lundi 17 février 2014

Histoire d’une passion Partie 1 (suite 13)

Cumul d’obstacles, mais trop tard pour arrêter.

L’année 1993 en aura été une de courses à obstacles. Le projet de mes rêves s’avérait beaucoup plus coûteux que je ne l’avais estimé au départ, même si j’avais doublé ma première évaluation. Évidemment, la majorité des surprises n’étaient pas en lien direct avec l’avion comme tel, mais bien avec tout ce qui entoure un tel projet. De plus, il faut vivre une vie « normale » en dehors de ce que j’appelle « sa folie ». Des jours, je me suis demandé si j’étais le seul à demeurer si obsédé par un rêve dont des forces externes à moi-même m’avaient privé de la réalisation.

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Pourtant, chaque fois que j’ouvrais un livre quelconque, je tombais toujours sur des personnages qui avaient triomphé envers et contre tout, même au péril de leur vie. Richard Bach, St-Exupéry et bien d’autres alimentaient mon courage. Ma santé semblait tenir le coup, avec des pilules bien sûr, mais je me motivais constamment en me disant qu’il y avait pire que d’échouer et c’était de ne pas essayer jusqu’au bout. J’avoue cependant que j’avais parfois de la difficulté à évaluer la définition de l’expression : « jusqu’au bout ».

La peinture

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Toutes ailes déployées, il prenait toute la place devant ma maison. La peinture n’était pas terminée, mais le blanc, la couleur du premier avion que j’ai vu quand j’étais enfant, fut mon premier choix sans aucune hésitation. Sur la photo du bas, mon cher ami Norbert semble bien se demander si ça va finir par voler tout ça!

Enfin, le recouvrement de mon appareil était terminé. Une belle toile professionnelle en recouvrait toute la carlingue et les membrures. Le plus impressionnant était les ailes. Aussi, il ne fallait pas oublier le poids ajouté sur l’ensemble de cet avion. L’air de rien, il fallait noyer la toile d’une sous-couche de peinture et y ajouter trois couches supplémentaires avec léger sablage entre chacune d’elles. Le tout devait donc permettre une durabilité pouvant varier entre 10 et 20 années, dépendamment de l’entretien et de l’exposition aux éléments naturels.

Inévitables « à côtés » (extraits de mon registre de construction)

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Petite pause nécessaire ici. Pause de bardeau sur la maison, déplacement d’une armoire afin de placer un frigo neuf et surtout plus grand, bâtir une rallonge de comptoir pour y placer un lave-vaisselle, achat d’un téléviseur neuf et d’un appareil vidéo, lavage de la maison et peinture en double couche partout, puis pour finir, pose de parquets sur l’ensemble des planchers. Je devais bien cela à Jeannine, d’autant plus que sa patience exemplaire, le partage des coûts des modifications de la maison et son support moral à toute épreuve dans la réalisation de mon projet, valaient bien un temps de pause à consacrer à la maison et à notre confort personnel. Résultat : 10,000.$ d’emprunt, budget défoncé de 2,000.$ et dépenses supplémentaires (de ma part) afin de construire une remorque pour y remiser l’avion une fois terminé. D’ailleurs, Jeannine et moi avons bâti cette remorque en pièces détachées d’une grandeur totale de 7 pieds x 7 pieds x 17 pieds (2,13 m  x  2,13 m  x  5,18 m) en 3 jours seulement et pour la modique somme de 1,500.$… résultat de l’esprit borné d’un gérant d’aéroport qui ne voulait rien entendre de la possibilité de remisage de mon appareil sur « son aéroport ».

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Devant la maison de mes parents. Une envergure de 30 pieds (9 mètres) d’un bout d’aile à l’autre avait de quoi impressionner les conducteurs de voitures de passage juste au pied de cette photo.

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Impatient de voler, je m’assoyais dans le cockpit le plus longtemps possible, chaque fois que la température me permettait de le sortir… et je rêvais en attendant le jour J.

Nous avons donc terminé tout ce boulot le 23 décembre 1993. Il ne restait plus qu’à se remettre au boulot après les Fêtes et à me promettre de voler aux commandes de mon appareil quelque part en 1994.

La suite…lundi prochain.

GG

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