Lettre au Père-Noël
*Lette
imaginaire qu’un jeune enfant souhaite envoyer au Père-Noël.
Cher Père-Noël
Avant de te faire connaître
ma liste de cadeaux, j’aimerais te raconter une petite histoire.
On te l’a peut-être déjà dit,
mais je t’en informe quand même aujourd’hui, juste au cas où. Savais-tu que tu
as remplacé un autre personnage du temps de Noël? Oh! Je ne t’en veux pas et
crois-moi, ce n’est pas un reproche. Qui pourrait reprocher à un gentil
vieillard à barbe blanche de distribuer des cadeaux par toute la terre à de
jeunes enfants qui croient en lui? Ce serait pour le moins mesquin et mal avenu.
Non, loin de là mon intention, mais je voudrais te parler de l’autre personnage
que tu as remplacé. Qui paraît qu’il s’appelait Jésus. On dit qu’il serait né
quelque part au Moyen-Orient, dans une ville qui s’appelle toujours Bethléem,
même qu’il serait né dans une étable. Certains disent qu’il n’est pas né à
Noël, mais plutôt au mois d’avril, mais qu’importe. Toujours est-il que ce
jeune bébé qui s’appelait Jésus, était celui qu’on fêtait à Noël avant que de
grosses compagnies donnent naissance à un gentil vieillard tout habillé de
rouge et blanc, capable de donner des cadeaux à tous les enfants sages.
Bon! Je reviens au Jésus dont
je te parlais. Qui paraît qu’il a eu une vie bien spéciale. Une fois adulte,
vers l’âge de 30 ans, demande-moi pas pourquoi, mais il s’est ramassé dans le
désert pendant 40 jours. Il a dû manger des sauterelles pour survivre et pas
grand-chose de plus. Suite logique des choses, quand il a retrouvé son chemin
après ces 40 jours, qui paraît qu’il a rencontré le diable. Certain qu’à ne pas
manger pendant presque 7 semaines, c’était assez pour avoir des hallucinations,
mais disons qu’il est aussi possible que le diable ait ses routes spéciales
pour parler aux humains. Donc, après les présentations, Lucifer, car c’était
son nom, lui a proposé un « deal ».
Joins-toi à moi et je te garantis qu’ensemble, on va régner sur tout ce monde
et en toute puissance. Rien ni personne ne pourra nous battre. Toute cette
terre m’a été donnée et il y a rien que toi, avec ton entêtement, qui risque de
m’empêcher de régner partout. Alors, à nous deux, on pourrait se partager le
magot et prendre nos aises.
Le problème, c’est que Jésus,
il a dit « NON » et a envoyé Lucifer promener pour ne pas dire
un autre gros mot. Lucifer n’a pas aimé, mais il a dû faire avec. À l’époque,
dire non à Lucifer, c’était comme aujourd’hui dire non à une bande de motards
ou encore pire, à un gang de politiciens corrompus qui te demandent une liste
de prête-noms ou encore à des organisateurs politiques qui savent très bien
dépenser l’argent des autres sans jamais toucher la leur. Alors, Jésus est
parti avec son baluchon et pendant 3 années, il a fait « chier », excuse-moi pour ce gros mot, maman n’aime pas
que je l’utilise, mais c’est la vérité vraie; pendant 3 ans, il a fait « chier » Lucifer. Il a
commencé par dire que la plus grande force de l’univers, c’était l’amour et il
l’a prouvé. Il a dit que tous les enfants du monde avaient droit à l’amour, à
la sécurité, à l’innocence. Il est même allé jusqu’à dire que son paradis à lui
ressemblait au royaume des enfants. Ensuite, il s’est laissé laver les pieds
par une femme, elle lui aurait même mis du parfum dessus avec ses longs
cheveux. Il en a libéré une autre que des hommes voulaient tuer avec des
pierres et il a guéri des tas de personnes. L’esclave d’un Centurion romain, le
fils d’une femme qui a simplement touché le bas de sa tunique, une bande de
lépreux… etc. Il a tellement fait du bien à tant de monde, que de peur qu’on le
nomme roi, les hommes de main de Lucifer l’ont crucifié. Et puis, même là, il
leur a pardonné.
Alors, tu vois Père-Noël,
c’est la naissance de cet homme-là qu’on fêtait avant ton arrivée. Aujourd’hui,
il y a des méchants qui bombardent des villes entières, qui imposent leur
religion sur d’autres humains, qui tuent hommes, femmes, vieillards et enfants
sans raison autre qu’ils ne pensent pas comme eux. Ils vont même jusqu’à foncer
dans les foules avec de gros camions, la mort déjà inscrite dans leurs yeux
égarés. Ils haïssent les femmes au point de les cacher à la vue des autres et
les considèrent moins que leur propre cheptel de bétail. D’autres ne font pas
mieux. Ils achètent et vendent des esclaves aux plus offrants pour de la
prostitution. Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais je suis certain que
toi tu le sais. Pourtant, le message de ce Jésus demeure toujours d’actualité.
Il me semble que ce n’est pas compliqué. « Aimez-vous les uns les autres comme
moi je vous aime » et quand on aime comme ça, c’est certain qu’on n’a
pas envie de tuer quelqu’un. C’est quand même pas compliqué un message pareil.
À ce que je sache, ce n’est pas une question de référendum! Alors, Père-Noël,
maintenant que tu sais cela et que bien des gens ne le savent pas, je vais te
demander quelque chose de bien spécial.
Dans ta distribution de
cadeaux à travers le monde, pourrais-tu glisser dans chaque cadeau une petite
fiole d’amour? Qui paraît que ça ne coûte rien et que ça se multiplie comme des
petits pains. Je suis certain que tes lutins prendraient plaisir à en fabriquer
des millions avec plaisir, car on dit aussi que de donner ces fioles d’amour,
c’est comme si on en recevait cent fois plus.
Maudite bonne affaire. Oh!
pardon Père-Noël, j’aurais dû dire : « Voilà
une bonne affaire à ne pas manquer. »
Sincèrement :
Un enfant que tu connais
Adresse : Quelque part au Québec, dans le Canada.