lundi 12 septembre 2016

Petit texte de fin d'été

Petit texte de fin d’été

Non, je n’ai pas été paresseux au cours de l’été, mais j’avoue avoir préféré le défi des histoires et contes en croisières de même que les nombreuses heures à terre pendant la pause hebdomadaire afin de continuer la réparation de mon petit voilier.

Voici que l’été achève et notre contrat aussi en tant qu’artistes invités sur le CTMA VACANCIER. 

Depuis cinq années, les souvenirs s’empilent à un rythme dont le cerveau n’arrive pas à en démêler les partitions. Que de gens formidables nous avons rencontrés. Certains diront : - et aussi les casse-pieds ? Eh bien, comme partout ailleurs, les sociétés ont leurs exceptions, mais dans la très grande majorité, ma compagne et moi avons côtoyé de belles âmes, quelques fois cachées derrière un masque de crainte, d’angoisse ou de peur. Tous les vendredis de l’été, beaucoup sont montés à bord avec un visage interrogateur pour ne pas dire angoissé. Quel plaisir ce fut à chaque fin de croisières de les voir quitter le navire, larmes de joie aux yeux, l’au revoir facile et souvent avec la promesse d’y revenir une autre fois.
Bien sûr, tout ceci n’est pas facile à réaliser en tant qu’équipage ou animateurs, que ce soit en ateliers d’écriture, en conférences à saveur de contes, en soirées dansantes où en toutes autres activités ayant pour but essentiel de faire oublier aux voyageurs, un quotidien qu’ils souhaitent mettre de côté pendant quelques jours ou quelques semaines. Je m’en voudrais aussi d’oublier le travail ardu de tout l’équipage du navire. De la salle des machines à la timonerie en passant bien sûr par le service aux passagers, que ce soit aux cuisines, aux endroits des repas, aux services de loisirs et encore plus particulièrement, au service des chambres. Il y a des gens en ce domaine qui méritent bien plus qu’un simple remerciement. Ces femmes, méritent toute notre admiration.


« Le Forban »
 
Au moment de quitter les Îles, mon voilier « Le Forban » ne m’aura donné qu’une seule journée en mer du Cap-Vert. Alors, je l’ai bien bichonné pour qu’il passe un hiver sans dommage et avec l’espoir d’en profiter bien plus l’an prochain… si Dieu le veut. Il ne lui manquera que trois bouchons d’étanchéité en des caissons hermétiques faciles à atteindre et un support moteur amovible, mieux adapté que celui dont il est équipé présentement. Les prochains neuf mois seront donc consacrés aux rêves de bons vents et d’explorations des berges des Îles en 2017, lors de nos prochaines escales aux Îles.

Souvenirs, souvenirs.
 Comment oublier ces nombreuses sorties cyclistes, que ce soit sur le beau circuit de Chandler en Gaspésie,
le tour du Saint-Laurent en prenant la traverse de Lévis afin de rouler jusque Saint-Romuald puis traverser le pénible pont de Québec pour revenir par le boulevard Champlain et ce jusqu’au port d’attache de notre navire.
Montréal n’étant pas en reste, le canal Lachine, Verdun et surtout l’Île-des-sœurs, l’estacade du pont Champlain, le canal des écluses, le parc Jean Drapeau,
le pont de la Concorde et le circuit du Vieux Montréal comme destination finale n’ont jamais fini de nous surprendre agréablement.

Comment oublier cette arrivée exceptionnelle par une journée venteuse
où deux remorqueurs se sont présenté sur la coque de notre gros bateau afin de le protéger d’une dérive improbable à l’intérieur du port de Cap-aux-Meules.
On aurait dit le petit frère et le grand frère protégeant la maison familiale, museaux bien appuyés près de la ligne de flottaison et déploiement d’une force surprenante du plus petit comme en a témoigné le brassage de son hélice à la poupe. Ce fut en des jours pareils que le professionnalisme des marins Madelinots parut dans toute son efficace simplicité.

Et pour finir, comment oublier ce grand détour sur le Saguenay et cet arrêt devant la Vierge de Cap-Éternité.
Que l’on soit croyant ou non, difficile de ne pas y percevoir une atmosphère de respect et de recueillement, un moment ou même le vent, les vagues et les nuages, semblent laisser toute la place à quelque chose de bien plus grand que nous. Que dire de plus, sinon que de vivre tous ces évènements fut un privilège que les hasards de l’existence accordent à si peu. Il s’agit là d’une occasion que nous souhaitons vivre encore autant de fois que la vie, l’amour de la mer et la passion du voyage nous le permettront.

Demain, Havre-Saint-Pierre, l’Acadie et l’attraction de la Basse Côte-Nord.

Georges Gaudet




1 commentaire:

  1. Beau récit ! Je me demandais ce que tu avais fait ces derniers mois, eh bien me voilà renseignée. Profite de la vie mon ami !

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