dimanche 14 décembre 2014

Dialogue entre Dieu et Jésus la veille de Noël

Par Georges Gaudet   georgesgaudet49@hotmail.com

*Comme à chaque période des Fêtes,  je vous offre à vous lectrices et lecteurs, un conte de Noël de mon cru. J’ose espérer qu’il vous plaira. Aussi, j’en profite pour vous informer que ce blogue sera silencieux jusqu’au 12 janvier 2015 afin de profiter, ma compagne Dominique et moi, d’une période bien à nous pendant ce temps bien particulier de l’année. Je vous souhaite donc un JOYEUX NOËL et une BONNE ANNÉE à vous toutes et tous en plus de vous dire au revoir à l’an prochain.  

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Collage de Georges Gaudet

C’est plutôt tranquille dans le ciel et Dieu est assis sur son gros divan nuageux. Il s’ennuie quelque peu et appelle son fils sur twitter, question de savoir s’il viendrait faire un petit tour. Ensemble, ils pourraient observer ce qui se passe sur la terre en cette veille de Noël. Jésus répond à l’appel même s’il était bien occupé à discuter hockey avec Jean Béliveau.

Jésus: — bonjour Père. Que regardez-vous?

Dieu : — entre fils, et assied toi. J’étais en train d’observer mon univers et je me suis arrêté sur ce qui se passe sur la terre. C’est bientôt Noël en bas. Tu sais que St-Nicholas ne doit pas être très content de ces temps-ci. On l’a même remplacé par ce gros bonhomme rouge et blanc qu’ils appellent le Père Noël. Il est pas pire le bonhomme, il donne bien des cadeaux, mais St-Nicholas risque de passer dans l’oubli si ça continue comme ça.

Jésus: — Ne vous en faites pas Père. Les humains sont comme ça et St-Nicholas, avec son caractère, risquerait d’envenimer les choses si vous le redescendiez sur terre. Peut-être que si j’y retournais, je pourrais faire quelque chose.

Dieu : — non, non, non, fils. Ne trouves-tu pas que tu en as assez bavé lors de ta dernière crucifixion? Tu sais, il reste encore de bonnes âmes sur cette terre malgré tout ce qui ne fonctionne pas. Et puis, il doit bien te rester quelques anges qui pourraient discrètement arranger le sort de certains malheureux, sans que ça paraisse trop. Qu’en penses-tu?

Jésus: — possible, mais les archanges sont tous occupés. Michael est toujours en train de mettre des bâtons dans les roues à Lucifer et Gabriel, lui passe son temps à consoler des vierges, mais j’avoue qu’il n’en reste plus beaucoup par les temps qui courent. Peut-être que je pourrais lui demander de parcourir avec ses anges une partie du monde, particulièrement auprès des enfants qui vivent la guerre tous les jours.

Dieu : — bonne idée mon fils. Ah tu sais, il y a des fois où j’en veux tellement à ce Lucifer. Brillant comme il est, il a fallu qu’il n’en fasse qu’à sa tête et tente de m’imiter au lieu de suivre mes directives. La terre et les humains ne seraient pas ce qu’ils sont s’il m’avait écouté. Des fois, j’ai envie de tout effacer et je me demande si j’aurais envie de recommencer une telle expérience, même sur une autre planète.

Jésus: — retenez-vous Père. Vous savez que Marie n’aimerait pas du tout que vous fassiez disparaître l’humanité. Même si c’est sans vous avoir demandé la permission, elle a fait de tous les humains, ses enfants, indépendamment de leurs qualités et de leurs défauts. Après tout, chaque fois que ce diable de Satan fout la pagaille sur cette terre en dressant les peuples les uns contre les autres, en appauvrissant la presque totalité des habitants de cette terre, il en sort toujours des âmes exceptionnelles qui surgissent de nulle part et qui font à elles seules, plus de bien que tout le mal qui existe.

Dieu : — Tu as probablement raison fils. Et alors, que faisons-nous pour cette nuit de Noël? Je vois des prisonniers qui tremblent, des enfants qui ont faim, des gens malades et certains d’entre - eux pensent que c’est de ma faute. Tu sais que je ne peux quand même pas directement intervenir sans leur enlever toute liberté de choix, surtout celui de leurs chefs.

Jésus: — Je vous comprend Père, mais cela ne vous empêche pas de vous servir des bonnes âmes qui ne demandent qu’à servir leurs frères et sœurs en proclamant votre parole. Et puis, avec un petit coup de pouce de certains anges et archanges, discrètement, certaines personnes pourraient certainement s’en tirer. Il ne suffit que d’un ange invisible qui siffle derrière l’oreille du pire des renégats pour qu’il fasse quelque chose de bien, même sans se rendre compte pourquoi il le fait.

Dieu : — J’aime bien ton idée Fils, mais c’est un peu tordu, ne trouves-tu pas?

Jésus: — oui Père, je l’admets. Pardonnez-moi, mais vous savez que j’ai fréquenté les pharisiens lors de mon passage sur terre et puis, depuis ce temps, je m’intéresse beaucoup à la politique mondiale, l’Américaine en particulier, la Russe bien sûr et même la Québécoise. J’en ai d’ailleurs beaucoup appris récemment sur cette dernière. Le truc, c’est de tourner quelque chose de pas très bien en quelque chose de vraiment bien. Le gouvernement du Québec ne peut y arriver, mais nous, vous et moi Père, avec votre aide, nous pourrions y arriver. Nous pourrions commencer par pirater Twitter, Facebook, Outlook et tous les autres, puis les saturer de bons messages de paix, de conseils sur le plaisir de donner et pourquoi pas, révéler les comptes en banque de certains riches disons… pas très catholiques.

Dieu : — ah là, non, je t’arrête Fils. La dernière fois que tu as refusé les propositions de Satan dans le désert, tu sais ce qui t’est arrivé. Ils t’ont crucifié. Alors, les riches, ne touche pas à ça et il y a toujours le risque de devenir comme eux. Mieux vaut se concentrer sur les bontés à distribuer aux plus malheureux, surtout en cette nuit de Noël. N’oublie pas que c’est ta naissance que la très grande majorité de l’humanité fête en cette nuit bien spéciale… à part Target, Costco, Walmart et quelques autres bien sûr.

Jésus: — D’accord Père. Pardonnez-moi cette errance. Je vais de ce pas recruter quelques anges pour m’aider et nous allons faire un petit tour de Terre sur le coup de minuit. Après tout, je dois bien cela à ces bonnes âmes qui ne cessent de porter mon message d’amour envers et contre tout, même dans les endroits les plus envahis par la haine.

Dieu : — C’est ça Fils et merci de ta visite puis quand tu reviendras, passes donc chez ta Mère et apporte-moi quelques biscuits au gingembre. Il n’y a qu’elle pour en faire des si bons.

Sur ce, le Fils salua son Père et quitta le lieu paternel pour aller rejoindre l’aéroport des anges.

Un café chaud 1

Photo d’origine inconnue prise sur internet

* Et c’est ainsi que pendant la nuit de Noël et le matin qui suivit, un homme immensément riche, sans savoir pourquoi, partit avec un lot de billets de banque et les distribua à tous les sans-abris qu’il rencontra sur la rue de sa ville. Une femme qui avait tricoté quelques dizaines de paires de bas de laine au cours de l’année fit le tour de tous les centres d’hébergement afin de donner tout ce qu’elle avait produit au cours de l’année. Un enfant qui ne savait plus que faire de sa grande armoire remplie de jouets décida subitement de forcer ses parents à l’accompagner dans le pire coin de la ville et donna tous ses jouets aux enfants qu’il rencontra. Une femme qui vit un clochard se sauver avec son combo Big Mac alors qu’elle avait le dos tourné, courut après lui pour le lui offrir et lui en payer un autre de surcroit. Un homme assis auprès du lit de son enfant atteint d’une grave maladie vit tout à coup son enfant sourire pour une première fois depuis des mois. Les médecins n’y comprenaient rien, car ils ne pouvaient que constater sa guérison, une chose impossible à leurs yeux. Au cours de cette nuit bien spéciale, des centaines de choses inhabituelles comme ça se produisirent et personne n’y comprenait rien. D’ailleurs, un autre phénomène se manifesta sans que les gens puissent l’expliquer. Toutes ces personnes qui, par centaines, se portèrent au secours de leurs frères ou sœurs virent leur cœur éclater de bonheur. Un bonheur inexplicable, un bonheur qui donnait envie de crier de joie, un bonheur qui donnait l’impression que quelqu’un leur avait sifflé à l’oreille ce qu’il fallait faire pour être heureux. Pendant un court instant, par une toute petite fenêtre ouverte sur le paradis, des gens ont vu comme dans un film sur YouTube, le Juif donner la main au Palestinien, l’homme blanc tendre la main au noir, le chrétien au musulman, les hommes et les femmes, dans un élan d’égalité et d’amour, s’embrasser chaleureusement. Pour un instant, ce fut vraiment Noël, même que Dieu, de son nuage, en pleurait presque.

Joyeux Noël à toutes et à tous.

GG

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