lundi 1 juin 2015

Des mots qui parlent fort

Par Georges Gaudet
georgesgaudet49@hotmail.com
Des textes et citations qui en disent plus que les livres.

Le travail de chroniqueur amène constamment celui qui rédige ces chroniques à puiser partout où il peut trouver l’inspiration pouvant guider sa plume. Une des sources inépuisables de cette quête se trouve dans les citations et courts textes rédigés par de grands hommes et femmes qui ont souvent écrit l’histoire de l’humanité. D’autres se cachent dans des textes anonymes, fruit de la réflexion d’une femme ou d’un homme, des êtres inconnus, qui par la joie et trop souvent la souffrance, ont exprimé en de simples mots, tout un pan de l’âme humaine. Voici donc quelques-uns de ces mots qui en diront toujours plus long que toutes les chroniques du monde réunies en un seul livre.

Le texte qui vient est venu me chercher profondément. Son rédacteur «inconnu» a traduit en peu de mots toute la profondeur de cette terrible maladie et surtout la souffrance certes intérieure de la personne qui en souffre. Aussi, permettez que j’ajoute que ce poème aurait pu être celui de ma mère.
Ma mère, du temps où elle était jeune et heureuse












Le poème d’un Alzheimer
Ne me demande pas de me souvenir,
N’essaie pas de me faire comprendre,
Laisse-moi me reposer et sentir que tu es avec moi,
Embrasse ma joue et tiens ma main
Je suis confus au-delà de tous tes concepts,
Je suis triste, malade et perdu,
Tout ce que je ressens,
C’est le besoin que tu sois à mes côtés à tout prix.
Ne perds pas patience avec moi,
Ne me gronde pas, ne blasphème pas, ne pleure pas
Je ne suis pas responsable de ma façon d’agir,
Je n’y peux rien, même si j’essaie,
Souviens-toi seulement que j’ai besoin de toi,
Que le meilleur de moi n’existe plus,
S’il te plaît, n’oublie pas de te tenir à mes côtés,
Aime-moi jusqu’à ce que ma vie s’éteigne.

Tombé par hasard sur ce poème écrit en anglais et que je viens tout juste de traduire, je n’ai pu retenir un flot d’émotions enfouies au fond de mon être et qui jamais ne me quitteront. Nos hôpitaux sont remplis de gens qui souffrent de cette maladie. On y mêle plusieurs pathologies sous des noms bizarres et qui donnent le même résultat apparent. Cheminant tous vers ce destin possible à mesure que l’addition des jours s’accumule en les vies de chacun et chacune de nous, les mots ne suffisent pas toujours pour exprimer toute la profondeur de cette détresse humaine. Le jour où je suis entré dans la chambre de ma mère en CHSLD et qu’elle m’a dit : « Kis ke té? » (Qui es-tu?) ne s’effacera probablement jamais de ma mémoire, tant le sillon est profond. C’est là qu’on m’a parlé de déficit cognitif, d’Alzheimer, de démence possible. Vous savez quoi? — j’aurais préféré l’expression « retour en enfance », un peu comme la boucle d’un cercle qui se referme sur une vie simple, mais bien remplie. Du temps des couches, de la cuillère portée à la bouche, du sommeil perturbé, de l’incapacité d’identifier ses peurs et souffrances, de la motricité encore à l’état embryonnaire jusqu’à la vie bien vécue, se pourrait - il que l’être humain retourne à son point de départ? — le corps encore en déficit, mais l’âme secrètement remplie de trésors et enfouie dans l’immensité d’un univers qui ne lui est accessible que par le passage de l’autre côté du miroir de la vie. OUI! – définitivement, je préfère l’expression « Retour à l’enfance ».

Injustices, quand tu nous tiens
D’autres textes et citations viennent de grands hommes. Des politiciens ou des personnalités du monde médiatique qui n’ont pas peur des mots et qui défendent becs et ongles leurs principes, indépendamment de leur couleur politique. En quelques phrases, ils placardent au visage des inconscients ou des complices, des vérités que la plupart d’entre nous refusent de voir ou d’admettre. En voici deux qui portent à réfléchir. Cela se passe aux É.-U., mais ne nous flattons pas de notre différence, nous nous dirigeons tout droit dans ce même chemin tordu.
Senateur Bernie Sanders
Le sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders déclarait   ceci :
Présentement les É.-U. déboursent en dépenses militaires plus que les neuf autres pays réunis qui les suivent. Ceci malgré que 45 millions d’Américains vivent dans la pauvreté, 35 millions sans aucune couverture médicale en plus de nos vétérans de guerre qui dorment dans les rues un peu partout au pays. Pourtant, le seul budget que les républicains veulent augmenter, c’est le budget militaire. Pourquoi?

Il a aussi dit :
Une nation décente n’est pas celle dans laquelle la « survie du plus fort » règne. Elle est celle dans laquelle nous nous soucions des personnes les plus vulnérables d'entre nous. Nous ne pouvons pas donner des allégements fiscaux aux milliardaires et grandes entreprises tout en ayant le plus haut taux de pauvreté des enfants dans le monde industrialisé et de plus en plus de personnes âgées vivant dans une misère économique. Cela n’est pas une société morale. Cela doit changer.

Et pour finir
… Je voudrais bien que celle-ci soit une farce, mais malheureusement, ce n’en est pas une.  Pensez en ce que vous voudrez.














Bonne semaine à toutes et à tous.

PS: * La semaine prochaine, je commencerai la rédaction d’un texte d’adieux au journal local LE RADAR. Le 19 juin sera la dernière publication de cette chronique hebdomadaire qui débuta un certain 15 janvier 1999. Toutefois, ce blogue du lundi va demeurer et ne sera pas nécessairement dans la même optique que la philosophie du journal. Donc, des changements à venir que je souhaite toujours intéressants pour vous lectrices et lecteurs. Peut-être moins de texte et plus de photos. Des sujets qui continueront de graviter encore et toujours autour de ces trois thèmes:  Des mots, des bateaux et des pinceaux.
GG

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire