lundi 8 septembre 2014

Récit à vol d’oiseau

 

Fou de Bassan gg

L’enfant et le fou de Bassan

C’est bien connu des enfants, mais les adultes ne le savent pas, ou ils l’ont oublié. Les oiseaux parlent et les enfants leur répondent.

— Salut le fou

— Le fou de Bassan, je te précise.

— Ah oui! Et pourquoi un pareil nom?

— Mais ce sont les hommes qui me l’ont donné ce nom, et d’ailleurs, cela me fait rire.

— Mais c’est fou ce que tu fais, non?

— Pas tant que ça cher petit. Vous les hommes, vous devez vous inventer des filets, des lignes à pêche, des bateaux pour pêcher. Vous devez vous construire des avions pour voler.

Et l’enfant de dire

… mais c’est là le génie de l’homme.

— Ah tu trouves! Regarde-moi comme il faut. Je flotte comme un bouchon et puis tu as vu ce profil? Tu as vu l’envergure de mes ailes? Je vole à une vitesse fantastique et je peux monter, monter bien haut et faire un plongeon de plus de cent pieds de hauteur et entrer dans l’eau à 160 km/h puis ne ressentir qu’un petit frisson sur mes plumes. Mieux encore, je peux voir un poisson à plus de 30 pieds sous l’eau et lui foncer dessus comme une flèche.

— Hum! Je n’avais pas pensé à ça… dit l’enfant. Et comment on fait pour devenir oiseau?

— Écoute! Je vais te confier un secret. 

Tout est beau dans l’univers. Tu devrais voir ce que je vois juste avant un grand plongeon. Une mer émeraude, des rivages d’or, des îles ocre et vertes, la blancheur des embruns se mêlant au grès des falaises.

oiseaux 035

Et ces paresseux de goélands qui ne bougent même pas les ailes et qui volent en flânant autour des bancs de poissons que nous découvrons pour eux.

— Mais tu n’as pas de mains, pas de pieds.

fou de Bassan

— C’est vrai, mais j’ai des palmes et des plumes, des ailes et un sacré profil. Même mon maquillage est naturel et il faut l’avouer, assez beau… pas vrai?

— Sacré vantard de dire l’enfant, mais je l’avoue, tu viens de me donner une idée. Un jour, je serai pilote d’avion, parce que je veux voir le monde comme tu le vois.

— Pas comme je le vois petit, mais comme les anges le voient.

Et sur ce, le petit regarda le fou de Bassan s’éloigner du rivage avec toute la grâce qu’on lui connait. La rencontre avait été courte, mais elle avait fait naître dans l’esprit de l’enfant, le rêve de ce qu’il allait devenir.

GG

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