lundi 19 octobre 2015

Figurines, rêves et souvenirs

 

ou

Escapade dans l’imaginaire afin de fuir la réalité électorale

L’automne est arrivé et même s’il fait chaud à l’intérieur, je peux presque sentir le froid du matin qui s’est installé sur les toitures au son des coups de fusil qui sèment la mort parmi les milliers d’outardes dans les champs non loin de la maison.

Entre sommeil et réveil, un seul œil daigne s’ouvrir librement.

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Il perçoit deux chevaliers sur la surface de ma commode de nuit. C’est le moment de la journée où mon cerveau est le plus créatif, mais hélas, les mains sous les couvertures, la tête en partie enfouie sous les draps, impossible d’écrire tout ce qui me passe par la tête. Je regarde ces chevaliers qui s’affrontent. Ils sont les symboles d’une autre époque et je me demande pourquoi je tiens tant à mes bibelots et figurines. Au cours des années, lors de nombreux déménagements, ces « ramasse-poussières » comme les ont baptisés certaines personnes m’ont toujours accompagné partout où j’ai établi mes quartiers. Plus que le matelas, plus que le divan, plus que la couleur des murs, toutes ces figurines, ces toutous, ces bibelots, m’ont fidèlement accompagné dans ma quête de bonheur tout au long du chemin de ma vie.

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Une fois de plus, je regarde probablement Richard Cœur de Lion affronter dans un tournoi chevaleresque Sir Lancelot, ou Roland ou Charlemagne. Une époque où les lois de la chevalerie avaient un sens. Le sens de l’honneur, du respect de l’adversaire, de la défense de la veuve et de l’orphelin. Une époque où ne devenait pas qui le voulait chevalier comme le deviennent aujourd’hui ces politiciens patentés à coups d’images publicitaires, à coups de campagnes clefs en main. Et voilà que je m’égare, mais non, je reviens à mes rêves et le pourquoi de ma passion pour mes figurines.

Elles ont une âme

Si certains collectionnent les bibelots par simple envie de décorer l’apparence d’un meuble ou d’une pièce, ce n’est pas mon cas. Pour moi, chacun et chacune de ces créations signifie quelque chose. Un morceau de vie, un cadeau sincère, un douloureux souvenir ou tout simplement, l’amour d’un métier ou la passion pour un loisir particulier. Si je traîne mes bibelots avec moi chaque fois que je déménage, c’est parce que je crois qu’ils ont une âme et cette âme, c’est moi qui leur ai donnée. En un sens, ce matin là, bien emmitouflé sous les draps, je me demande si je n’ai pas joué à Dieu. Et puis, si c’était la même chose pour nous et si Dieu nous avait donné une âme, tout simplement par amour de ce que nous signifions pour lui.

Alors, permettez que je vous présente quelques-uns de mes compagnons et compagnes de voyages, de souvenirs et de mémoire. Bien sûr ils ne sont pas tous là. Certains ont une trace bien trop personnelle, mais voici quand même ceux et celles qui sont la motivation de cette petite chronique bien anodine.

Georges et Donald 3 OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Chaque fois que je pense à mon frère décédé, je revois ce croquis que j’ai réalisé des années auparavant en voulant illustrer notre enfance et notre passion commune. Mon frère aimait se comparer à un vieux pirate et notre passion commune était l’aviation. J’étais son grand frère et aujourd’hui, chaque fois que quotidiennement, je pose Snoopy et l’ourson de peluche au pied de ma taie d'oreiller, j’ai une pensée et un doux souvenir pour ce que nous étions… et ce que pour toujours nous demeurerons.

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Chaque fois que mon regard se pose sur cette figurine, j’y vois mon père et je l’imagine dans son doris avec un de ses frères. Ce lien m’est très cher et pourtant, même si je sais qu’il ne s’agit que d’une petite sculpture de plâtre, elle devient bien vivante et tendre à mon souvenir. C’est en ouvrant les yeux chaque matin que je perçois cette figurine sur un meuble de ma chambre et il n’est pas une journée où je ne vogue pas quelque part dans un havre de pêche avec lui.

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Ma mère aimait tellement les chevaux et les oiseaux qu’elle m’avait dit peu de temps avant sa perte de mémoire : « Quand je serai partie et que vous verrez des chevaux ou des oiseaux, je serai là. » C’était le jour où je lui avais apporté cette tasse en souvenir d’un voyage. Au dos de cette tasse il y est écrit : Mon Dieu, faites que je n’aille pas en un paradis où il n’y a pas de chevaux… dixit : R.B.Cunningham Graham. Vous comprendrez certes que le café est divin lorsque bu dans cette tasse, car l’amour et la chaleur de ma mère s’y trouvent immanquablement.

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Ce gentil petit schtroumpf transporte un joli petit gros toutou dans sa brouette et il en vaut la peine, croyez-moi. C’était le 6 février 1986 vers les 8 h le matin. En pleine tempête de neige, une voiture a frappé la nôtre avec une violence inouïe. Mon ex-épouse et moi sommes passés à deux doigts de la mort. Quelques jours plus tard, éclopé, mais heureux d’être en vie, je suis retourné voir ce qui restait de ma voiture. Sous le miroir était toujours accroché ce joli petit toutou de peluche et il semblait grelotter. Je l’ai décroché de son perchoir et depuis, je l’ai toujours gardé avec moi, mais plus jamais en voiture. Une armée de schtroumpfs appartenant à ma conjointe s’en occupent gaiement aujourd’hui.

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Qui à la zappette d’après vous? – pas moi, pas ma blonde, mais Tweety bien sûr… et voilà qui élimine bien des tiraillements.

Et puis les voitures de ma vie.

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Un homme et son char, c’est presque un passage obligé. Voici la seule voiture que j’ai vraiment aimée. Nous étions en 1974 et pour cause médicale, je venais de me faire éliminer d’un entrainement comme pilote d’avion militaire. Le cœur en lambeaux dans les deux sens du terme, je me suis arrêté le long de la route entre St-John NB et Summerside IPE, précisément à Truro en NE et je me suis acheté cette voiture pour me consoler. Depuis ce temps, la réplique exacte de cette voiture que j’appelais ma voiture sport au defrost à mitaines a toujours fait partie de mes bagages lors de mes nombreux déménagements.

Capt mémoires 1 

Rêver, écrire ou ne pas écrire, voilà la question que je me suis posée bien souvent. J’imagine que vous savez déjà qui cette figurine représente, sinon, c’est que vous n’avez pas lu cette chronique jusqu’au bout. Tant pis et j’espère au moins vous avoir distrait… ou consolé de cette soirée électorale.

Bonne semaine à toutes et à tous et puis… à lundi prochain.

GG

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