, alors que le
prix moyen d’achat… ou de financement devait se situer aux environs des
35 000. $ par voiture. « Cou
donc que j’me suis dit. Suis-je sur une autre planète? » Ensuite, je passe faire le plein d’essence. De
grâce, les vendeurs d’essence, cessez de me prendre pour un idiot avec votre « virgule 9 » au bout du prix.
1.56, 9 $ le litre, cela fait à un dixième d’un cent près, 1.57 $ le
litre, soit une moyenne de dix cents plus chers le litre que presque partout en
province et plus de 20 cents le litre plus cher qu’à l’Île-du-Prince-Édouard.
Donc, encore une fois pour ceux qui pensent encore en gallons, cela fait 7.13 $
le gallon impérial d’essence, soit environ 45 ¢ de plus que partout en
province pour ce même gallon d’essence. Voilà qui explique peut-être pourquoi
on est passé si vite au système métrique au Canada, car autrement, il y aurait
peut-être eu révolte, qui sait?
En
arrivant à la maison, je fais une petite recherche sur les revenus de mes
concitoyens madelinots. Une grosse surprise m’attendait encore. J’en suis
presque tombé en bas de ma chaise. Qui paraît qu’après le Bas-Saint-Laurent, ce
sont les Madelinots qui bénéficient de la plus haute moyenne salariale annuelle
de tout l’Est du pays, soit 29 000. $ par année par habitant. « Bon! ne paniquons pas que j’me suis
dit encore une fois ». Il faut trouver qui gonfle cette moyenne, car
après tout, même si je ne suis pas de ce nombre de chanceux, je ne suis pas le
seul. Les assistés sociaux, les gens sur le chômage après 14 semaines de
travail non plus, du moins ceux qui ne travaillent pas au noir. Les petits
salariés des divers services en boutiques, en services de cuisine, de
restauration, de petites livraisons, de soins à domicile… etc. ne font pas ce salaire
là non plus. Les artistes, les nombreux travailleurs autonomes, bien des
retraités du secteur public et parapublic n’atteignent pas cette moyenne là,
eux non plus. Évidemment, beaucoup se situent autour de cette moyenne, tout
juste un peu plus bas, tout juste un peu plus haut. Les salariés temporaires de
l’État, les occasionnels des services hospitaliers et du monde de
l’enseignement. Les pêcheurs????...Certainement pas tous. J’en connais certains
qui tirent le diable par la queue aussi. Alors qui gonfle la moyenne?
Serions-nous de la génération héritière de sommes colossales de nos parents
décédés? (Ce n’est pas mon cas, je le
souligne ici). À moins que ce ne soit une certaine élite bien calée dans son
importance stratégique et qui empoche par un pouvoir de chantage, au nom de sa
nécessité sociale, culturelle, politique et économique, le gros lot de la masse
monétaire disponible sur le marché? Hélas, cela demeure difficile à illustrer
et encore plus à prouver. À vous alors cher lecteur de trouver « la crosse » comme le dit le
dicton populaire, car moi, j’y perds mon latin.
Une question pertinente.
« Seriez-vous
capables de vivre avec 34 semaines de revenus par année? Fort probable que non.
En Haute-Côte-Nord, c’est pourtant la nouvelle réalité de nombreux travailleurs
saisonniers.» Ici, je viens de transcrire le titre d’un article
rédigé par Charlotte Paquet de l’agence QMI en date de mercredi le 3 octobre
2012. Comme une année comporte habituellement 52 semaines, les travailleurs
saisonniers de cette région se voient privés totalement de revenus pendant une
période de 18 semaines. Un beau trou dans le budget qui, selon certains
citoyens de là-bas, vise à forcer les travailleurs saisonniers à aller
travailler plus au Nord, là où il y a de l’emploi, comme à Sept-Îles par
exemple. Belle initiative pour dépeupler une région s’il en est une, je me suis
demandé à la lecture de cet article, ce qui va advenir des Îles de la Madeleine
lorsque le gouvernement fédéral aura décidé de mettre totalement en application
sa nouvelle réforme de l’assurance-emploi. Du même souffle, avec mes pommes à
plus de.89 ¢ chacune et le litre d’essence à 1.57 $ le litre, je me
suis aussi demandé comment allaient faire les plus démunis de notre société
pour satisfaire ne serait-ce que ce petit besoin bien fondamental; manger sans
être obligé de tricher dans les lois sociales actuelles. À l’heure des enquêtes
« marteau » et commission Charbonneau, ne me demandez pas de pointer
du doigt celui ou celle qui se fait compter les souliers dans le garde-robe par
un enquêteur quand on le soupçonne d’avoir pour compagne une autre personne
bénéficiaire. Une personne partageant le même logement pour simplement en
arriver à manger et payer son loyer avec son maigre 600. $ par mois. Essayez ça
pour voir, vous les bien pensants qui croient que tous les assistés sociaux
sont des paresseux qui profitent du système. S’il y a des profiteurs
aujourd’hui, ils portent des noms bien connus et je ne souhaite qu’une chose,
bien que je doute qu’elle s’accomplisse. C’est que le résultat de l’enquête
Charbonneau va forcer ce qui reste d’honnêtes personnes dans nos sociétés
civiles à aller plus loin dans leurs enquêtes et étendre leurs recherches
partout en province. J’ai bien écrit; partout en province et pas
seulement sur l’Île de Montréal ou à Laval.
Enquête Charbonneau… et les autres.
À
écouter ce qui se dit pendant les audiences de cette enquête, il est facile de
percevoir toute l’ampleur du cancer qui ronge notre société politique et
économique actuelle. Aussi, il devient évident que par un tel portrait d’une
réalité que seuls nos gouvernants refusaient de reconnaître, l’on peut
soupçonner que ces systèmes de vol qualifié n’existent pas seulement dans le
monde de la construction. Et si on allait voir dans les transferts bancaires
vers les paradis fiscaux, les tractations entre les producteurs et vendeurs de
produits pharmaceutiques, les mégas entreprises qui achètent des terres
productrices de nourriture pour les transformer en produits pétroliers… etc., etc.
Si le monde internet comporte ses horreurs et ses grands trous dans le portrait
qu’il projette du genre humain, il a au moins cette qualité de montrer aussi
toute l’ampleur de la corruption et la magouille qui règne un peu partout sur la
petite boule bleue de notre galaxie. Il s’agit peut-être là, d’une chance
unique pour réveiller les bons citoyens qui le demeurent afin de faire front
commun contre toute cette racaille. Là est l’espoir, mais je vous gage que bien
des gens travaillent ardemment à réduire au silence tous ceux et celles qui
peuvent encore parler.
Et si chez
nous, aux Îles, on cessait de voir tout en rose, réconforté dans notre
aveuglement par tout ce qui nous amuse plutôt que ce qui nous dérange.
Peut-être que notre nombril nous semblerait un peu moins joli ou à la bonne
place. Quand on a la tête sous l’eau on voit flou. Seuls ceux qui ont des
masques voient clair et présentement, je doute que les porteurs de masques
soient pour la très grande majorité, les meilleurs éléments de notre société
insulaire. On nous dit que la température moyenne de nos eaux de surface a augmenté
de deux degrés cette année. Voilà qui, risque d’attirer des requins et
croyez-moi, il y en a certainement dans nos eaux « terrestres ».
GG
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