dimanche 10 août 2014

Un peuple avec un drapeau, sans pays et toujours debout

 
Drapeau Acadien

Crédit photo: Dominique Damien.

Vendredi, le 15 août, beaucoup d’Acadiens de par le monde fêteront l’Acadie, leur Acadie d’hier, celle d’aujourd’hui et celle de demain… pourvu qu’elle continue d’exister. Pays impossible à conquérir puisqu’il n’existe pas, culture insoumise puisqu’elle est unique, fierté justifiée puisqu’elle naquit à l’époque de Champlain et survit depuis 1755 envers et contre toute logique, les Acadiens demeurent et fêteront avec espoir en ce 15 août prochain. 
S’il en est ainsi, c’est peut-être parce qu’il existe dans les rangs de ce peuple sans frontières ni pays, des gens exceptionnels, des gens dont l’ordinaire est devenu extraordinaire seulement par leur présence. Personnages humbles, rieurs, sans complexes, effacés et présents en même temps, capables de tout et de rien, mais toujours porteurs de leurs racines solides, plantées au milieu de nulle part et pourtant toujours présentes en nos coeurs.
Roger
En cette journée,  des gens de chez nous, particulièrement de Havre-Aubert, fêteront et se rappelleront d’un type qui portait toujours avec fierté les couleurs de son Acadie, l’Acadie qu’il aimait profondément, ce drapeau dont il avait même fait sa cravate de noces, cette étoile dorée qu’il portait tatouée sur le cœur. Il s’appelait Roger Gaudet. Il n’avait rien de particulier, n’était ni politicien ni investisseur, ni spécialiste en quoi que ce soit. Il gagnait humblement sa vie et était lui-même tout simplement « ACADIEN ». Parti trop jeune un jour de printemps, ce jour de juin 2007, je me suis rendu dans son village. Un drôle de silence y régnait, un peu comme si tout le village s’était tu.
Quai à Roger
Roger nous rappelait constamment nos origines et sa fierté décapante teintait la nôtre. Il était de cette race d’entêtés, de passionnés, sans qui nous ne serions plus ici aujourd’hui. Notre Champlain moderne, même après son départ, trouve encore le moyen de nous rappeler nos racines. Peut-être est-ce à cause de gens comme lui que nous continuons d’exister, de la Louisiane à la Basse-Côte-Nord, de l’Abitibi aux côtes de Saint-Pierre et Miquelon, de toutes les rives du fleuve Saint-Laurent jusqu’aux belles terres du Nouveau-Brunswick, de ses havres colorés aux grandes marées de la Baie de Fundy en Nouvelle-Écosse.
Que l’on soit Canadiens, Québécois, Américains, Français ou Louisianais, nous sommes ceux qu’on appelle « LES ACADIENS », et vendredi, ce 15 août, ce sera notre fête.
GG







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