dimanche 19 janvier 2014

Histoire d’une passion Partie 1 (suite 9)

 

Un voyage, une valse hésitation et remise en question.

Continuer ou pas

Novembre 1992

Voyage inattendu. Jeannine m’invite à l’accompagner à Montréal. Départ mercredi pour un retour dimanche. Cela fait 500 heures que je consacre au projet de construction de mon avion et j’estime qu’à peine la moitié du travail est réalisé. Une petite vacance sera la bienvenue. Je profite de l’occasion pour rencontrer bien du monde. Quel rafraichissement que celui de rencontrer des gens de l’aviation. Cela me sort du négativisme de mon entourage.

Jeudi en après-midi je rends visite à un type qui veut vendre son appareil. Jeudi en soirée, j’ai le coeur brisé par deux choix qui semblent s’imposer à moi. Continuer la marche lente de la construction de mon Skypup ou acheter à l’état presque neuf un magnifique « Pioneer FlightStar » avec remorque de remisage hivernale pour seulement 8,000.$.

Flightstar ulm

 J’ai même réussi à faire baisser le prix à 7,500.$. Le type vend parce que sa condition médicale ne lui permet plus de voler. Malheureusement, l’éternel problème de remisage aux Îles m’a empêché de réaliser un peu plus rapidement mon rêve de voler au dessus de chez nous. Mon ami Craig Quinn n’a plus de place dans son hangar et il me propose alors la construction d’une annexe à son garage, mais la barrière d’entrée sur la piste de l’aéroport est trop petite. 30 pieds (9m et +) d’envergure d’ailes, cela ne se ramasse pas facilement. Après consultation auprès du ministère des Transports, on m’informe que je peux faire agrandir la barrière (à mes frais) selon leurs normes à eux (une évaluation sommaire de 1,000. $ environ) et un droit d’entrée sur les pistes de 500. $ par année. Si un individu par ennui cherche des emmerdes, il n’a qu’à s’adresser à nos gouvernements. Il ne peut qu’être bien servi.

Par la suite, j’ai rencontré un dénommé Guy DeFrance, propriétaire d’une école de parapentes non loin de Drummondville. Il me montre un vidéo sur les parapentes motorisés de même que sur les pendulaires (des deltaplanes sur chaise motorisée) si on peut dire. Évidemment, avec ces machines, mon problème de remisage serait réglé, mais 7,000. $ pour un parapente qui ne vole que par des vents en dessous de 20 km/h, je considère que c’est payer le gros prix pour ne voler que quelques heures par année et ça, c’est si le ministère des Transports m’autorise à voler au-dessus des Îles. Il ne faut jamais oublier qu’en ce domaine, même si nous avons le deuxième ciel le plus vaste du monde après la Russie, nos fonctionnaires fédéraux s’en sont emparés allègrement pour y faire régner leur petit « Power trip » sous la belle excuse de la sécurité.

Paramoteur 2

 

paramoteur 1

 

Paul Pontois

Mon ami Paul Pontois posant fièrement dans l’appareil d’un ami (Un Pou-du-ciel) et son chien préféré. Le «Pou-du ciel» est le nom d’un avion très populaire construit en France pendant les années 30 par Henri Mignet, un amateur passionné qui avait envie de voler tout simplement.

Puis je rencontre pour la première fois mon conseiller spirituel Paul Pontois. Il semble regretter que je ne puisse pas acquérir le « FlightStar Pioneer » essayé la veille. « Dans le vent, on ne parle pas de la même machine que celle que tu construis » me dit-il, même si de par son expérience, ce qu’il a construit et que je tente de construire est un formidable appareil. Il me reçoit comme un vieil ami de longue date, me présente à son épouse et me fait visiter à Ville Saint-Laurent l’usine qu’il dirige comme patron de plus de 250 employés. (C’est une fabrique de bas de nylon). On était loin de l’aviation lors de cette visite. Le samedi, en soirée, son épouse, lui-même et leur fille unique nous reçoivent chaleureusement Jeannine et moi dans leur logis de Louiseville, le tout agrémenté d’un bon feu de foyer et d’un généreux repas à la française. Toutefois, avant ce repas, il aura bien fallu aller voir deux Skypups en état de voler, soit celui de Paul qu’il avait baptisé « La Tulipe » et celui de André Saint-Pierre, baptisé « Le petit bonheur ». D’ailleurs, André s’était déplacé pour l’occasion, tout heureux de me rencontrer lui aussi. Pour une fois depuis bien longtemps, je me retrouvais dans une confrérie d’amoureux de l’aviation. Plus passionnés que ça, tu meurs comme dit le dicton. Pendant toute une longue soirée autour de la table, nous fûmes trois gais lurons en pleine foire « aérienne ». Ce fut le bonheur total quoi!

GG

PS: La semaine prochaine… on continue.

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