dimanche 22 décembre 2013

Histoire d’une passion Partie 1 (suite 5)

Printemps 92 et demie satisfaction

Les choses se précipitent. Je dois reprendre mon travail régulier en plus de donner des cours de photos à un groupe d’adultes en soirée. Le temps me manque pour avancer dans mon projet. Je sens les beaux jours arriver et je devrai travailler jours et soirs en plus d’assumer des obligations professionnelles sur appel. Il ne restera alors pas beaucoup de temps pour bâtir cet avion. Mercredi le 20 mai, les choses sont allées rondement dans l’atelier. Physiquement, je ne suis pas crevé. « Lessivé » serait un mot plus exact. Alors, je décide de ralentir la cadence et m’amuser un peu en dehors de mon projet, du moins pour la période de l’été à venir.

Coup d'coeur 4

Je suis propriétaire d’un joli petit voilier de 18 pieds appelé « Coup de Coeur » qui est presque ma consolation de ne pouvoir voler. Une voile n’est-elle pas une aile verticale qui se meut selon les mêmes lois aérodynamiques qu’une aile d’avion?

La structure du  centre d’ailes est bien terminée

Voilà qui me rassure à propos de l’évolution de mon projet.

A 1Norbert termine avec moi cette fameuse structure. Je ne peux dire principale pas plus que capitale puisque chaque pièce entrant dans la construction d’un avion a son utilité et demeure de la plus haute importance. Ici, nous terminons le collage des pièces de torsion et contre torsion de la partie centrale. Norbert sera absent pour l’été, car il reçoit de la visite et opère un petit B & B. De plus, son diabète le fait souffrir et une condition cardiaque l’empêche de travailler aussi ardemment qu’il le souhaiterait.

A 2A 4Sur deux chevalets, je sors les structures d’ailes et les assemble sur toute leur longueur. Cela fait 30 pieds (9,14 m) d’envergure et tout cela doit tenir un passager, un fuselage d’avion au complet, un moteur, un réservoir d’essence, un train d’atterrissage, des instruments, un parachute éjectable et le tout recouvert d’une toile noyée dans 3 à 5 couches de peinture. Je suis plus que satisfait de l’angle de mes ailes (on appelle ça le « dièdre ») dans le monde de l’aviation. Si à la source vous vous trompez d’un demi-degré, le bout de l’aile comparé à l’autre bout peut représenter une erreur qui rend l’avion presque impossible à voler. Autrement dit, sur une surface plane, les bouts des ailes doivent être à égale distance du sol sans aucune marge d’erreur.

A 3Alors, je me place au centre et me suspends sur toute cette structure supportée par deux chevalets. Mon père me voit de la fenêtre de sa cuisine et se demande ce que je fous, suspendu entre deux chevalets sous les squelettes des ailes de mon avion. Il sort de chez-lui et vient voir ce que je fiche là, suspendu sous mes ailes, exactement là ou devra être le fuselage. Je rigole en voyant l’air qu’il affiche sur son visage alors qu’il arrive sur les lieux et puis je lui explique, ce qui semble le rassurer un peu. Je me souviens de sa réflexion : « Sais-tu que ça n’a pas l’air solide, mais c’est solide… quand même ».

Ensuite je démonte le tout et range toutes les pièces dans l’atelier pour tout l’été. Mon travail professionnel monopolisera certainement la plus grande partie de la belle saison. Heureusement, je bénéficierai quand même de 15 jours de vacances.

Moi Coup d'coeurIl ne me restera alors que quelques heures par semaine afin d’apprécier les plaisirs de la voile, un plaisir qui dans mon échelle de bonheur en biens terrestres, arrive au second rang de tout, pas très loin du plaisir de voler bien sûr. Je passerai donc l’été 1992 entre le bureau, les appels d’urgence et quelques promenades à la voile entre Cap-aux-Meules, Havre-Aubert et l’île d’Entrée.

La semaine prochaine : « Retour à la case… on continue, mais “il n’y en aura pas de facile” comme a dit un certain entraîneur des Canadiens de Montréal.

JOYEUX NOËL À TOUS ET À TOUTES….en 2013.

 

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