mardi 16 octobre 2012



  Ça va péter quelque part un jour ou l’autre!
Quant à la journée où cela va arriver, personne n’en sait rien, mais presque tous les gens à qui vous posez la question vont vous répondre que effectivement, les choses ne peuvent continuer ainsi sans que l’élastique casse à un moment donné.

Des choses qui font réfléchir

On est jeudi en octobre et je fais mon épicerie. Cinq oranges pour 6. $, un pamplemousse pour 1.29 $, des pommes à peine la grosseur d’un pruneau pour 5.49 $ le kilo. Ça, c’est 2.50 $ la livre pour les anciens qui ne maîtrisent pas encore le système métrique, ou si vous voulez, environ 89 ¢ la pomme. Wow! Et dire que c’est la saison de la cueillette de ce fruit si bon pour la santé. Alors, je me suis dit que celles que j’ai achetées devaient venir de quelque part en Amérique centrale alors que nos belles grosses pommes Québécoises, cueillies justement par des travailleurs de l’Amérique centrale, devaient être expédiées dans ce coin de pays là. Autrement, comment expliquer pareils prix et surtout en pleine saison de cueillette.

Quelques minutes plus tard, je roule sur le stationnement de cette même épicerie qui n’est pas meilleure ou pire qu’une autre et j’observe le parc automobile qui s’y trouve. Double wow wow!!! La moyenne d’âge des voitures sur le stationnement devait être d’environ deux ou trois années au plus, alors que le prix moyen d’achat… ou de financement devait se situer aux environs des 35 000. $ par voiture. « Cou donc que j’me suis dit. Suis-je sur une autre planète? »  Ensuite, je passe faire le plein d’essence. De grâce, les vendeurs d’essence, cessez de me prendre pour un idiot avec votre « virgule 9 » au bout du prix. 1.56, 9 $ le litre, cela fait à un dixième d’un cent près, 1.57 $ le litre, soit une moyenne de dix cents plus chers le litre que presque partout en province et plus de 20 cents le litre plus cher qu’à l’Île-du-Prince-Édouard. Donc, encore une fois pour ceux qui pensent encore en gallons, cela fait 7.13 $ le gallon impérial d’essence, soit environ 45 ¢ de plus que partout en province pour ce même gallon d’essence. Voilà qui explique peut-être pourquoi on est passé si vite au système métrique au Canada, car autrement, il y aurait peut-être eu révolte, qui sait?

En arrivant à la maison, je fais une petite recherche sur les revenus de mes concitoyens madelinots. Une grosse surprise m’attendait encore. J’en suis presque tombé en bas de ma chaise. Qui paraît qu’après le Bas-Saint-Laurent, ce sont les Madelinots qui bénéficient de la plus haute moyenne salariale annuelle de tout l’Est du pays, soit 29 000. $ par année par habitant. « Bon! ne paniquons pas que j’me suis dit encore une fois ». Il faut trouver qui gonfle cette moyenne, car après tout, même si je ne suis pas de ce nombre de chanceux, je ne suis pas le seul. Les assistés sociaux, les gens sur le chômage après 14 semaines de travail non plus, du moins ceux qui ne travaillent pas au noir. Les petits salariés des divers services en boutiques, en services de cuisine, de restauration, de petites livraisons, de soins à domicile… etc. ne font pas ce salaire là non plus. Les artistes, les nombreux travailleurs autonomes, bien des retraités du secteur public et parapublic n’atteignent pas cette moyenne là, eux non plus. Évidemment, beaucoup se situent autour de cette moyenne, tout juste un peu plus bas, tout juste un peu plus haut. Les salariés temporaires de l’État, les occasionnels des services hospitaliers et du monde de l’enseignement. Les pêcheurs????...Certainement pas tous. J’en connais certains qui tirent le diable par la queue aussi. Alors qui gonfle la moyenne? Serions-nous de la génération héritière de sommes colossales de nos parents décédés? (Ce n’est pas mon cas, je le souligne ici). À moins que ce ne soit une certaine élite bien calée dans son importance stratégique et qui empoche par un pouvoir de chantage, au nom de sa nécessité sociale, culturelle, politique et économique, le gros lot de la masse monétaire disponible sur le marché? Hélas, cela demeure difficile à illustrer et encore plus à prouver. À vous alors cher lecteur de trouver « la crosse » comme le dit le dicton populaire, car moi, j’y perds mon latin.

Une question pertinente.
« Seriez-vous capables de vivre avec 34 semaines de revenus par année? Fort probable que non. En Haute-Côte-Nord, c’est pourtant la nouvelle réalité de nombreux travailleurs saisonniers.» Ici, je viens de transcrire le titre d’un article rédigé par Charlotte Paquet de l’agence QMI en date de mercredi le 3 octobre 2012. Comme une année comporte habituellement 52 semaines, les travailleurs saisonniers de cette région se voient privés totalement de revenus pendant une période de 18 semaines. Un beau trou dans le budget qui, selon certains citoyens de là-bas, vise à forcer les travailleurs saisonniers à aller travailler plus au Nord, là où il y a de l’emploi, comme à Sept-Îles par exemple. Belle initiative pour dépeupler une région s’il en est une, je me suis demandé à la lecture de cet article, ce qui va advenir des Îles de la Madeleine lorsque le gouvernement fédéral aura décidé de mettre totalement en application sa nouvelle réforme de l’assurance-emploi. Du même souffle, avec mes pommes à plus de.89 ¢ chacune et le litre d’essence à 1.57 $ le litre, je me suis aussi demandé comment allaient faire les plus démunis de notre société pour satisfaire ne serait-ce que ce petit besoin bien fondamental; manger sans être obligé de tricher dans les lois sociales actuelles. À l’heure des enquêtes « marteau » et commission Charbonneau, ne me demandez pas de pointer du doigt celui ou celle qui se fait compter les souliers dans le garde-robe par un enquêteur quand on le soupçonne d’avoir pour compagne une autre personne bénéficiaire. Une personne partageant le même logement pour simplement en arriver à manger et payer son loyer avec son maigre 600. $ par mois. Essayez ça pour voir, vous les bien pensants qui croient que tous les assistés sociaux sont des paresseux qui profitent du système. S’il y a des profiteurs aujourd’hui, ils portent des noms bien connus et je ne souhaite qu’une chose, bien que je doute qu’elle s’accomplisse. C’est que le résultat de l’enquête Charbonneau va forcer ce qui reste d’honnêtes personnes dans nos sociétés civiles à aller plus loin dans leurs enquêtes et étendre leurs recherches partout en province. J’ai bien écrit; partout en province et pas seulement sur l’Île de Montréal ou à Laval.

Enquête Charbonneau… et les autres.
À écouter ce qui se dit pendant les audiences de cette enquête, il est facile de percevoir toute l’ampleur du cancer qui ronge notre société politique et économique actuelle. Aussi, il devient évident que par un tel portrait d’une réalité que seuls nos gouvernants refusaient de reconnaître, l’on peut soupçonner que ces systèmes de vol qualifié n’existent pas seulement dans le monde de la construction. Et si on allait voir dans les transferts bancaires vers les paradis fiscaux, les tractations entre les producteurs et vendeurs de produits pharmaceutiques, les mégas entreprises qui achètent des terres productrices de nourriture pour les transformer en produits pétroliers… etc., etc. Si le monde internet comporte ses horreurs et ses grands trous dans le portrait qu’il projette du genre humain, il a au moins cette qualité de montrer aussi toute l’ampleur de la corruption et la magouille qui règne un peu partout sur la petite boule bleue de notre galaxie. Il s’agit peut-être là, d’une chance unique pour réveiller les bons citoyens qui le demeurent afin de faire front commun contre toute cette racaille. Là est l’espoir, mais je vous gage que bien des gens travaillent ardemment à réduire au silence tous ceux et celles qui peuvent encore parler.

Et si chez nous, aux Îles, on cessait de voir tout en rose, réconforté dans notre aveuglement par tout ce qui nous amuse plutôt que ce qui nous dérange. Peut-être que notre nombril nous semblerait un peu moins joli ou à la bonne place. Quand on a la tête sous l’eau on voit flou. Seuls ceux qui ont des masques voient clair et présentement, je doute que les porteurs de masques soient pour la très grande majorité, les meilleurs éléments de notre société insulaire. On nous dit que la température moyenne de nos eaux de surface a augmenté de deux degrés cette année. Voilà qui, risque d’attirer des requins et croyez-moi, il y en a certainement dans nos eaux « terrestres ».

Bonne réflexion à toutes et à tous.
GG

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire