lundi 1 septembre 2014

Portraits de croisières

 

Les sacs à dos invisibles

Départ CaM (1)

Vingt et une croisières et je cherche encore celle qui sera la copie d’une autre. Pas une n’est semblable, pas un passager qui en ressemble un autre. Tous ces gens, tous ces groupes sont différents, chargés de leurs hommes ou femmes aux sacs à dos invisibles, aux sacs à dos remplis de leur vie individuelle.

Une ici qui se cherche un nouveau compagnon, l’autre là-bas qui noie sa récente peine d’amour autour du bar. L’un ici qui rit en dehors, mais pleure en dedans la perte d’un être cher. Et cet autre qui répète à qui veut l’entendre que son mari, décédé depuis 5 ans, lui manque toujours.

Ici, un couple rigole, jouant avec son bonheur alors que quelques enfants courent dans les coursives comme à la fête chez le Père Noël.

Tous ces gens, ils ont tous un sac à dos invisible, rempli de petits et grands bonheurs, de petits et grands malheurs, mais ils sont ensemble sur ce grand bateau. Un bateau qui les rapproche les uns les autres. Sur un bateau de 425 pieds ou 125 mètres, ils n’ont pas le choix. Les sacs à dos invisibles se touchent souvent. Ils font rire, ils font pleurer parfois. Ils révèlent surtout qu’au fond, les humains sont tous pareils. Ils cherchent le bonheur sur un pont de navire, un sourire après un pas de danse, une vie de sérénité, de contemplation devant la mer. Une mer d’oublis, une mer les arrachant à ces souvenirs douloureux pour les consoler, loin de leur quotidien, loin de leurs petites misères.

Sur le navire, ils sont quelqu’un d’autre, c’est-à-dire qu’ils sont eux-mêmes, libérés de leurs contraintes journalières et s’ils le veulent bien, ouverts à tout ce que la mer et les Îles peuvent leur offrir.

Basilique OLYMPUS DIGITAL CAMERAVille LongueuilFleuve

La beauté d’un paysage, l’immensité de l’océan, l’accès au plaisir, mais aussi à la contemplation, la méditation, la conscience d’exister. Ils et elles sont… les vrais croisiéristes.

GG

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