dimanche 7 juillet 2013

Entre l’eau et le feu

Québec brûleLe Québec brûle, explose et se fait voler de toutes parts. Je me demande si, par laxisme, incompétence, esprit mercantile ou terrorisme, quelqu’un, quelque part, ne souhaite pas voir ce pays s’effondrer.

Mon coeur pleure avec les victimes et surtout avec les familles de ces malheureux. Puissent-elles trouver réconfort dans l’amitié que leurs prochains leur portent et dans une justice qui leur fournira au moins, un sens et qui sait peut-être, une explication à tout ça.

 

Une bouteille à la mer

Ni naufragé ni désespéré sur une Île déserte, quoiqu’il y aurait matière à lancer un message encapsulé en plein centre de l’univers galactique si l’on considère l’état de notre pauvre planète actuelle; mes pensées errent au fil de l’eau, probablement juste à la hauteur des ailes de ce fou de bassan qui suit le bateau depuis plus d’un quart d’heure.

Bien sûr je ne l’ai pas jetée à la mer cette bouteille, puisque cela est interdit par les normes antipollution sur les navires. Certains me trouveront un peu trop respectueux de l’environnement, mais imaginez quelle pollution additionnelle cela causerait sur les rives et au fond de notre pauvre fleuve Saint-Laurent s’il fallait que 300 à 800 croisiéristes jettent, chaque voyage, une bouteille à la mer.

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Eh bien non! Je suis sur le pont arrière du CTMA VACANCIER et dans son sillage rapetisse bien lentement la silhouette du Rocher Percé. Rocher mythique dont la seule qualité fut d’avoir un trou. Loin de ridiculiser cet aspect de la nature, j’avoue trouver cela plutôt génial. La nature nous donne de ces leçons parfois. Quel humain aurait pu imaginer, voir bâtir une falaise aussi escarpée qui à l’air d’un navire s’avançant vers l’océan et avec de surcroit, un trou dans sa coque. Personne bien sûr et pourtant, ce trou, ce rocher avec son trou, de par sa particularité et sa beauté, aura fait vivre des centaines de personnes qui en ont tiré profit depuis plus d’un siècle. Voilà, je vous ai averti. Alors que mes pensées tombaient lentement dans le sillage des hélices du bateau, je me suis pris à imaginer le texte que j’aurais inséré dans une bouteille à la mer. Une bouteille en verre, pas une bouteille de plastique qui aurait encore ajouté à la saleté de la planète, mais une bouteille véritable dont le manuscrit à l’intérieur aurait pu dire à peu près ceci :

Cher ami humain.

J’ose espérer que plus de cent années sont passées depuis le jour où j’ai glissé ce message dans une bouteille. Peut-être ne pourras-tu pas le lire parce que mon langage aura disparu. Peut-être es-tu un robot doté d’une mémoire de traduction, alors là, je te salue et te prie de porter ce message à ton maître. En toute franchise, j’ose croire que c’est toujours un être humain qui est ton maître.

Alors, voici! Nous sommes le 6 juillet en l’an 2013. Je navigue en plein milieu d’un endroit qu’on appelle le golfe St-Laurent. L’avenir m’inspire et m’inquiète en même temps. Je l’aime ce fleuve majestueux qui se transforme en une mer à perte de vue. Une mer bleue, presque vierge malgré tous les polluants qu’on y a jetés sur ses profondeurs, une mer comme le ciel ou j’espère m’y rendre un jour, une mer qui enveloppe de bonheur ceux et celles qui y croient.

Ton univers doit être certainement différent du mien. Tu as peut-être des poumons en acier, des jambes en alliage, des bras puissants en kevlar ou autre produit encore plus moderne. Ton habitat est probablement fait d’immenses tours de plusieurs centaines d’étages et tu voyages entre la terre et les planètes aussi facilement que moi, en ce moment, je voyage entre mes Îles et la terre ferme la plus proche. Et si c’est le contraire de tout ça et que tu habites une caverne et tente de défricher ce langage, je prie pour qu’il te soit resté une valeur qui existe toujours ici en ce siècle, même si elle se fait parfois de plus en plus rare. Cette valeur, nous l’appelons amour et c’est bien difficile à expliquer. Malheureusement, nos robots actuels ne sont jamais arrivés à la définir, mais j’ose espérer que malgré ton corps qui est sans aucun doute différent du mien, il te reste un cœur. Un cœur peut-être fait de pixels et de mégabites, mais un cœur tout de même, un cœur toujours capable d’aimer.

Voilà, c’est le message que je souhaite te transmettre dans cette bouteille à la mer. Un message éternel, un cadeau éternel que je te souhaite de déchiffrer. Tu y trouveras sans doute un effet secondaire, mais je te rassure tout de suite, ce n’est absolument pas désagréable ni dangereux. Ici, en 2013, sur cette terre, nous appelons ça… le bonheur.

GG

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