lundi 22 juin 2015

L'appel de la mer



* Une croisière sur ce fleuve et ces quelques endroits que j’ai appris à aimer, le tout assaisonné de quelques photos.

« Je donnerais n’importe quoi pour être à ta place. »


C’était l’an passé, pendant l’été. Je doutais de mon travail sur la croisière CTMA VACANCIER et j’en discutais avec mon frère. Il demeurait chez moi. Ancien pilote d’avion, ancien marin, il avait presque parcouru le tour de la terre et il était là, devant moi, me racontant ses moments de solitude, dans sa chambre de matelot, là-bas au milieu de l’Atlantique ou dans le Grand Nord Arctique.
 
Et puis le Brésil, les États-Unis, New York, le Grand Nord canadien, les belles Brésiliennes, les gentils Esquimaux. Tout se mêlait dans une merveilleuse histoire faite d’une macédoine de pays visités, de lieux magiques ou pénibles, de gens extraordinaires ou bien ordinaires. À ce tableau s’ajoutait les lacs à truite, les chasseurs prétentieux ou décevants, les flotteurs d’avion pleins d’eau, les vols au ras des épinettes en suivant un ruisseau dans la brume, les paysages à couper le souffle, les mouches noires écrasées dans le pare-brise, la paix intérieure qui s’installe au fond de l’âme sur un perron tranquille, sur un pont de navire, sur un ponton près d’un avion ou devant un poêle de fortune dans un camp de pêche.
 
Hier, je suis remonté à bord de « mon bateau » de croisières. Mon frère est mort d’une saleté de cancer le 14 janvier dernier. Depuis mon retour sur ce bateau, j’ai constamment entendu ses paroles : « Je donnerais n’importe quoi pour être à ta place. » Alors, depuis le début de ce printemps de navigation, je l’amène avec moi, là sur le pont, ici dans mon cœur. Je lui ai laissé toute la place.

Georges



À la semaine prochaine.

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