mardi 30 octobre 2012


Loin des Îles et avec des dés pipés pleins les poches.

(Désolé: pas de photos cette semaine, sauf une de mes deux petits «forbans» toujours disponibles pour adoption gratuite.)

Avec les derniers évènements qui viennent de secouer tout l'Est de l'Amérique, particulièrement les États côtiers du Nord-Est à cause de l'ouragan Sandy et les coûts faramineux de reconstruction que tout cela va engendrer, les réflexions suivantes prennent à mon avis toute leur importance. Deux pensées me viennent à l'esprit de façon presque spontanée. D'abord, que le réchauffement climatique n'est pas une lubie de l'esprit et que, secundo, les tenants de l'exploitation des produits énergétiques fossiles devraient y penser deux fois plutôt qu'une quant à l'exploitation de ces ressources pour les 20 prochaines années encore. Il est moins cinq quant à la survie de nos sociétés telles que conçues depuis le début de l'ère industrielle. Il est grand temps de nous réveiller et de travailler activement à réinventer notre façon de vivre en collectivité. Autrement, j'ose à peine penser à quoi notre monde va ressembler d'ici les cinq prochaines années. Quant à l'énergie nucléaire, les dernières nouvelles quant à l'état de l'usine du New-Jersey devrait clouer le bec, une fois pour toutes, sur la valeur et la dangerosité  de cette énergie comparativement aux autres alternatives disponibles à ce jour.     

Les élections américaines.
Si j’écris sur le sujet, c’est uniquement parce que quelle qu’en soit l’issue, le résultat va nous affecter tous, même si nous ne sommes pas citoyens de ce pays. Principal voisin du Canada au Sud et  partageant la plus longue frontière pacifique du monde entre deux pays, l’adage bien connu qui dit que lorsque les États-Unis ont la grippe, le Canada tousse, demeure plus vrai que jamais aujourd’hui. Alors que plus de 70 % de nos exportations vont vers la frontière AMÉRICAINE et que 67% de nos importations viennent de ce même endroit, il existe en ces deux pays plus qu’un air de parenté, je dirais même, presque une fratrie dont les effets bénéfiques ou maléfiques peuvent affecter les deux peuples dans leur ensemble. Voici quelques exemples : En 2010, le commerce réciproque entre Canada et les USA fut évalué à 645 milliards de dollars, soit 1,7 milliard par jour. Aussi sommes-nous le plus grand fournisseur d’énergie aux Étatsuniens. Dans les faits, nous exportons plus de pétrole que l’Arabie saoudite  et le Koweït réunis et nous sommes le plus grand fournisseur d’uranium destiné soi-disant à leurs réacteurs nucléaires. Donc, si quelqu’un a des doutes quant à l’importance capitale de l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta sur l’échiquier énergétique de l’Amérique du Nord, il serait temps de réviser leur optique, cela dit sans approuver cette exploitation fossile polluante et menaçante pour l’avenir de tous.  De plus, nous garantissons par notre électricité et le gaz naturel canadien, la sécurité énergétique de la très grande majorité des états au sud de notre frontière commune. En retour, nous achetons de nos voisins plus de marchandises qu’ils n’en vendent au Royaume-Uni, à l’Allemagne, au Japon et à la Chine réunis alors que 200 000 personnes traversent nos frontières quotidiennement tant pour se promener que pour commercer… (source : gouvernement du Canada.)

Voici donc pourquoi le résultat des prochaines élections américaines risque de nous affecter. Comme si cela n’était pas assez, je peux aussi vous affirmer qu’il se joue en toile de fond, tout le sort de nos programmes sociaux canadiens et québécois, par le biais soit d’une victoire démocrate ou d’une victoire républicaine. Bien que nous sommes un pays et des provinces politiquement indépendants, le lien commercial à ce pays le plus puissant militairement parlant, mais aussi le plus endetté du monde, risque de faire basculer notre manière de faire canadienne dans le bloc très conservateur des banquiers mondiaux et voici pourquoi.

Dans le coin droit : Mitt Rowney, républicain et conservateur. Milliardaire, né d’une famille milliardaire et tenant d’une fortune colossale dont les ramifications sont si peu transparentes que tout ce qu’il a payé en impôts au cours des ans se résume à une moyenne imposée de 14,1 %, de quoi faire baver le plus petit contribuable québécois. Indépendamment de cette fortune, c’est la pensée de Rowney qui demeure inquiétante. Lors d’un dialogue hors champ électoral, il aurait déclaré savoir que 47% des Américains allaient voter pour son adversaire Barak Obama parce que ce sont des gens qui « dépendent du gouvernement, qui pensent qu'ils sont des victimes, qui pensent que le gouvernement doit s'occuper d'eux, qui pensent qu'ils ont le droit d'avoir accès à une couverture santé, à de la nourriture, à un toit, à tout ce que vous voulez. » Comme il est connu que les résultats électoraux représentant un pour cent des électeurs peuvent faire la différence entre une victoire et une défaite, il semble bien que monsieur Rowney considère d'ores et déjà que près de la moitié des Américains sont des profiteurs, des « assistés » ou un poids économique sur la Nation qu’il aspire à représenter. Confronté à ces dires, il n’a pas nié tout en ajoutant qu’il parlait de processus politique et de la direction que semblait prendre le pays.

Dans le coin gauche : Barak Obama, démocrate. Idéaliste issu d’un milieu moyen. Probablement millionnaire aujourd’hui et peut-être plus, mais enclin à une vision plus sociale que purement économique pour le peuple qu’il entend représenter pour un second mandat. Il a hérité lors de sa dernière élection d’un massacre financier dont son pays n’en est pas encore sorti et comme il a permis le sauvetage des plus grandes banques en se servant des deniers publics tout en proposant en contrepartie un système de couverture médicale universel pour le peuple qu’il représente, les grands financiers de son gouvernement lui ont littéralement déclaré la guerre. Une guerre d’argent, une guerre de médias, une guerre sans merci. Les grands de ce monde, j’entends par là, ceux qui ont l’argent, pensent toujours qu’étant pourvoyeurs de « risques financiers » pour faire tourner l’économie, ils n’ont pas à payer leur cote part pour soigner sans exception, la très grande majorité de ceux et celles qui travaillent dur à augmenter la fortune personnelle de ces grands investisseurs. C’est ainsi que dans cette guerre de chiffres pour atteindre la gouverne de ce pays, uniquement du côté des banques, surtout depuis que Barak Obama leur a fait savoir qu’il n’y aura plus jamais de deuxième sauvetage, ces dernières ont investi 17 millions de dollars dans la campagne Obama et 48 millions dans celle de Rowney.

Après ça, venez me dire que les choses ont changé depuis l’époque féodale des rois, des shérifs, des cerfs et des gueux. Seul le décor a changé, mais pas la pensée. Voici pourquoi tous nos filets de sécurité sociale sont menacés, tant au Canada qu’au Québec… surtout si les républicains l’emportent. La pression monétaire sera telle que nos élus à nous risquent bien de plier sous le fardeau, à la fois de notre dette et de celle des É.-U., pour laisser aller ce que nos pères ont bâti à coup de convictions et de générosité au cours des 50 dernières années.



La commission Charbonneau    
Je n’en parlerai pas trop, car je suis trop révolté de ce que j’ai entendu jusque maintenant, même si comme bien de mes concitoyens, je me doutais que toute cette magouille existait et depuis bien longtemps. Tout ce que je souhaite, c’est que cette démarche amène à une vraie révolution de mœurs dans toutes les administrations politiques et économiques de toutes nos institutions. Cependant, permettez-moi d’en douter. Le cancer est trop généralisé et si vous avez la naïveté de croire que cela n’existe qu’en un domaine et uniquement à Montréal et Laval, qu’il vous en soit fait grand bien. Oui, l’honnêteté existe, mais la nature humaine est faible et même si cela ne l’excuse pas, cette faiblesse sera toujours là. Reste à ceux et celles qui n’aiment pas ce que j’écris à aller se promener sur la plage quelque part, se mettre un sac de jute sur la tête et se planter la tête dans le sable. Il y a un animal bien connu qui fait pareil quand il sent le danger.

Pétrole, gisement Old Harry, le golfe et les Îles.
Le CEES pour Comité d’évaluation environnementale et stratégique, créature hybride de l’Office Canada-Terre-Neuve sur l’exploitation des hydrocarbures extracôtiers… et ses porte-paroles étaient aux Îles mercredi le 24 octobre, afin de « sonder » le pouls de la population sur le sujet. Comme environ 300 de mes concitoyens madelinots, j’y suis allé, non pas pour témoigner, mais pour voir et entendre ce qu’on avait à me dire en tant que citoyen habitant les Îles de la Madeleine.

Confiné dans une salle d’une capacité d’environ 125 personnes, sans espace de stationnement adéquat pour plus que cela, j’ai écouté mes concitoyens dire avec fierté leurs appartenances et leur amour des Îles. Sincèrement, ce fut une des plus belles démonstrations d’amour envers ce territoire depuis longtemps et il y avait raison d’être fier de ce qui fut présenté en argumentaire auprès de ces porte-parole désarçonnés par la réaction intelligente, bien documentée et passionnée de l’assemblée. Est-ce dire alors que ces gens ont compris? – NON, hélas ce comité n’est qu’une grosse farce et quelque part, méprisant pour les gens qui s’étaient donné la peine de faire valoir leur point de vue. Au fond, c’était de dire à des représentants de grosses compagnies de pétrole, via leur porte-parole, qu’on ne voulait pas d’eux sur le territoire madelinot, ni dans le golfe. Grande voix Madelinienne et toute à l’honneur des madelinots, mais si petite voix comparée à toutes les économies des autres provinces impliquées, que ce soit la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve et le Labrador puis Québec… peut-être, mais du bout des lèvres. La question qui tue :«Comment sauver tout en salissant de mazout notre avenir économique tout en lavant blanc comme neige l’avenir de nos enfants? » OUI, des solutions existent, mais cela prend aussi des sous et surtout une volonté politique indéfectible arrimée à une économie prometteuse de profits, surtout autant que les promesses de l’or noir. Autrement, ce ne sera pas le FMI qui va venir nous prêter des dollars pour construire des éoliennes, si intéressante l’idée puisse-t-elle être.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire