lundi 11 mars 2013

La mer et une île pour consolation

* Plus d’une semaine que je n’ai pas assisté à notre atelier d’écriture. Même si j’écris tous les jours, écrire un texte libre, c’est un peu comme un chantier. On commence avec quelque chose et l’on ne sait pas où cela va nous mener. Cette fois-ci, pour ne pas avoir sauvé initialement mon blogue, « WINDOW » vient de me le voler lors d’une légère correction. Alors, il faut recommencer. Et qui a dit qu’écrire était facile? Sûrement quelqu’un qui n’avait jamais écrit, car depuis que je m’adonne à cet exercice, ce n’est pas pour me lamenter, mais je l’avoue, c’est quand même une souffrance à chaque fois, sauf en atelier libre bien sûr.

Lors de notre dernier exercice, quelques lignes directrices émises sans obligation de notre part, mis à part un temps compté de 20 minutes, indiquaient à peu près ceci :

« L’enfant sait-il déjà qu’il a une île à refaire. »

P2280017

Photo : Georges Gaudet

Bien sûr, il était question d’insularité et cela m’a inspiré une histoire que j’avais enfouie au fond d’un vieux souvenir. Une histoire vraie, racontée par celui qui l’avait vécu et qui venait de me confier son secret. Un secret qu’il n’en était plus un, puisqu’il venait de le partager. Voici donc un texte que les enquêteurs de l'Assurance-emploi ne pourront jamais comprendre, pas plus que leurs chefs à Ottawa. Ça n'a rien à voir avec l'AE comme telle, mais justement, il s'agit de quelque chose que seuls les vrais Madelinots/Madeliniennes, de coeur ou de naissance, pourront comprendre.

L’Ennui

La pluie battait les carreaux de la fenêtre de sa chambre d’hôtel. New York ne lui était jamais parue si terne. Depuis deux ans qu’il faisait le tour du monde, son violon comme compagnon, l’ennui comme compagne. Tous les trois, ils avaient vu Les Sables-d'Olonne, la tour Eiffel, Trafalgar Square et même les « Fadodos » de Bâton-Rouge et Lafayette.

violon-cages et bateaux

Photo et création : Georges Gaudet

Chaque fois, il avait tenté de fuir sa compagne appelée « ennui ». Il avait voulu garder son violon et noyer dans les vapeurs de bourbon, cette compagnie tenace qui le rongeait depuis qu’il avait quitté son île. Bien sûr, la beauté s’était trouvée sur son passage, mais quelque chose s’était brisé à l’intérieur de son âme. « Stradivarius » en était devenu terne.

Il attrapa le combiné et mit les doigts dans les trous de la rondelle.

— Papa, c’est toi?

— Oui, c’est toi mon garçon? Comment ça va?

Sans répondre à la question, il en pose une autre toute prête.

— Tu as besoin d’un homme pour la pêche?

— Eh Oui – ça adonne que je n’ai pas pu te remplacer. Mon aide-pêcheur a décidé d’aller travailler sur la Basse-Côte-Nord.

— Ben garde ma place, j’arrive.

Les mains tremblantes, il remit le combiné à sa place.

Madeleine 6(i)

Photo : Georges Gaudet

« L’enfant caché au fond de lui savait déjà qu’il avait une île à refaire ».

GG

* Ne riez pas. Ce sont les pieds de deux auteurs (Georges et Dominique) qui corrigent leur manuscrit. Ils sont rendus à la page 248 et ça, c’est un peu leur uniforme de travail.

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Bonne semaine à toutes et à tous.

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