lundi 6 janvier 2014

Histoire d’une passion Partie 1 (suite 7)

(Petite parenthèse).
*Ce récit est véridique et il témoigne d’une véritable passion pour ce qui aurait pu devenir mon métier. Il n’en fut pas ainsi pour des raisons de santé.
 Donald  
Justement, à ce titre (aujourd’hui en janvier 2014), je souligne aux lecteurs de ce récit que mon frère, Donald Gaudet, pilote professionnel ayant à son actif plus de 8000 heures de vol, vient de passer un tomodensitomètre afin de révéler la nature de son combat actuel contre le cancer. Le récit de ce projet de construction d’un avion léger date d’une période entre janvier 1992 et août 1994. Petite parenthèse décousue qui me permet de souligner que malgré la plus grande importance de nos rêves, la santé demeure le plus beau des cadeaux. GG 
Saga pour l’acquisition d’un moteur
(Octobre 1992) — revenons alors à cette aventure. L’homme a toujours envié les oiseaux, et pendant des siècles, il a cru que seuls, les anges pouvaient voler. Voilà le hic! Cela lui a pris plus de 20 siècles pour ajouter aux ailes des anges… un moteur.
Mon ami Paul Pontois a un moteur Rotax 277 monocylindre sur son avion. Il s’en dit très satisfait. Peu coûteux (2,800. $ – quand même) et lourd, mais très puissant, même un peu trop (27 HP). D’ailleurs, il a augmenté l’épaisseur du longeron principal de son aile justement à cause de ce facteur, ce que j’ai fait moi aussi, mais pour d’autres raisons, dont une méfiance viscérale sur la solidité de cet élément majeur. Toutefois, André St-Pierre à un petit moteur allemand sur son appareil (Un Koenig 3 cylindres) très léger, spécialement développé pour l’aviation et ne déployant que 19 HP. Prix : 4,000. $ à partir de l’Allemagne + douanes, + transport +taxes et un peu faible comme moteur en plus. Alors, je communique avec un autre contact. Il s’appelle Borden Newton. Il vit et vole au-dessus du Maine aux É.-U..
 Maine (au dessus)
Lui aussi a un Koenig sur son appareil et il m’écrit : « don’t settle for less » (ne te contente pas de moins) et il m’envoie quantité de photos pour le prouver. Cependant, que ce soit l’appareil de St-Pierre ou celui de Newton, ils sont moins lourds que le mien et celui de Paul Pontois, parce qu’ils n’ont pas de parachute de secours, soit un ajout de 40 lb (18 kg). Je me vois donc pris à choisir plus lourd, plus puissant, mais avec parachute de secours, ou plus léger, plus coûteux, dessiné pour l’aviation, mais sans parachute de secours. De plus, une caractéristique m’agace à propos du moteur Koenig. La conduite de son entrée de carburateur vers les pistons passe directement entre les sorties du pot des gaz d’échappement. On me dit qu’il n’y a jamais eu de problème à ce propos, mais en plus, s’il faut que je me passe de parachute de secours, je ne veux surtout pas flamber dans les airs. J’opte alors pour le « gros » ROTAX 277 de 27 HP.
 Moteur 2

La misère commence
D’appels téléphoniques en appels téléphoniques, j’ai trouvé chez « Buzzman Enterprises » le moteur souhaité. Expédié de New Market Ontario par transport autobus « Voyageur » vers mon adresse personnelle aux Îles de la Madeleine, via « Navigation Madeleine » à Montréal, un triste sire a trouvé intelligent de retenir le colis au hangar d’autobus à Montréal sous le prétexte que les autobus ne se rendaient pas aux Îles. Malgré les indications de transfert, la possibilité d’un transport par bateau n’a pas semblé effleurer son esprit. Ainsi, le colis fut retourné à l’expéditeur à New Market. Celui-ci expliqua à nouveau le processus d’envoi afin que je reçoive mon colis (déjà payé) dois-je ajouter. Afin d’éviter la confusion, un autre « zozo » a déchiré mon adresse de destination finale pour ne laisser que celle de Navigation Madeleine à Montréal.
Donc, après trois semaines d’attente et plus de dix appels téléphoniques, j’apprends que mon moteur est toujours au hangar « Voyageur » à Montréal. Cependant, au cours d’une de ces fameuses conversations « interurbaines » coûteuses, un type m’apprend qu’on refuse de m’expédier le colis, car c’est à « Navigation Madeleine » qu’il est adressé. Alors, je téléphone à « Navigation Madeleine » pour qu’ils aillent chercher le colis. Ils refusent, car ils n’ont aucun système de cueillette à Montréal. C’est au client de déposer son colis au hangar désigné. Que faire alors? D’un côté, on refuse de livrer et de l’autre, on refuse d’aller chercher le colis. Enfin, je finis par rejoindre un type de CTMA qui m’assure que mon colis sera aux Îles dans les 24 heures, car là, je l’avoue, j’étais près de prendre l’avion afin d’aller chercher le colis moi-même, mais avec un fusil de chasse.
Cinq jours plus tard, le bateau arrive aux Îles, mais pas de moteur à bord.
Je rappelle donc la compagnie « Voyageur » et ils m’informent que le moteur fut bel et bien livré à « Navigation Madeleine », mais que cela coûtait $5. pour la livraison et que personne à « Navigation Madeleine » n’avait voulu assumer ce coût de livraison et que le moteur fut alors retourné au hangar de la compagnie d’autobus. J’ai alors rappelé « Navigation Madeleine » avec le couteau entre les dents et ces derniers m’ont juré n’avoir jamais vu la couleur d’une soi-disant livraison de colis de la part de « Voyageurs ». Indubitablement, quelqu’un mentait. Finalement, après une vingtaine d’interurbains, j’ai réussi à rejoindre quelqu’un d’intelligent dans les deux compagnies de transport. Une semaine plus tard, le moteur était rendu aux Îles et j’allais le chercher au hangar maritime. Une chance d’ailleurs que j’ai pris cette initiative, car mon premier kit de bois pour la construction de mon appareil fut livré au « Château madelinot » malgré mon adresse bien affichée sur les boîtes en question.
Bon, si vous croyez que c’est fini, détrompez-vous. Je continuerai mon récit la semaine prochaine. À+… et merci de me lire. Si je transcris ce récit tiré de la tenue de mon registre de construction, c’est pour que rien ne soit oublié et qu’un jour, je puisse dire à des plus jeunes : « Ne laissez jamais personne briser vos rêves ».
Georges et Donald   
Mon frère et moi, tels que nous rêvions lors de notre plus tendre enfance.
GG











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