samedi 3 octobre 2020

 Comme une promesse

« C’est beau la mort, c’est plein de vie dedans »…Félix Leclerc. 


Les feuilles sont presque plus belles juste avant de mourir, un peu comme un baroud d’honneur devant la fatalité. Voilà à quoi je pensais devant l’arbre qui tente depuis quelques années de s’appuyer sur mon balcon. Devant ce monde qui dérape, devant cette laideur humaine, devant l’écroulement de nos sociétés sous le poids de la consommation, de l’exploitation et de l’opportunisme malsain, la beauté de ces feuilles se laissant toucher de mon balcon me rassurait. Ces feuilles me disaient que le temps était venu de faire une pause, de regarder, de réfléchir et comme une promesse, de revenir à la vie, à une vie saine, une vie qui reviendra comme une promesse d’un nouveau printemps, un jour, après que la mort blanche les aura purifiées. Si j’écrivais un livre pour enfant, un livre qui s’adresserait aux adultes, j’y raconterais que les feuilles m’ont parlé, qu’elles m’ont dit que la mort n’existait pas, que ce n’était qu’un passage vers une nouvelle vie, de nouvelles couleurs, une nouvelle chaleur et surtout, qu’il ne fallait surtout pas avoir peur. Et elles ne m’ont pas dit Adieu, mais un simple au revoir, juste avant de tomber en tournoyant comme des centaines de petits anges partant enrichir la terre pour qu’elles reviennent me parler de leur paradis, de leur renaissance, demain, un certain jour de printemps. Et puis tout à coup, ce monde me parut beau, vert, bleu, ensoleillé. Comme l’Amérindien le dit, j’ai entendu Dieu (le grand manitou) respirer et rire à travers ces feuilles, ces arbres, ces écureuils et ces fleurs.

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